Santé publique – PMPA : « L’investissement dans le capital humain inexistant ! »

« Le tourisme médical aiderait à attirer le Foreign Direct Investment, mais ce budget n'en parle pas »

La Private Medical Practitioners Association (PMPA) regrette l’absence de toute mention de l’urgence des investissements dans le capital humain pour le secteur de la santé publique. Ces professionnels du privé retiennent « plusieurs points qui nous interpellent pour le secteur qui nous concerne dont la santé. Nommément, ce budget ne prévoit aucun investissement dans le capital humain pour améliorer le service ! » Également, note la PMPA, « cela fait des années que nous mettons en avant l’importance des médecins de famille. Maintenant, plus que jamais, ce concept est d’actualité. Et, dans le même souffle, il conviendrait d’inclure des Community Nurses. De cette manière, la santé publique sera plus efficace ». Par rapport au private/public partnership évoqué dans le budget, la PMPA ne voit pas grand-chose de concret, et propose des pistes d’actions pour un futur immédiat ».

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Les médecins du privé rappellent que « Renganaden Padayachy a démarré son discours en rappelant la crise de Covid-19, qui nous a tous fortement affectés. Nous pensions que ce budget contiendrait, de ce fait, une série de mesures concrètes, destinées à renforcer ce secteur vital, qui a d’ailleurs été éprouvé pendant ces deux ans de Covid-19 et où ce sont, justement, nos Frontliners, principalement ceux qui sont dans la Santé, qui s’en sont sortis brillamment ! » Ces médecins du privé disent être « très tristes de constater qu’au lieu d’investir dans le capital humain, soit les docteurs et les infirmiers, ce gouvernement préfère bâtir des hôpitaux ! Ce n’est pas de cette manière que l’on rendra le secteur de la Santé plus efficace ».

Restant sur le chapitre du Covid-19, la PMPA fait remarquer que « les Frontliners, qui se sont retrouvés dans le feu de l’action, sont des médecins et des infirmiers. Or, l’annonce de recrutement de 1 300 personnes dans ce secteur est vague : aucune indication s’il s’agit de médecins, d’infirmiers, de chauffeurs d’ambulance, d’aides-soignants. Aucune précision ! » Dans le même esprit, continuent ces médecins, « la décision d’offrir Rs 10 000 à ces “frontliners” en guise de récompense pour leur assiduité et leur courage dans ce temps de crise est très bien. Mais pourquoi ne pas revoir, justement, les conditions de travail de nos Frontliners, en leur offrant des Incentives et des motivations plus concrètes ? Cela devrait attirer plus de Mauriciens vers ce domaine… »

Ces professionnels de la médecine rappellent que « nous n’allons jamais avancer ni rendre la santé meilleure si nous ne nous attelons pas à faire diminuer les maladies dans le pays. Pour ce faire, nous avons besoin des Community Nurses. Pourquoi ne pas recruter et former des Mauriciens, à cet effet ? » Élaborant sur les Duties des Community Nurses, les médecins de la PMPA expliquent que « nous ne pouvons pas attendre que les patients arrivent en phase finale vers les soins ». Faisant ressortir que « les maladies non-transmissibles, nommément le diabète, dont souffre la moitié de la population mauricienne, et l’hypertension, font énormément de dégâts dans le pays », l’association relève que « les Community Nurses sont ainsi des maillons importants dans la chaîne de suivi de ces patients ».

De fait, s’interroge-t-on, « qu’en est-il d’un programme d’éducation sur la médecine préventive pour réduire le taux catastrophique ces maladies non-transmissibles et leurs complications ? » Le concept de médecin de famille prend ici tout son essor, estime la PMPA, « dans la mesure où l’on vient compléter et renforcer la chaîne de soins. Ce concept devrait être le cheval de bataille d’une vraie politique d’amélioration du service de la Santé. » Mais, regrettent ces médecins, « malgré le fait que l’on revient à la charge régulièrement avec ce projet, l’état ne trouve toujours pas à quel point, c’est important…»

Notant que « le tourisme médical attirerait certainement le FDI – nous avons suffisamment de structures de soins privées dans le pays, qui offrent des prestations de qualité et qui sont très sophistiquées. Mais cet aspect, non plus, n’est pas inclus dans les prévisions budgétaires. Quant au projet de private/public partnership tant vanté, hormis le New Flacq Teaching Hospital, on en trouve aucune piste dans le budget ! Pourtant, l’idée d’encourager le tourisme médical, justement, avec l’apport du privé, devrait faire décoller ce secteur ».

La PMPA est catégorique : « on taxe très souvent et trop facilement, d’ailleurs, la médecine privée comme une vache à lait. C’est très loin de la réalité ! Nous travaillons aussi très dur comme tous les citoyens de ce pays, et accueillons à bras ouverts des perspectives de collaboration avec le secteur public ». La PMPA « croit fermement que seul un vrai partenariat solide et efficace permettra de bénéficier aux patients et à la Santé, en général. Encore faut-il accepter de mettre les ego de côté et fonder un réel partenariat ! »

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