- La consommation du cannabis commence entre 11 et 17 ans
Commentant l’annonce de la mise sur pied du Drug Offenders Administrative Panel (DOAP), une des recommandations du rapport Lam Shang Leen sur la drogue, Sam Lauthan, ancien ministre de la Sécurité sociale, et également l’un des assesseurs de la commission d’enquête sur la drogue, explique : « L’idée majeure est, d’une part, d’avoir une approche plus humaine et holistic envers les usagers de drogues. Et de l’autre, de diminuer la population carcérale. »
Il poursuit : « Nous avons très souvent on remand des consommateurs derrière les barreaux pour six, huit ou dix ans, selon les cas. Parce qu’ils n’ont pas d’argent pour régler leur caution, ils sont contraints de rester en détention. C’est un problème répandu à Maurice. Tant et si bien que cela pèse sur l’administration des institutions pénitentiaires. Le DOAP se propose d’alléger ce fardeau. »
Présent à cette initiative, Sam Lauthan note que pour la “first offence related to drugs”, le suspect est référé à ce comité, où siègent des professionnels du droit, mais aussi des psychologues, des travailleurs sociaux, et des fonctionnaires, dont des Probation Officers.
« L’idée est d’orienter la victime d’usage de drogues vers un centre de traitement. Si elle refuse, elle se retrouve avec une amende. Si là encore elle n’obtempère pas, on double l’amende ! Parce que si cette personne peut s’acheter de la drogue, elle peut tout aussi bien trouver de l’argent pour payer son amende. Et si cette deuxième option est repoussée, c’est l’option Community Service qui est alors proposée », fait-il ressortir.
Sam Lauthan souligne que l’important est d’établir un “Track Record” de ces personnes et de les mettre dans un circuit où ils sont suivis, plutôt que de les laisser dans la nature. « Ce sont des consommateurs, poussés dans leurs dernières limites, parce qu’accros aux produits nocifs, ils vont jusqu’à utiliser la force et la violence pour trouver de l’argent. Et personne, que ce soit des membres de leurs familles ou des anonymes, n’est épargné. De cette façon, nous pourrons davantage les encadrer correctement », estime-t-il.
Le National Survey among people who use Drugs, mené sous la houlette de la consultante américaine le Dr Lisa Johnston, mentionne que 50% des personnes interrogées ont avoué avoir consommé du cannabis entre 11 et 17 ans, avant de toucher à d’autres substances nocives subséquemment.