Sondages Afrobarometer : la corruption en hausse (61%)

Deux Mauriciens sur trois en faveur d’un maximum de deux mandats pour un Premier ministre

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Le GM récolte une mauvaise note de 61% pour la gestion de l’économie ou encore 68% pour l’échec dans la lutte visant à réduire l’écart entre riches et pauvres, soit au titre de la justice sociale

Six Mauriciens sur dix considèrent que le niveau de la corruption a augmenté à Maurice l’année dernière. C’est ce que révèle un sondage réalisé par StraConsult pour le compte d’Afrobarometer et rendu public hier. Cet exercice a été réalisé du 24 avril au 11 mai de cette année et touche un large éventail de sujets. Les résultats sont rendus publics graduellement. Présentant la partie du sondage concernant la corruption et la gouvernance, Amédée Darga a mis l’accent sur l’importance de la « confiance » dans la famille, dans une organisation et surtout au niveau de la société.
Les principales constatations du sondage sont que la majorité des Mauriciens expriment « juste un peu de confiance » ou « pas de confiance du tout » en de nombreuses institutions politiques du pays, y compris le conseils municipaux/de district (66%), le parti au pouvoir et l’opposition (63 % chacun), ainsi que l’Assemblée nationale (61 %). Le Premier ministre jouit d’un taux de confiance de 41 % contre 35% pour le parti qu’il dirige. Une moyenne de six citoyens sur 10 (61 %) affirme que le niveau de corruption dans le pays a augmenté « un peu » ou « beaucoup » au cours de la dernière année. Trois Mauriciens sur 10 disent « la plupart » ou « tous » les membres de l’Assemblée nationale, les chefs d’entreprise et les responsables du PMO sont corrompus, tandis qu’une grande majorité d’entre eux considèrent qu’au moins « une certaine » corruption existe dans toutes les institutions ainsi que parmi les dirigeants interrogés durant l’enquête. Les deux tiers des personnes interrogées (67 %) sont d’avis que les citoyens ordinaires risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives s’ils dénoncent la corruption aux autorités, tandis qu’environ trois sur 10 (28 %) pensent qu’ils peuvent s’exprimer sans crainte.
À la question de savoir dans quelle mesure les personnes interrogées ont confiance dans les institutions, le sondage révèle que 56 % des personnes ont confiance dans les tribunaux alors que 42 n’ont pas du tout ou juste un peu confiance dans cette institution. Pour ce qu’il s’agit des autres institutions le taux de confiance s’établit comme suit : ministère de la Santé (55%), la police (52), la commission électorale (49%), le Premier ministre (41%), l’Assemblée nationale (36%), le parti au pouvoir (35%) les administrations régionales (31%), les partis d’opposition (26%).
S’agissant du principal problème auquel le pays est confronté, le sondage révèle que 61% des Mauriciens considèrent la corruption comme étant le problème le plus important du pays. Par ailleurs, 42 % des répondants estiment que le niveau de la corruption a beaucoup augmenté en 2024. Quant à l’implication des institutions dans la corruption, le sondage note que ce fléau touche 30% des membres de l’Assemblée nationale, 28% des directeurs exécutifs, 28%, le bureau du Premier ministre (19%), les fonctionnaires (14%), la Mauritius Revenue Authority (12%) et les leaders religieux (5%).
Cependant, 63% des participants au sondage ne sont pas satisfaits de la façon dont le gouvernement mène lutte contre la corruption. Seulement 29 % pensent que les autorités sont sur la bonne voie. Quant à savoir si les Mauriciens ordinaires comptent rapporter et dénoncer des cas de corruption sans peur aux autorités, le sondage indique que 67% sont disposés à le faire.
Pour ce qu’il s’agit de la légitimité et de la redevabilité, le sondage indique que huit Mauriciens sur 10 (78%) sont d’accord pour que l’Assemblée nationale veille que le Premier ministre lui soit redevable quant aux dépenses publiques. Une faible majorité (53 %) de citoyens disent que le Premier ministre n’ignore « jamais » ou « rarement » l’Assemblée nationale et les avis des tribunaux, tandis qu’environ quatre sur dix ne sont pas d’accord. Près des deux tiers (64 %) disent que la Constitution devrait limiter le Premier ministre à un maximum de deux mandats. Près de sept répondants sur 10 (68 %) disent que le gouvernement ne parvient pas à réduire les écarts entre les riches et les pauvres, tandis qu’environ six sur 10 donnent au gouvernement un mauvais score pour la gestion de l’économie (61 %) et la création d’emplois (59 %).
Pour conclure, Afrobarometer souligne que la dernière enquête révèle un manque de confiance important du public dans les principales institutions démocratiques et les dirigeants élus de Maurice. Bien que la corruption ne figure pas en tête de liste des principaux problèmes auxquels le gouvernement doit s’attaquer, une grande majorité de citoyens estiment que le niveau de corruption a augmenté au cours de l’année écoulée et que le fait de le signaler expose les gens ordinaires à un risque de représailles. Les citoyens mauriciens approuvent largement le rôle de l’Assemblée nationale pour s’assurer que le Premier ministre explique comment son gouvernement dépense l’argent des contribuables. Finalement, les citoyens croient que le gouvernement pourrait faire un meilleur travail pour réduire les écarts entre les riches et les pauvres, gérer l’économie et créer des emplois.

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