Sommet de Maurice : Maurice prône un consensus pour la gestion des stocks de thon

À l’ouverture des délibérations, l’importance d’une approche équitable, en gardant à l’esprit la situation des plus petits et des plus vulnérables soulignée

La 27e session de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI) s’est ouverte hier matin à l’hôtel Intercontinental à Balaclava avec en toile de fond le litige sur la formule de gestion des stocks de thons. Maurice, par le truchement du ministre des Affaires étrangères, Alan Ganoo, prône un consensus pour de la gestion de la pêche thonière dans la région.

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À l’ouverture de ce sommet, il a ainsi plaidé en faveur de l’importance d’une approche équitable en gardant à l’esprit les Petits États Insulaires en Développement (PIED), dépendant des ressources de l’océan comme la seule source de matière première. Il a, par conséquent, souhaité que « la situation des plus petits, des moins dotés et des plus vulnérables soit tenue en ligne de compte ».

A cette occasion, le ministre de l’Économie bleue et de la Pêche, Sudheer Maudhoo ainsi que la présidente de la CTOI, Jung-re Riley Kim, et le secrétaire Christopher O’Brien, se sont adressés aux représentants des différents États membres de cette instance régionale, soit tous les pays riverains du bassin de l’océan Indien. La CTOI, qui opère sous l’égide de la FAO, est la principale institution de coordination de la gestion des captures et des stocks de thon dans la région de l’océan Indien. Son rôle est d’importance mondiale, d’où la participation de partenaires gouvernementaux venant au-delà de l’océan Indien.

« Les opérations de pêche en haute mer ont invariablement des implications internationales et nécessitent donc une coopération internationale. Non seulement dans notre région, mais aussi avec des pays de pêche lointains, l’industrie mondiale de la pêche et de l’alimentation ainsi que d’autres organisations internationales allant des institutions du droit de la mer à l’Organisation maritime internationale. Nous n’oublions pas, bien sûr, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, essentiellement l’organisation mère de la CTOI », déclare Alan Ganoo.

Il a révélé qu’avec l’augmentation de la population mondiale, atteignant les neuf milliards, la consommation de poissons, une source majeure de protéine, devra croître également. Tout en reconnaissant que l’offre d’espèces de poissons comme le thon n’est pas infinie, il s’est appesanti sur l’importance des stratégies de gestion réalistes, bien définies et fondées sur la science. « Il faut avoir un consensus et une unité dans toutes les délibérations et actions », ajoute-t-il.

Par ailleurs, Maurice affirme que la gestion de la pêche thonière dans l’océan Indien nécessite de contrer les menaces émanant de parties basées à la fois dans la région et à l’extérieur. « Celles-ci vont de la pêche illicite, illicite et non déclarée (INN) à la sécurité maritime, à la pollution marine et à d’autres crimes transnationaux en mer », fait ressortir le représentant de Maurice, qui considère que les stocks de poissons, les navires et les équipages doivent également être protégés.

Il rappelle que les pays de la région consacrent leurs ressources à la surveillance, à la sécurité et à la sûreté en mer. Ils doivent répondre aux besoins des marins et des pêcheurs en détresse. Depuis février 2022, au moins quatre navires de pêche, originaires de pays au-delà de l’océan Indien, se sont échoués dans les eaux mauriciennes. « Il est clairement dans l’intérêt de toutes les parties que la capacité des petits pays en matière d’opérations de sauvetage soit renforcée », propose-t-il.

Au-delà des efforts régionaux, la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, les participants estiment également que la piraterie, la pollution et d’autres aspects des activités illicites en haute mer devraient relever de la responsabilité de l’ensemble de la communauté internationale.

« La gestion des pêches, aspect essentiel de la sécurité alimentaire mondiale, mérite d’être soutenue. Une approche holistique rassemblant tous les acteurs et mettant en commun les ressources nécessaires est la seule voie viable si nous voulons sérieusement parvenir à une pêche mondiale durable », a encore dit Alan Ganoo.
Les travaux de la Commission thonière de l’océan Indien se poursuivront jusqu’au 12. Il sera, entre autres, question de l’utilisation des dispositifs de concentration de poissons (DCP) qui divise les pays membres. Ces dispositifs sont considérés comme une menace pour la pêche thonière dans l’océan Indien.
De son côté, le World Wildlife Fund ( WWF) compte réitérer son soutien à une réduction de 30 % des prises annuelles de thon albacore par rapport à l’année de référence de 2020.

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