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Sources renouvelables : GreenYellow se positionne comme leader à Maurice

Maurice ambitionne de produire 60% de son électricité par le biais des énergies renouvelables d’ici à 2030, et notamment de l’énergie solaire. Ce qui tombe bien, puisque le pays possède un fort taux d’ensoleillement tout au long de l’année. La compagnie GreenYellow, experte en production solaire photovoltaïque décentralisée, l’a d’ailleurs bien compris, en atteste la ferme solaire de 16 MW,  installée à Solitude en 2015. Au total, ont été installés 60 000 panneaux solaires sur une superficie d’une vingtaine d’hectares découpés en quatre zones, générant de l’électricité, exportée sur le Central Electricity Board depuis 2018.

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Une visite guidée de la centrale permet de comprendre son fonctionnement. « La centrale de Solitude est l’une des plus grandes fermes solaires à Maurice. Nous produisons de l’énergie depuis décembre 2018. Notre production annuelle est de 5 millions de KWH », explique le Solar O & M Manager, Kiran Coonjul. Les panneaux solaires, formés de cellules photovoltaïques, ont un rendement de 17%, explique-t-il.

Pour autant, il ne suffit pas d’installer des panneaux pour en recueillir de l’énergie. Ainsi, en premier lieu, il faut en définir l’orientation, dans le cas présent, de 15° en direction du Nord. Ensuite, il convient de transformer l’énergie obtenue, alors sous forme de courant continu (DC), en courant alternatif (AC), rendu possible grâce à des onduleurs, que possède bien sûr la centrale.

Le tout soutenu par différents capteurs, comme des capteurs d’irradiance, permettant de surveiller les performances de l’installation solaire. Après quoi cette énergie est acheminée à Arsenal, où le CEB prend le relais pour la distribution électrique sur le Grid national. Il est estimé que pas moins de 6 000 foyers sont ainsi alimentés en électricité par cette seule centrale.

La surface utilisée pour l’installation des panneaux solaires a en outre été optimisée au maximum. Ainsi, des planteurs ont été autorisés à s’engager dans la culture de légumes sous les panneaux. Ceux-ci étaient d’ailleurs prêts à la récolte lors de la visite.

Et ce n’est pas tout, puisque la centrale possède également sa propre station météo. Et pour cause, puisque son rendement dépend directement de la température, qui ne doit pas être trop élevée.

En matière de technologie, Kiran Coonjul fait ressortir qu’il existe différents types de panneaux solaires, par ailleurs d’une espérance de vie de 25 ans dans le cas présent. Des panneaux plus larges, par exemple, auront naturellement un meilleur rendement, dit-il. A l’instar de ceux utilisés à Madagascar par la compagnie.

En trois ans, GreenYellow envisage de réduire le nombre de ses panneaux, soit de 75 000 à 35 000 panneaux, tout en produisant davantage d’énergie.

Pierre Marouby, directeur général de GreenYellow, rappelle l’importance de l’énergie solaire si le pays veut atteindre les objectifs en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Aussi la compagnie, explique Benoit Regnard, son directeur commercial et de développement, se propose-t-elle d’accompagner les entreprises locales ainsi que le secteur public dans la transition énergétique.

« L’objectif du gouvernement (60% d’énergies renouvelables d’ici 2030, NdlR) est ambitieux. De notre côté, nous essayons de contribuer du mieux que l’on peut », dit-il. Ce qui passe obligatoirement aussi, selon lui, par une optimisation des dépenses énergétiques. D’où l’initiative de l’entreprise d’aider ses clients à optimiser leur consommation d’énergie en leur proposant diverses solutions.

Depuis le début de ses opérations dans l’océan Indien, GreenYellow a dépassé les 100 MW installés. La compagnie compte huit projets à Maurice, 29 à La Réunion et Mayotte, et huit à Madagascar.

GreenYellow est une filiale énergétique du groupe Casino. En 15 ans, elle est devenue un acteur majeur de la transition énergétique en France et à l’international. En 2018, GreenYellow a associé à son développement Tikehau Capital et Bpifrance. Ces sociétés détiennent désormais 24% du capital.

Opérant dans 16 pays sur quatre continents, GreenYellow répond aux besoins des acteurs privés et publics, et les accompagne dans la réduction de leur empreinte carbone.

QUESTION A… Pierre Marouby :

« Nous devons développer plus de centrales »

Maurice bénéficie d’un positionnement géographique particulier. Quels sont nos avantages en termes de production d’énergie solaire ?

Le pays en a plusieurs. D’abord, c’est une île, et il faut donc être autosuffisant, car il n’y a pas d’interconnexion. Or, les énergies renouvelables présentent un triple avantage, soit la souveraineté énergétique et d’offrir une énergie verte et peu chère. En l’occurrence, la situation de Maurice confère à l’énergie photovoltaïque cet avantage de souveraineté économique. En termes de prix, le fort ensoleillement qui prévaut dans les Mascareignes permet de tirer le maximum de ce type d’énergie. D’un point de vue écologique, nous sommes sur des mix électriques, qui sont souvent des mix thermiques (à base de charbon ou de fioul). De ce point de vue, l’énergie photovoltaïque permet de réduire considérablement l’empreinte carbone.

Avez-vous fait une étude pour mesurer l’impact de vos panneaux en termes de réduction d’émissions de CO2 ?

Si on atteint les 60% de renouvelables en 2030, nous réduirons considérablement nos émissions carbones. La quantité de CO2 dans le mix électrique est en effet de 500 à 600 g par KWh, contre dix fois moins, soit 60 g, dans le cadre d’une centrale photovoltaïque.

Quels sont les défis qui nous attendent concernant le développement du photovoltaïque ?

En premier lieu, il ne faut pas oublier que nous sommes dans une zone tropicale et cyclonique. Aussi, nous devons prendre des mesures additionnelles par rapport aux climats plus tempérés. Mais le vrai défi réside dans notre capacité à développer davantage de centrales. Or, pour cela, il nous faut un cadre réglementaire qui soit à la fois clair et rendu effectif rapidement. Plus vite les autorités mettront en place les structures appropriées, et plus nous aurons d’acteurs privés, lesquels pourront alors participer à l’accélération de la transition énergétique.

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