L’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam de Pamplemousses se dote de deux nouveaux services de santé destinés aux femmes. L’établissement hospitalier renferme désormais une clinique de fertilité et offre l’épidurale aux femmes sur le point d’accoucher.
L’ouverture de ces deux facilités a coïncidé avec les célébrations de la Journée internationale de la Femme.
« C’est une grande première à Maurice car nous savons déjà la tendance de la population. Il nous faut remplacer la population vieillissante »,déclare le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Il indique qu’il y a moins de couples qui ont des enfants à Maurice.
« Nous devons répondre au problème d’infertilité. La conception est freinée par des problèmes de santé, tels le diabète, l’alcoolisme et la cigarette », dit encore le ministre, qui révèle que l’âge d’accouchement des femmes est plus avancé aujourd’hui. Ainsi, la proportion des femmes de plus de 35 ans ayant accouché a dépassé 10,4% en 2010. Et en 2020, celle-ci s’élevait à 15,4%.
Comparant le taux de fertilité de Maurice aux pays développés, Kailesh Jagutpal indique que le pays compte 140 bébés pour 100 couples. Cette tendance doit être améliorée, dit-il, vu que la démographie est en constante baisse.
Les nouveaux services ciblent les femmes qui n’arrivent pas à être enceinte. En vue de répondre à ce problème, il avance que les patients sont pris en charge dans de meilleures conditions avec des tests spécialisés et des conseils. Il assure que la clinique de fertilité fera l’objet d’amélioration.
L’épidurale est destinée aux femmes sur le point d’accoucher. « Ces femmes qui accouchaient normalement n’avaient aucun soulagement d’autant plus que l’accouchement est accompagné de douleurs »,fait-il ressortir. L’épidurale est accomplie dans bon nombre de pays et dans les cliniques à Maurice. « C’est la première fois que le service public offre l’épidurale pour celles qui accouchent », dit-il. Il avance que ces dispositions seront aussi pourvues dans d’autres hôpitaux une fois que le personnel sera formé.
Kailesh Jagutpal avance qu’en 2019, plus de 6 700 césariennes avaient été pratiquées à Maurice. Il déplore que le nombre de césariennes a augmenté pour atteindre plus de 7 000 cas en 2020. Pour lui, il est possible de changer la donne par le biais de l’épidurale. Il concède toutefois que cette pratique ne permettra pas de drastiquement faire baisser le nombre de césariennes.
Afin que chaque patiente puisse bénéficier d’un ensemble de diagnostics et d’un plan d’action proposé au regard de ses besoins, le ministère a institué une unité permettant l’enregistrement des patientes dans une base de données sur la fertilité. La clinique de fertilité offre une approche holistique aux couples qui éprouvent des difficultés à concevoir, fondée sur l’évaluation, le diagnostic et les modalités de traitement. Les techniques de reproduction avancées existantes, telles que l’insémination artificielle et la fécondation in vitro, seraient proposées aux couples éligibles.
Kailesh Jagutpal dit avoir rencontré de la résistance pour le lancement de ces deux services. Il demande au personnel hospitalier de revoir leur manière de s’adresser aux patients et faire part des informations. « Si nous ne savons pas parler aux patients ni aux futures mamans, nos services ne sont pas efficaces. Un appel à toute l’équipe est d’assurer une bonne communication et continuer la formation », dit-il. Des centres internationaux seront contactés pour la formation des médecins affectés à ces deux services.