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Sécurité Sociale  : La visite surprise du tandem Subron/Parapen à l’Astor Court

Le ministre de la Sécurité sociale et le Junior Minister voulaient comprendre les raisons de la longue attente des membres du public au QG de ce ministère

Le ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron, et le Junior Minister Kugan Parapen ont effectué une visite surprise hier au bureau de la Sécurité sociale, à Astor Court, Port-Louis. La veille, il y avait eu un gros problème à ce bureau, un seul employé étant de service. Les membres du public ont profité de l’occasion pour faire part de leurs doléances au ministre.

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8h45, au bureau de la Sécurité sociale, à Astor Court. Comme chaque jour, il y a déjà une longue file d’attente. Un employé distribue des numéros aux membres du public. Le chiffre s’arrête à 30 chaque jour. Cependant, il arrive que ceux qui ont eu la chance d’obtenir un ticket ne soient pas reçus et doivent revenir le lendemain. C’est le cas de Yasmine, qui est là pour le troisième jour consécutif.

« Je suis là depuis 6h du matin. Je suis venue tôt pour pouvoir avoir un numéro. En dépit de cela, je n’ai pas été reçue les deux derniers jours, car il était déjà 16h et le bureau avait fermé. Hier, j’avais le No 15. Aujourd’hui, je suis venue encore plus tôt », confie-t-elle.
La grogne se fait entendre à tous les niveaux. Même si les officiers sont déjà sur place, ils ne commencent à recevoir les membres du public qu’à partir de 9h. L’ascenseur s’ouvre et une préposée débarque au premier étage. Elle passe devant les personnes en attente. Solange, venue entreprendre des démarches pour obtenir l’allocation pour les lunettes, peste : « Manier zot pena ! Zot pa kapav dir bonzour. » C’est la deuxième fois qu’elle vient au bureau de la Sécurité sociale de Port-Louis. « La dernière fois, je suis venue et j’ai attendu toute la journée. Au dernier moment, j’ai dû donner mon numéro à quelqu’un d’autre car je devais aller travailler. Aujourd’hui, je suis venue à 6h35 pour avoir une chance de passer », dit-elle.
À 9h, une préposée arrive enfin, et appelle la première personne dans la file, à son bureau. Elle se renseigne ensuite, sur les lieux de résidence. Solange indique qu’elle vient de la Résidence-La-Cure. « Ou bizin al dan lot biro, pa isi sa », lui répond la préposée. Solange n’en démord pas : « lot madam-la ti telefonn mwa yer, li’nn dir mwa vinn sers papie. » La préposée finit par accepter et lui demande de patienter, car sa collègue n’est pas encore là. « Vous voyez, si j’étais restée tranquille, j’aurai eu à revenir une troisième fois », rouspète Solange.

À 9h30, Ashok Subron et Kugan Parapen arrivent au bureau de la Sécurité sociale. Les membres du public ne cachent pas leur étonnement et approuvent cette visite. « Koumsa mem bizin fer. Zot tro dormi isi », lance Yousouf. Marie tient à féliciter Ashok Subron : « Vous faites un bon travail social. Continuez comme cela. » Avertie de la présence du ministre et de son Junior, la responsable vient à leur rencontre, suivi des autres officiers.
En bon syndicaliste, Ashok Subron prend le soin de ne pas bousculer les travailleurs. « Je suis là pour constater les problèmes des membres du public et aussi pour savoir dans quelles conditions vous travaillez », rassure-t-il.
Il se renseigne sur le nombre d’employés affectés à ce bureau. « Il y en a huit en tout », explique la responsable. Le ministre veut savoir combien sont On Duty. Il apprend que deux sont actuellement en Vacation Leave, un autre assure l’Actingship de son supérieur et un autre est en Sick Leave.

Ashok Subron insiste et veut savoir combien d’officiers étaient au service du public jeudi dernier. La réponse est qu’il y en avait un seul ce jour-là. « Je suis au courant, je savais qu’il y avait de gros problèmes ici, jeudi, c’est pour cela que je voulais savoir combien d’officiers travaillent en ce moment. En tant que syndicaliste, je sais que les travailleurs ont droit au Vacation Leave, mais il faut faire en sorte que le service continue », fait-il ressortir.
Ashok Subron et Kugan Parapen vont à la rencontre des membres du public et écoutent leurs doléances. Jean-Marie en profite pour aborder son problème. « J’ai eu 60 ans le 6 novembre. J’ai fait ma demande pour la pension depuis le mois de juillet, mais à ce jour, je n’ai rien reçu. On refuse de me verser l’argent car j’avais voyagé pendant trois mois », dit-il. Un officier explique que c’est le règlement. La Pension Act indique qu’il faut être au pays dans les six mois précédant ses 60 ans. Jean-Marie insiste et fait savoir que cela fera six mois en décembre depuis qu’il avait voyagé. Ashok Subron demande aux employés de s’occuper de ce problème.

Le temps d’attente revient dans les doléances des membres du public. Ces derniers ne cachent pas leur satisfaction de voir le ministre et son junior sur le terrain. « Ou bizin kontinye koumsa mem. Zot tro dormi isi », disent-ils.
Après une trentaine de minutes à discuter avec les employés de la Sécurité sociale et les membres du public, Ashok Subron presse le pas pour assister à son premier cabinet ministériel. « Bizin bess inpe bann pri la », lui lance une dame. « Nou pe al fer samem la », rassure Ashok Subron.

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Kugan Parapen : « Il faut revoir le mode de fonctionnement »
« Nous sommes venus pour une visite au bureau de l’Astor Court aujourd’hui pour constater de visu dans quelles conditions les membres du public sont reçus. Surtout, après avoir reçu des doléances selon lesquelles le service est assez chaotique sur certains jours. Cette visite a été Eye Opening car nous avons compris que sur certains jours il y a un manque criant d’officiers. Nous comprenons aussi que c’est le seul bureau de Port-Louis, qui regroupe quatre circonscriptions. C’est une grande région et forcément, il y a plus de demandes ici que dans d’autres régions.

« Il est inacceptable que quelqu’un doive se déplacer à 6h du matin pour venir attendre au bureau de la Sécurité sociale et n’ait pas encore été reçu à 14h. Parfois, il faut repartir et revenir le lendemain. Nous voulons changer ce système. Nous allons y travailler pour nous assurer que le service à nos citoyens, surtout aux personnes vulnérables et aux aînés, est amélioré. Nous verrons s’il faut plus de personnel, s’il faut revoir le mode de fonctionnement même du bureau. C’est une priorité et nous pouvons donner l’assurance que la situation va s’améliorer. »

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