Secteur privé – Shanto (FTU) : « L’ajustement salarial n’est pas une augmentation »

Il invite à la création d’un Private Pension Fund Board en vue d’un droit de regard

- Publicité -

La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) dénonce l’attitude du patronat par rapport à la relativité salariale. Elle indique que des directeurs d’entreprise refusent les négociations collectives en dépit des accords signés avec le syndicat. Le négociateur de la FTU Atma Shanto invite à la création d’un Private Pension Fund Board en vue d’un droit de regard sur les fonds de pension privée.
L’ajustement salarial annoncé par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, n’est pas un cadeau aux employés du secteur privé, indique Atma Shanto. Il souligne que le National Wage Consultative Council Act prévoit un rapport sur la relativité salariale, suite à l’introduction du salaire minimum. Toutefois, rien n’avait été fait dans le concret jusqu’en décembre dernier, quand le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, est venu annoncer que le rapport sur la relativité salariale sera présenté en mars 2024. « En dépit de cet engagement, il n’y a rien eu et les syndicats ont dû faire pression jusqu’à ce que finalement, un ajustement soit annoncé par le ministre des Finances, il y a deux semaines », fait-il ressortir.
Contrairement à ce que dit le patronat, a-t-il affirmé, cet ajustement n’est pas une augmentation. Il ajoute : « c’est une révision salariale suite aux disparités causées par l’augmentation du salaire minimum. Or, le patronat et le gouvernement viennent faire croire aujourd’hui qu’il s’agit d’une hausse. Certains ont même invité des avocats à entrer dans la danse pour faire croire que c’est une augmentation. »
Cet ajustement, laisse entendre Atma Shanto, était dû et ce n’est qu’une correction de la distorsion causée par le salaire minimum : « Ce qui se passe maintenant, c’est que les patrons refusent les négociations collectives sur la révision salariale, parce que selon eux, il y a déjà eu augmentation. Or, nous avons des accords pour de telles négociations et l’employeur est au courant. À ce jour, nous devons nous retrouver devant l’Employment Relations Tribunal ou la Commission de Conciliation et de Médiation pour régler ces problèmes. »
Ces deux sujets étant distincts, tout comme dans le secteur public, le PRB travaille sur son rapport pour la révision salariale, qui n’a rien à voir avec la relativité.
Atma Shanto regrette également que Business Mauritius ait dit une fois de plus que le secteur privé ne sera pas en mesure de payer l’ajustement salarial. Il a mis en exergue que « l’histoire doit retenir que le pays a progressé grâce à la sueur des travailleurs du secteur privé. Un secteur comme l’hôtellerie est devenu l’épine dorsale de notre économie. C’est grâce au sacrifice des travailleurs qui évoluent souvent dans des conditions difficiles, voire qui subissent même de la surexploitation. Beaucoup d’entre eux ont préféré aller travailler à l’étranger ou sur des bateaux de croisière. »
D’autre part, le négociateur de la FTU dénonce l’absence de dialogue avec le ministre du Travail. « J’ai entendu le ministre dire qu’il a rencontré des fédérations syndicales et j’aimerais bien savoir qui, et sur quelle base ? Car au niveau de la FTU, nous notons une absence totale de dialogue social avec le ministre du Travail. »
Atma Shanto aborde également la question de fonds de pension privée. Il avance que dans des entreprises, adhérer à ces fonds de pension est devenu une condition de recrutement. Et ce, avant de souligner que « c’est une obligation pour préserver son emploi. Le problème avec les fonds de pension privé, c’est qu’il n’y a aucune transparence. Les travailleurs y contribuent, tout comme l’employeur, mais à l’âge de la retraite, ils ne touchent que ce qu’ils ont contribué. L’argent du patron reste dans le fonds. »
D’après lui, il y a une multiplication de fonds de pension ces derniers temps et une absence totale de transparence quant à leur fonctionnement. « Les travailleurs ne savent pas combien d’argent il y a dans le fonds de pension auquel il contribue, ni où l’argent est investi. Il y a des risques réels de crash de ces fonds et ce sont les travailleurs qui seront les perdants. »
Il suggère la mise sur pied d’un Private Pension Fund Board pour avoir un droit de regard sur ces fonds de pension privés. « Ces fonds poussent comme des champignons et génèrent des millions. Il faut de la transparence et le gouvernement a le devoir de s’assurer que les travailleurs aient droit à leur retirement benefits », met-il en avant.
Atma Shanto indique qu’il avait proposé l’établissement d’un Private Pension Fund Board lors des consultations pré-budgétaires menées par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, mais que cela n’a pas été pris en considération.
Le négociateur de la FTU a également commenté la pénurie d’œufs et de poulet sur le marché actuellement. Il s’est demandé comment les hôtels et les paquebots sont ravitaillés dans de telles conditions. Il estime que le gouvernement doit veiller que le prix ne flambe pas, lorsque le poulet refait son apparition sur le marché. De même, au sujet de l’importation du poulet congelé annoncé par le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, il met en garde contre le risque de faire passer le poulet décongelé pour le poulet frais.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -