Sites pédopornographiques : 1,8 millions d’utilisateurs ont tenté d’y accéder en 10 ans

L’ICTA multiplie le blocage des adresses IP

En 10 ans, plus 1,8 million d’utilisateurs ont tenté d’accéder à des sites pédopornographiques à Maurice. Le mécanisme de filtrage pour protéger les jeunes utilisateurs qui a été mis en place par l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) s’est perfectionné au fil des ans et multiplie le blocage des adresses IP qui se sont connectés à ces sites. L’instance fait état de ses appréhensions quant au nombre exponentiel d’enfants utilisant le Web et qui se retrouvent ainsi exposés à de multiples risques d’abus.

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Les sites de nature pédopornographiques continuent d’attirer à travers le monde, et Maurice n’échappe pas à la règle, en attestent les chiffres alarmants révélés par le régulateur des services de communications sur les tentatives d’accès à ces sites Web, soit pas moins de 1 835 064. Le record avait été enregistré en 2019 avec 465 119 tentatives, au moins une par minute, qui est synonyme d’une progression de l’ordre de 50% par rapport à l’année précédente. Contre ce fléau, qui prend définitivement de l’ampleur à Maurice, l’ICTA avait présenté un dispositif, en 2021, à l’Union internationale des télécommunications (UIT). Dans un document intitulé Note by ICTA Child Sexual Abuse Filtering Mechanism, updates on child protection initiative, l’organisme explique ainsi la technologie retenue, axée sur le blocage de sites et de pages suspectes aux internautes du territoire mauricien.

13700 tentatives en 2021

La mise en place du mécanisme de filtrage de l’ICTA permet non seulement de bloquer l’accès à ces sites, mais tout en bloquant des adresses IP dans bien des cas. « Nous voyons qu’en dix ans, l’ICTA a permis d’empêcher à 1,8 million d’internautes d’accéder à des sites pédopornographiques depuis le territoire mauricien, tout en bloquant plus de 110 000 adresses IP durant cette même période. Rien que pour l’année 2021, le dispositif de l’ICTA a pu empêcher 137 000 tentatives d’accès à ces sites, avec à la clé le blocage de 4 000 adresses IP », souligne Catherine Boudet, directrice de communication et marketing de l’organisme régulateur, qui ajoute par ailleurs que « ce mécanisme de l’ICTA est préventif. Il empêche d’accéder à ces adresses, en sachant toutefois que ce n’est pas à l’ICTA, qui est un régulateur, de traquer les coupables. Pour déterminer s’il y a eu infraction, ce n’est pas le rôle de l’ICTA, c’est le rôle de la police. D’autre part, le dispositif de l’ICTA ne filtre pas les données cryptées. C’est certes une limite à l’action du régulateur, mais une limite qui vise à protéger la vie privée des internautes. »

S’il n’est pas dans la prérogative de l’ICTA de prendre des actions contre les internautes qui tentent d’accéder à de tels sites, l’autorité régulatrice de la technologie a néanmoins procédé à des amendements légaux dans le passé afin d’interdire l’accès à de tels sites. Grâce à une collaboration entre l’ICTA et l’Internet Watch Foundation, une Organisation non gouvernementale (ONG) basée au Royaume-Uni, une liste de sites avec des contenus pédophiles a été fournie à Maurice et l’ICTA en a par la suite banni l’accès.

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