(Seychelles) Détournement allégué de $ 50 M : Mukesh Valabhji, ex-bras droit d’Albert René, arrêté

Son épouse et un officier supérieur de l’armée également en état d’arrestation

- Publicité -

Un arsenal d’armes retrouvé à son domicile

Le président des Seychelles cherche à calmer le malaise après les arrestations

Mukesh Valabhji, ancien chef du Seychelles Marketing Board et conseiller de l’ex-président France Albert René, a été arrêté jeudi dernier à sa descente de l’hélicoptère en provenance de l’île de Félicité. Il est soupçonné d’être lié, entre autres, avec la disparition de $ 50 millions, don des autorités d’Abu Dhabi aux Seychelles dans le cadre d’une aide au développement. Son épouse, une avocate, a aussi été arrêtée de même qu’un officier supérieur des forces armées seychelloises. Ces trois suspects ont été placés en détention provisoire par la Cour suprême jusqu’au 3 décembre.

Le juge Rony Govinden, a rejeté la demande de libération sous caution de l’avocat de la défense au motif que les accusations étaient graves. « C’est une affaire politique », a déclaré l’un des suspects à la Seychelles News Agency (SNA). Le suspect, qui était un proche de feu l’ancien président France Albert René, était le directeur général de la société SMB, où les fonds avaient été transférés. Ce don avait été accordé au gouvernement des Seychelles par les Émirats Arabes Unis en 2002.

Les 50 millions de dollars ont été transférés sur le compte bancaire du Seychelles Marketing Board (SMB), maintenant la Seychelles Trading Company (STC), depuis la banque Baroda en Angleterre. L’affaire avait refait surface en 2014 avant l’élection présidentielle. La Commission anti-corruption a déclaré que le couple avait mis en place tout un réseau, qui leur a permis de dissimuler l’argent puis de le ramener aux Seychelles pour le rachat des hôtels.

Lors de la perquisition au domicile du couple, la police a déclaré avoir découvert un fusil avec des munitions, ce qui constitue une autre infraction. D’autres sources affirment que la perquisition aurait permis de trouver un arsenal d’armes dont des dizaines de fusil AK 47, des pistolets et 8 000 balles.

Mukesh Valabhji, milliardaire, possède des propriétés hors des Seychelles avec en autres des Immeubles et hôtels à Dubaï et Abhu Dabi, des appartements aux Caraïbes et l’hôtel 5-étoiles, nommé, Iles Passions sur l’ile de Félicité aux Seychelles et il est à ma tête de plusieurs sociétés aux Seychelles et ailleurs.

Mukesh Valabjhi s’était fait connaître lorsqu’en 1984, il devint le General Manager de l’Import Division du Marketing Board des Seychelles. Il a aussi été le conseiller économique d’Albert René et président de la Public Utilities Corporation. En 2004, il fonda Intelvision qui est l’un des acteurs majeurs dans le secteur des télécommunications mais aussi un investisseur direct à travers la Softbank où Valabjhi siège sur l’Advisory Board. Intelvision étend ses activités dans l’hôtellerie et la télévision et l’un des propriétaires de l’hôtel Six Senses Zil Pasyon, qui avait obtenu la palme du meilleur hôtel au monde en 2017.

Dans le sillage de cette affaire, une troisième personne soupçonnée d’être liée à la disparition des $ 50 millions aux Seychelles est en détention provisoire jusqu’au 3 décembre. Le suspect, un officier supérieur des Forces de Défense du peuple seychellois, a été appréhendé dimanche. Selon l’accusation, l’officier a reçu $ 100 000 en septembre 2004, provenant du même compte utilisé qui a blanchi les $ 50 millions.

Le juge Rony Govinden a rejeté la demande de libération de l’officier de l’armée sous caution de l’avocat de la défense. Cela a été fait au motif que les circonstances de l’affaire sont graves et que l’octroi d’une caution pourrait entraîner la fuite du suspect ou une interférence avec les témoins en raison du statut de la personne.

Il a en outre été souligné devant le tribunal qu’il pourrait y avoir un lien entre le troisième suspect et l’arme et les munitions trouvées au domicile des deux précédents suspects dans l’affaire sur la base des documents trouvés.

L’affaire a été portée devant les tribunaux par la Commission anti-corruption des Seychelles (ACCS). Selon l’avocat de la commission, Tony Juliette, d’autres suspects devraient être arrêtés dans le cadre de cette affaire. Des perquisitions ont aussi été effectuées chez un ancien gouverneur de la Banque Centrale.

Il s’agit du deuxième cas de corruption que la Commission anti-corruption a porté devant les tribunaux aux Seychelles cette année. Toute cette histoire domine les conversations aux Seychelles surtout que le milliardaire paraissait un homme intouchable bien que tout le monde soupçonnait qu’il était loin d’être un saint tout comme un autre potentat du même calibre qui normalement devrait faire l’objet aussi d’une enquête sous peu.

Le président tente de rassurer

Dans ce contexte, le président des Seychelles, Wavel Ramkalawan, est intervenu, hier, à la télévision nationale du fait des rumeurs et des spéculations. Il a déclaré qu’il avait été informé par le commissaire anti-corruption que la commission avait commencé à travailler sur la disparition des $ 50 millions.

« Au cours de ce week-end, je suis sûr que vous avez tous reçu toutes sortes de messages. J’ai également reçu ces messages et c’est la raison pour laquelle ce soir je veux vous dire qu’il n’y a aucune raison pour que les gens aient peur et je demande que toutes ces rumeurs et la spéculation s’arrête », a-t-il déclaré. »Ces spéculations et rumeurs n’apportent rien de bon à notre pays. Il y a des gens qui ont peur quand ils lisent ces messages ou entendent ces mots. Ne laissez aucun de ces mots vous inquiéter », a fait ressortir le président Ramkalawan.

Le chef de l’État des Seychelles, a déclaré que le pays est stable et qu’il n’est question ni de coup d’État ni de projet de subversion ou de violence : « Notre pays au contraire marche sur la route de la paix, une route de la prospérité et nous nous en sortons extrêmement bien. Je veux donc lancer un appel à tous ceux qui sèment ces mots. nous laissons les institutions faire leur travail en toute indépendance », a-t-il déclaré.
« Ce n’est pas le peuple seychellois qui jugera ces personnes mais le tribunal et toutes les personnes même arrêtées ont des droits en vertu de la loi. Ils ont le droit d’être défendus par leurs avocats. Alors s’il vous plaît laissez les différentes autorités faire leur travail de manière professionnelle et droit dans le respect des droits constitutionnels des différentes personnes », a-t-il ajouté.

Le président Ramkalawan a déclaré qu’il n’y avait aucune raison pour que les gens vivent dans la peur. »En tant que chef de l’Etat, je peux vous dire que tout est calme dans notre pays. Continuons donc à vivre en paix, continuons à construire notre pays et continuons à vivre en harmonie », a-t-il soutenu.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -