Santé – Dialyse : des patients en attente de fistule craignent des infections

La Renal Disease Patients Association (RDPA) monte au créneau pour dénoncer la longue liste d’attente des patients sous dialyse pour de fistule. Cette technique permettant à certains patients de poursuivre leurs traitements dans de bonnes conditions nécessite une chirurgie. Pour Bose Soonarane, de la RDPA, le recours à un cathéter, en attendant la fistule, comporte des risques d’infections pouvant provoquer des septicémies.

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Il y a actuellement une cinquantaine de patients en attente d’une fistule. Selon Bose Soonarane, président de la Renal Disease Patients Association, ce n’est qu’à la fin du mois de novembre que les interventions pourront se faire. Il explique : « La fistule est posée pour permettre aux patients de faire leur dialyse dans de bonnes conditions. Il s’agit de connecter une veine à une artère. C’est pour cela qu’il est important de procéder rapidement, afin que la dialyse puisse se faire dans de bonnes conditions », dit-il.

En attendant la fistule, ajoute Bose Soonarane, les patients concernés font leur dialyse à travers la pose d’un cathéter, mais cela représente des risques. « Un cathéter qui reste en permanence sur le patient pendant un long bout de temps peut provoquer des infections. Cela peut même finir en septicémie. C’est pour cela que nous faisons un appel au ministère de la Santé pour que les interventions pour la fistule puissent se faire au plus vite. Attendre jusqu’à la fin de novembre est vraiment risqué », prévient-il.

De plus, souligne-t-il, une fistule ne peut être utilisée tout de suite après l’intervention. « Il faut attendre six à huit semaines, que cela se cicatrise, avant de pouvoir connecter des aiguilles. Donc, s’il faut attendre fin novembre pour les interventions, ce n’est qu’en janvier que les patients pourront faire leur dialyse à travers la fistule.»

De la cinquantaine de patients en attente, il y en a qui doivent subir cette intervention pour la première fois alors que d’autres doivent renouveler leurs fistules. Bose Soonarane explique que la fistule peut s’abîmer avec le temps ou lorsqu’il y a mauvaise manipulation. C’est pour cela que certains patients doivent en faire poser une nouvelle. Dans le privé, une telle intervention coûte plus de Rs 30 000.

Au ministère de la Santé, un porte-parole indique qu’il y a effectivement une liste d’attente pour la fistule, comme c’est le cas pour toutes les chirurgies. Il faut savoir que ce sont les chirurgiens qui pratiquent cette intervention. Sauf dans certains cas les plus complexes, où il faudra faire appel à un Vascular Surgeon. Selon nos sources, le ministère de la Santé n’en compte qu’un ou deux, dans cette spécialisation.

Toujours est-il que le ministère est en train de faire de son mieux, nous indique-t-on, afin de pouvoir diminuer le temps d’attente. « Il faut aussi prendre en considération que certains patients ont des comorbidités et il faut attendre que leur état de santé soit stable pour pouvoir faire l’intervention. »

La RDPA met tout de même en garde contre les risques d’infections et de septicémies, prévenant que le ministère devra assumer ses responsabilités s’il y a des patients qui perdent la vie dans ces conditions. Il y a actuellement 1 500 patients sous dialyse à Maurice. Généralement, ce traitement est préconisé lorsque le rein du patient est affecté à plus de 80%.

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