La survie des entreprises dépend d’une évaluation proactive des risques climatiques, et les directeurs financiers et les équipes financières sont essentiels pour piloter cette transformation. Selon le dernier rapport de l’ACCA, intitulé “Weathering the storm: building resilience against climate disrupts”, les entreprises et autres organisations ne sont pas préparées aux catastrophes liées aux conditions météorologiques. Elles disposent en effet de plans de continuité des opérations obsolètes, et qui ne reflètent pas la fréquence des perturbations liées aux facteurs climatiques.
Ce nouveau rapport dresse un tableau inquiétant du niveau de préparation des entreprises, avec seulement 20% d’entre elles, parmi celles interrogées, identifiant les risques liés au climat dans l’ensemble de leurs opérations. Plus troublant encore : seules 17% d’entre elles pratiquent régulièrement leurs processus établis en réaction aux perturbations majeures, tandis que 25% n’ont aucun mécanisme en place pour renforcer la résilience.
« Les conséquences catastrophiques des cyclones Freddy et Filipo, et les inondations dévastatrices sur notre continent, nous rappellent avec force que le changement climatique n’est pas une menace lointaine. Le changement climatique transforme nos vies et nos communautés en ce moment », affirme Jamil Ampomah, directeur Afrique de l’ACCA. « Les entreprises doivent faire de l’adaptation au changement climatique une priorité, non seulement pour protéger leurs opérations, mais aussi pour protéger les personnes et les lieux à risque. La hausse des températures, l’intensification des précipitations et la montée du niveau de la mer rendent les faits indéniables : nous devons agir maintenant pour renforcer la résilience et atténuer les dommages futurs. »
L’escalade des menaces environnementales exige des mesures de préparation complètes. « Pourtant, notre enquête révèle que la planification de l’adaptation au changement climatique ne reçoit toujours pas l’attention urgente qu’elle requiert. Il est temps que les organisations prennent des mesures décisives pour protéger à la fois leur avenir et les communautés qu’elles servent », ajoute-t-il.
Les données du rapport proviennent de l’enquête sur les conditions économiques mondiales de l’ACCA, menée auprès de plus de 600 professionnels de la finance du monde entier, et illustrent clairement ces préoccupations. Les pannes de courant arrivent en tête de liste des perturbations liées au climat en Afrique (54% des répondants), suivies des perturbations de la chaîne d’approvisionnement (31%), et de la santé et de l’absentéisme des employés (32%). Cependant, la résilience n’est pas une priorité pour les organisations : deux tiers des répondants mondiaux n’investissent pas suffisamment pour faire face aux risques concrets posés par le changement climatique, et seulement 37% prévoient d’augmenter leurs dépenses dans ce domaine.
L’ACCA partage les conclusions de ce rapport, ainsi que d’autres recherches et orientations qu’elle a produites sur une série de questions de durabilité, lors du sommet sur le climat, la COP29, en Azerbaïdjan ce mois-ci. Le rapport comprend des guides permettant aux équipes financières de développer leurs compétences en matière de résilience, notamment dans les domaines de vérification de scénarios, de la planification de gestion de crise et des plans de continuité des activités.
Sont également énumérées les principales mesures que les entreprises et les gouvernements doivent prendre pour renforcer la résilience et faire face aux risques liés au climat.