Alors que des rumeurs inquiétantes circulent sur les réseaux sociaux concernant une forte hausse des maladies respiratoires, alimentée par la propagation du métapneumovirus humain (HMPV) en Chine, suscitant une inquiétude généralisée, notamment après des photos d’hôpitaux prétendûment débordés, et des allégations sur un taux de mortalité inquiétant, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rassure la communauté internationale.
Lors d’un point de presse, le 7 janvier, la Dre Margaret Harris, porte-parole de l’OMS, déclarait qu’il n’y avait pas de raisons de paniquer face à l’augmentation des infections respiratoires observées en Chine, soulignant que ces phénomènes étaient « dans la fourchette attendue pour cette période de l’année ». L’OMS précise que les autorités sanitaires ne voient aucune raison de s’alarmer. D’autant que « les autorités chinoises n’ont pas signalé de situation exceptionnelle », ajoutait la Dre Harris.
Découvert pour la première fois en 2001 aux Pays-Bas, le métapneumovirus humain (HMPV) est un virus bien connu des autorités sanitaires. Sa propagation en hiver n’a rien d’exceptionnel, et il est souvent responsable de symptômes respiratoires bénins semblables à ceux du rhume : toux, nez bouché, mal de gorge et parfois respiration sifflante. Si la majorité des patients guérissent sans complications, le virus peut entraîner des maladies plus graves comme la bronchite ou la pneumonie, notamment chez les jeunes enfants, les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques ou ayant un système immunitaire affaibli.
Le HMPV : un virus saisonnier sous surveillance
Les autorités sanitaires chinoises, après avoir confirmé une augmentation des infections dans le pays depuis la fin de 2024, ont précisé que ces tendances s’inscrivent dans les normes saisonnières et ne sont pas exceptionnelles pour la période hivernale, particulièrement dans le nord du pays. Selon le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies (CDC), les hôpitaux n’ont pas été débordés et l’utilisation des services hospitaliers reste inférieure à celle de l’année précédente à la même époque.
Des précautions à prendre sans panique
Les experts estiment que l’augmentation des cas observée est en partie due à une meilleure détection du virus grâce à des technologies plus avancées. Par ailleurs, la vigilance accrue de la population face à toute épidémie après la pandémie de Covid-19 contribue également à amplifier la perception de cette hausse. L’OMS, qui surveille de près la situation en Chine, souligne que la propagation du HMPV à l’échelle mondiale ne doit pas être interprétée comme un nouveau danger. Contrairement au SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de Covid-19, le HMPV est un virus déjà bien documenté, et la population mondiale a acquis une certaine immunité face à celui-ci.
L’OMS recommande ainsi des mesures simples pour prévenir la propagation du HMPV : rester chez soi en cas de maladie, porter un masque dans les lieux bondés ou mal ventilés, améliorer la ventilation des espaces clos et se laver fréquemment les mains. Les personnes à risque sont invitées à consulter un médecin dès l’apparition de symptômes respiratoires.
À ce jour, selon les autorités sanitaires mauriciennes, aucun cas de HMPV n’a été officiellement rapporté à Maurice. Mardi dernier, le Bureau du Premier ministre a confirmé que la situation était sous contrôle. Toutefois, la surveillance a été renforcée, avec notamment des contrôles plus stricts aux points d’entrée du pays, notamment pour les passagers arrivant de Chine et des pays voisins. Un scanner thermique a été installé à l’aéroport international de Plaisance pour détecter toute anomalie de température chez les passagers arrivant de pays à risques. Des tests PCR sont également réalisés, et une sensibilisation est menée à travers les médias pour informer la population des gestes à adopter afin de limiter la propagation de ce virus.
À Maurice, situation sous contrôle, mais vigilance nécessaire
Les autorités rappellent qu’il n’est pas nécessaire de porter un masque de manière systématique, sauf en cas de symptômes. Cependant, le respect des gestes barrières reste essentiel, comme le lavage des mains, le port du masque dans les lieux publics, et la consultation médicale en cas de symptômes persistants, en particulier pour les personnes vulnérables. Des campagnes d’information sont également prévues pour sensibiliser la population sur les symptômes et les mesures préventives à adopter. Le ministère de la Santé souligne qu’il n’y a pas lieu de paniquer, tout en conseillant aux populations vulnérables – enfants, personnes âgées, et individus immunodéprimés – de prendre des précautions supplémentaires.
Alors que le monde reste vigilant face à l’évolution de ce virus, il est important de se rappeler que le métapneumovirus humain n’est pas un nouveau virus. Les mesures de prévention sont efficaces, et la majorité des cas se résolvent sans complications. À Maurice, les autorités sanitaires surveillent attentivement la situation et rappellent à la population de suivre les consignes sanitaires, sans céder à la panique.
Les leçons du passé pour se préparer aux crises sanitaires futures
Le monde ne s’est pas encore remis de l’impact dévastateur de la pandémie de COVID-19 que de nouvelles menaces sanitaires pointent à l’horizon. Si les autorités sanitaires appellent à ne pas paniquer et à faire preuve de vigilance, certains experts avertis pensent que le métapneumovirus humain (MPVh), sous les feux des projecteurs depuis la fin de 2024, pourrait, si il se propage, perturber gravement nos économies, nos systèmes de santé et notre façon de travailler.
Dans ce contexte d’incertitude, l’expérience de notre compatriote Sonia Tylamma, entrepreneure et innovatrice, offre un exemple de résilience et d’adaptabilité, des qualités qui seront cruciales pour surmonter les défis à venir. Son parcours durant la crise du COVID-19, et la manière dont elle a utilisé cette période pour réinventer ses services en tant que self-employed peuvent constituer un modèle pertinent pour les entreprises et les travailleurs indépendants, face aux éventuelles disruptions sanitaires futures.
Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé en 2020, le monde s’est retrouvé brutalement à l’arrêt. Le confinement, la fermeture des frontières et des entreprises, les restrictions sanitaires, ont bouleversé des secteurs entiers. Les entreprises ont dû fermer, les chaînes d’approvisionnement se sont effondrées, et le télétravail est devenu une nécessité plutôt qu’une option. Au milieu de ce chaos, Sonia Tylamma, experte en gestion de projet et en responsabilité sociétale des entreprises (RSE), a dû se réinventer pour naviguer dans cette crise mondiale. « L’une des premières choses auxquelles j’ai dû faire face a été le vide provoqué par la fermeture des bureaux, et avec cela, la perte de nombreuses interactions professionnelles essentielles. » Dans, l’incapacité de se faire vacciner pour des raisons de santé, il lui a fallu s’adapter rapidement pour que son entreprise puisse survivre, explique-t-elle.
Dès lors, au lieu de se laisser submerger par l’incertitude, Sonia Tylamma a décidé de réagir en mettant à profit ses compétences en gestion de projets pour créer une plateforme virtuelle dédiée à l’assistance professionnelle à distance. En quelques mois, son projet a pris forme, afin d’offrir des solutions innovantes pour permettre aux entreprises de maintenir leur productivité, malgré les restrictions.
« Avant la crise, il y avait déjà la motivation de faire intégrer de manière durable la façon de faire tourner l’économie. Depuis 2017, grâce à des cours spécifiques en ligne en responsabilité sociale des entreprises et en sciences politiques, j’ai acquis une expertise dans divers domaines : éducation, création d’impact positif, transformation communautaire, sciences du changement, gestion du temps, sécurité des enfants, lutte contre l’exploitation sexuelle commerciale, autonomisation des femmes, action non-violente, gestion de projets gouvernementaux, négociations, innovation urbaine, durabilité, solutions technologiques, économie énergétique, et bien plus encore. Ces cours ont enrichi ma compréhension des problématiques sociales et m’ont doté des outils nécessaires pour élaborer des solutions globales pour mes projets futurs. Ainsi pendant la crise de la pandémie, mon approche a été guidée par l’idée que l’adaptabilité et la technologie étaient les clés pour surmonter cette crise et pour se préparer à d’autres crises futures », raconte-t-elle. Cette plateforme, qui allie automatisation, gestion de projet et intelligence artificielle (IA), devient alors un outil essentiel pour les entreprises en quête de flexibilité et de continuité dans un monde incertain.
Si Sonia Tylamma tient à raconter son expérience, c’est qu’elle espère pouvoir aider les Mauriciens en cas de nouvelle crise sanitaire qui touche le pays, et le monde dans son ensemble, notamment avec la recrudescence des cas de métapneumovirus humain (MPVh). Pour elle, cette nouvelle menace rappelle douloureusement les vulnérabilités mises en lumière par la pandémie de COVID-19. « Le MPVh n’est peut-être pas encore au centre de l’attention, mais nous avons vu ce qu’une crise sanitaire mondiale peut provoquer: l’effondrement des chaînes d’approvisionnement, la fermeture d’entreprises et une instabilité économique sans précédent. Nous ne devons pas attendre d’être dans la même situation qu’en 2020 pour réagir », dit-elle.
L’expérience de Sonia Tylamma pendant la pandémie du COVID-19 n’est pas seulement celle d’une adaptation réactive, mais d’une véritable réinvention. Dès que la crise a éclaté, elle a vu une opportunité dans le défi : celle de créer une plateforme qui ne se contente pas de pallier l’urgence, mais qui intègre une vision à long terme des nouvelles dynamiques de travail. En développant sa plateforme virtuelle d’assistance professionnelle, elle a anticipé les besoins des entreprises en matière de gestion à distance, de bien-être des employés, et de flexibilité dans les modes de travail. Dotée d’un copilote virtuel basé sur l’IA, la plateforme permet aux entreprises de continuer leurs opérations sans interruption, même en période de crise. Elle offre des outils de gestion de projet, de communication, d’automatisation des tâches administratives et d’analyse du flux de travail, tout en intégrant des stratégies de bien-être et de responsabilité sociale.
« L’une des plus grandes leçons que nous avons tirées de la pandémie, c’est que la technologie peut être un catalyseur puissant pour maintenir la continuité des affaires. Cependant, cela ne suffit pas. Il est essentiel de prendre en compte l’aspect humain du travail à distance et de mettre en place des stratégies qui protègent la santé mentale et le bien-être des employés », précise Sonia Tylamma, détentrice d’un diplôme en psychologie sociale depuis 2024. Un plus qui contribue à renforcer son approche novatrice et holistique visant à répondre à la crise écologique actuelle, tout en offrant un modèle pour un avenir durable et équitable. « Intégrer le bien-être humain, la responsabilité sociale et la préservation de l’environnement n’est pas seulement une possibilité, mais une nécessité, afin de forger une collaboration collective pour faire face aux crises, qu’elles soient sanitaires ou écologiques. Je suis convaincue que si nous prenons soin de nos travailleurs, ils pourront ensuite avoir ce temps qui manque cruellement pour s’investir dans la sauvegarde de notre planète », dit-elle.
Son approche repose sur deux piliers essentiels : l’innovation technologique et la flexibilité organisationnelle. Le travail hybride, facilité par des outils de gestion à distance et d’automatisation des tâches, permet aux entreprises de maintenir une activité, même en période de crise. L’intelligence artificielle (IA), qui prend en charge des tâches répétitives comme la gestion des données ou le service client, offre un gain de productivité, tout en préservant la qualité de vie au travail. De plus, le recours aux outils numériques permet de réduire l’empreinte carbone des entreprises, un aspect crucial dans un contexte de crise climatique croissante.« L’innovation doit être au service de la durabilité et du bien-être. Il ne suffit pas de survivre à une crise sanitaire. Nous devons nous assurer que nos solutions sont pérennes, équilibrées, et qu’elles offrent une réelle valeur ajoutée aux entreprises, aux employés et à la planète », insiste Sonia Tylamma. Les entreprises et les travailleurs doivent tirer les leçons de ces crises pour se préparer à l’inattendu, en intégrant des solutions numériques durables et flexibles. Cela passe par l’investissement dans des technologies qui favorisent la productivité tout en respectant le bien-être des employés et les enjeux environnementaux, insiste-t-elle. « Je tiens toutefois à souligner l’importance d’une stratégie efficace de distribution de nourriture en période de crise sanitaire, ainsi que du stockage des médicaments vitaux. Ce sont deux éléments qui ont cruellement fait défaut pendant la gestion du COVID-19, lors de l’annonce des mesures sanitaires et de la fermeture de nos frontières au début de 2020. »
Pour cette entrepreneure, Maurice, étant un pays majoritairement importateur, doit être en mesure de faire face aux pénuries qui pourraient être engendrées par une crise de ce genre. Les travailleurs en entreprise ou indépendants se sont retrouvés face à des situations assez invraisemblables, ce qui a ajouté au stress sans précédent d’une pandémie digne d’un scénario de film catastrophe, rappelle-t-elle. D’une part, la fermeture brutale des supermarchés n’a pas permis à ceux qui avaient les moyens de stocker de la nourriture.
D’autre part, les travailleurs indépendants, qui ne fonctionnent pas comme les grandes entreprises qui ont des entrées de bénéfices régulières, se sont retrouvés dans l’incapacité de générer des revenus du jour au lendemain et n’avaient pas les moyens de stocker de la nourriture en quantité adéquate.
« Si l’on parle de faire fonctionner l’économie en temps de crise, cela implique aussi de prendre soin de sa main-d’œuvre, tant en termes de santé qu’en s’assurant qu’il y a de quoi manger sur la table. Il faut donc veiller à l’autosuffisance alimentaire et garantir l’accès aux médicaments habituels pour toutes les personnes souffrant de maladies chroniques », souligne Sonia Tylamma pour qui l’innovation, la flexibilité et la durabilité doivent devenir des priorités pour toutes les entreprises ainsi que pour le gouvernement.
Les efforts de Sonia Tylamma, récompensés par le prix d’argent dans la catégorie Entrepreneuriat et Innovation, lors de l’édition 2024 de Women Tech in Africa, le 19 novembre dernier, en sont un exemple frappant. Son modèle est une invitation à repenser la manière dont nous travaillons et comment nous pouvons nous préparer aux crises futures, qu’elles soient sanitaires, économiques ou écologiques. « L’avenir sera façonné par ceux qui auront su innover, s’adapter et anticiper », dit-elle. Un message clair et porteur d’espoir pour les défis de demain.
En résumé
l Le HMPV est un virus respiratoire saisonnier, bien connu depuis 2001, qui provoque des symptômes proches du rhume et peut, dans certains cas, évoluer vers des complications respiratoires graves.
l En Chine, l’augmentation des cas est jugée normale pour la saison hivernale et ne nécessite pas de mesures exceptionnelles.
l À Maurice, aucun cas n’a été signalé à ce jour, mais la surveillance est renforcée pour prévenir toute introduction du virus.
l Les autorités sanitaires recommandent des gestes barrières comme le lavage des mains et la consultation médicale pour les personnes à risque.
l L’OMS et les autorités locales appellent à la prudence, mais soulignent qu’il n’y a pas lieu de paniquer.
Qu’est-ce le Métapneumovirus Humain (HMPV) ?
Le métapneumovirus humain (HMPV) est un virus qui affecte principalement les voies respiratoires. Les
symptômes comprennent :
l Toux
l Fièvre
l Nez qui coule
l Maux de gorge
l Respiration sifflante
l Essoufflement
Il se transmet par contact direct avec une personne infectée, ou en touchant des objets contaminés. Bien que les symptômes soient généralement bénins, certaines personnes peuvent développer des formes graves de la maladie, en particulier les jeunes enfants, les personnes âgées et celles avec un système immunitaire affaibli.