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Journée mondiale du Tourisme – Mgr Durhône : « Kan nou dan dife, se lasolidarite ki sov nou »

La Journée mondiale du tourisme, décrétée par les Nations Unies en 1980 et célébrée hier, a été marquée par une messe dite à Sainte-Croix pour ceux opérant dans le secteur du tourisme sur le thème Ouver la porte to leker, vine vibe are nu. Mgr Jean-Michaël Durhône, évêque du diocèse de Port-Louis, n’a pas manqué de faire ressortir, en revenant sur la pandémie de Covid-19 : « Kan nou dan dife, se lasolidarite ki sov nou ! » Et il a tenu à saluer ceux qui sont engagés activement dans le tourisme et « qui montrent cette dimension de rebondir sans jamais rester seuls, mais en restant solidaires ».


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L’évêque de Port-Louis a évoqué la pandémie en constatant que « c’est maintenant que nous parvenons à sortir de ce marasme ». Il ajoute : « nous sommes passés par cette grande traversée du désert qu’on nomme le Covid-19, le confinement. (…) Zot tou kone ki ete konfine. Sur Facebook, une chose m’a frappé : c’est que quand les touristes viennent, on leur fait voir des crocodiles, des oiseaux… Mais lors du confinement, la vidéo montrait des animaux en liberté et l’humain, confiné. Et les animaux de se dire : Get bann imin, zot ki an kaz e nou deor. »
Pour Mgr Durhône, ce parallèle vient démontrer que « nous ne pouvons tout contrôler dans la vie. Nous pensons que tout est acquis ! ».

Il questionnera ensuite les paroissiens, leur demandant s’ils s’attendaient que le monde du tourisme s’arrête subitement en pleine pandémie, avec des avions au repos, des touristes confinés dans leur pays… « Des personnes ont dû rester 24/24h et 7/7 jours chez elles… Maris, femmes et enfants se supportant », dit-il.
Cette pandémie a touché tout un chacun, que ce soit sur le plan économique, social, touristique… « et les gens se sont trouvés confinés du jour au lendemain », poursuit Mgr Durhône. « L’avenir non plus n’est pas certain. La vie a-t-elle un avenir après le Covid ? » Ce qui s’applique aussi aux responsables d’hôtels, qui alimentent l’économie.

Ainsi, s’adressant aux autorités, il leur demandera s’ils avaient pu voir l’horizon clairement. « Quel humain sait où il va et, pour les décideurs, c’était pareil pendant le Covid. Quand on sait que sur leurs épaules reposent des milliers de vies humaines, la préservation de l’emploi, etc. Tous sont sortis dérangés de cette pandémie. C’est pour cela que l’Évangile nous montre que cet ami qui vient te déranger, tu as cette capacité de lui offrir quelque chose, ou alors c’est toi qui aura besoin d’une main tendue, et que d’autres ouvrent leur cœur pour avancer dans la solidarité », exhortera-t-il.

Mgr Durhône rappelle qu’une vie n’est jamais gagnée d’avance et ne se laisse « jamais bousculer ou déranger ». Posant la question : « Est-ce vraiment une vie ? » Et arguant que le monde du tourisme « est un monde qui se bouleverse » et que si de l’extérieur, on pense être dans un monde « bling bing », en revanche, « dans notre vie quotidienne, la vie n’est pas bling bling, car tous se posent cette question sur son devenir ». Raison pour laquelle, rappelle-t-il, les autorités ont cherché différents moyens et mesures pour sauvegarder l’emploi.
La Commission diocésaine du Tourisme a essayé d’aborder cette problématique d’une autre manière, soit en proposant des initiatives régionales. Mais aussi de voir s’il n’y a pas d’autres manières de vivre l’autosuffisance et le travail, et de créer d’autres ponts de ralliement pour des personnes vivant aussi en dehors du cadre hôtelier.

L’évêque a conclu que : « Moris, se enn gran pei kot kapav viv boukou kitsoz. Les Mauriciens ont démontré qu’ils sont des trase et pas des mardaye. »
Le père Lélio Prudence, curé de la paroisse de Sainte-Croix, a accueilli cette célébration en disant que « Dieu a associé toute l’humanité à son ouvrage et lui a confié sa création ». Ainsi, dit-il, à travers le tourisme et les efforts consentis, « nous sommes invités à nous émerveiller du monde, à ouvrir la porte de notre cœur, notre conscience, notre esprit, et à partager avec le reste de l’humanité cette portion du monde que Dieu nous a donnée : l’île Maurice ».
Marie Malié, présidente de la Commission diocésaine du tourisme (CDT), avance pour sa part que la CDT accompagne l’industrie du tourisme mauricienne à travers des activités et événements variés. « La CDT a été très active pendant toute la pandémie afin d’accompagner et soutenir les employés du tourisme pendant cette période extrêmement difficile ».

De même, dans le contexte post-Covid, la mission de la CDT a clairement pris une orientation sociale. D’où le solide engagement envers le projet Partaz Kiltir Moris. « Nous voulons, à travers cette action, rendre la manne touristique accessible à tous. Notre rêve est que le tourisme devienne un véritable levier de dynamique économique des régions rurales », soutient Marie Malié.

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