L’hôpital de Mahébourg, qui était sous la menace de fermeture à un certain moment, n’est pas fonctionnel à 100%. Les patients sont redirigés vers l’hôpital de Rose-Belle pour de nombreux soins, ce qui cause de nombreux inconvénients. La Fédération des citoyens engagés, une plateforme réunissant des associations et individus de cette région du Sud, a soumis un mémoire au surintendant de l’hôpital, pour un meilleur service. Si le ministère de la Santé ne réagit pas, prévient Georges Ah Yan, le porte-parole, une grève de la faim sera organisée.
« L’hôpital de Mahébourg opère plus comme un dispensaire qu’un hôpital », déplore Georges Ah Yan. Il avait déjà mené un combat contre la décision du gouvernement visant fermer l’hôpital de Mahébourg. C’était en 2005. Ce qui a permis de garder l’établissement ouvert. Toutefois, selon lui, le service est loin d’être satisfaisant. « Nous avons soumis un mémoire avec 13 propositions au surintendant de l’hôpital de Mahébourg, la semaine dernière, pour qu’il le remette au ministère de la Santé afin d’améliorer le service », dit-il.
Parmi ces propositions, la fédération réclame un service de maternité permanent. Tel n’est pas le cas actuellement. En cas d’urgence, les femmes enceintes doivent se rendre à l’hôpital de Rose-Belle. « Nous réclamons également un service de dialyse à l’hôpital de Mahébourg. Il y a beaucoup de personnes qui doivent aller faire leur dialyse à Rose-Belle. Le transport vient les chercher tôt le matin et ne les ramène que tard dans l’après-midi vers 18h. Ils sont obligés de patienter pendant tout ce temps à l’hôpital parce qu’il faut attendre le transport », ajoute-t-il.
L’absence de médecin spécialiste et de service de radiographie sur 24/7 est également déplorée. « Si quelqu’un est malade ou blessé et qu’il doit faire un X-Ray, il doit aller à Rose-Belle. Mais pour cela, il faut attendre qu’il y ait plusieurs patients pour aller à Rose-Belle en même temps, à cause du transport. La personne a le temps de mourir », confie l’activiste social.
Georges Ah Yan revient sur la nécessité d’un service d’ambulance en permanence à l’hôpital de Mahébourg. « Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de personnes qui vivent sur la côte sud-est. On ne peut demander à quelqu’un qui a fait tout le trajet depuis Grand-Sable ou Bambous-Virieux, de prendre encore le bus pour aller à Rose-Belle, parce que le soin n’est pas disponible à Mahébourg », dit-il.
Il se demande également comment, à Flacq, le gouvernement a pu construire un nouvel hôpital, même s’il y avait déjà un grand hôpital avec tous les services nécessaires dans ce village. « On a pu investir beaucoup d’argent pour faire un nouvel hôpital là-bas, alors qu’ici, il y a déjà les infrastructures et nous ne demandons que les équipements et les ressources humaines nécessaires. »
Il précise qu’il y a 90 000 personnes qui fréquentent l’hôpital de Mahébourg et il plaide pour que les soins soient accessibles à tous. « En 2021, l’OMS avait dit que les soins doivent aller vers les personnes et non pas le contraire. Les Mahébourgeois et ceux des villages avoisinants ont aussi droit à un service de proximité. Je ne sais pas si nous réalisons à quel point c’est difficile pour les personnes habitant les petits villages de la côte Sud-Est de se rendre à Rose-Belle. Car il y a aussi un gros problème de transport », s’appesantit-il.
Parmi les autres propositions, la Fédération des citoyens engagés souhaite que le service s’adapte aux réalités des personnes nécessitant des soins. « Il y a des personnes qui suivent des traitements et doivent faire des tests sanguins régulièrement. Et ces personnes travaillent aussi. Elles ne peuvent attendre 8h pour donner leur sang et ensuite aller travailler. Nous avons fait une demande pour que cela puisse se faire à 6h du matin. Tout comme on a pu avancer la distribution de la méthadone à 5h du matin.» Il ajoute que priorité doit être donnée aux personnes qui travaillent, tout comme c’est le cas pour les élèves, lorsqu’ils doivent recevoir des soins avant d’aller à l’école.
Georges Ah Yan précise que la fédération a accordé deux semaines au ministère de la Santé pour réagir à leurs propositions. Faute de quoi, une grève de la faim sera organisée. « Nous sommes en train de nous battre pour une cause, pour la santé des citoyens de Mahébourg. Nous voulons que notre voix soit entendue. Comment se fait-il qu’on est en train d’ouvrir des centres de santé partout, pour un service de proximité et nous, on nous demande d’aller à Rose-Belle pour tout ? », fait-il comprendre.