Rue La Chaussée : Le bâtiment KFC en passe d’être rasé

Le bâtiment abritant le fastfood KFC à la rue La Chaussée à Port-Louis sera bientôt rasé. Un accord a été trouvé entre la franchise Pick’n’Eat, gérante de l’enseigne, et la mairie qui prendra en charge les travaux de démolition. KFC devra évacuer le site au plus tard le 30 septembre, et il se chuchote que Pick’n’Eat érigera un nouvel édifice le long de l’autoroute de Roche-Bois, à proximité de la station-service. Quid des aires de stationnement construites sur les drains à côté des bâtiments d’Air Mauritius et Rogers ? Aucun détail n’a transpiré, à ce stade, quant à leur sort.

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Ces emplacements demeurent sous le feu des projecteurs pour des raisons évidentes, et les spéculations et les mauvaises langues évoquent « les réticences » de la mairie à démolir les biens appartenant à ces deux mastodontes.  Face à la grogne des forains du Ruisseau du Pouce, qui évoquaient une politique de deux poids deux mesures dans l’application de la loi, les autorités avaient tout intérêt à donner un coup d’accélérateur aux procédures légales dans l’optique de suivre à la lettre les recommandations déposées le 29 décembre 2015 par la Senior Magistrate Ida Dookhy-Rambarun, à qui il incombait la tâche de présider l’enquête judiciaire sur les causes ayant conduit aux inondations meurtrières survenues à Port-Louis en 2013.

Un rapport dans lequel elle a non seulement pointé du doigt, entre autres causes des inondations, la structure en béton abritant une cinquantaine d’ex-marchands ambulants au Ruisseau du Pouce, mais également le bâtiment KFC et les parkings de Rogers et d’Air Mauritius. L’annonce formelle de la démolition du bâtiment KFC témoigne en tout cas d’une volonté d’avancer de la part de la mairie et du ministère des Collectivités locales. Un accord a donc été trouvé entre la mairie et la franchise Pick’n’Eat pour transférer le fastfood à un autre endroit. L’option d’une relocalisation à Roche-Bois demeure la plus plausible.

La mairie de Port-Louis aurait, par ailleurs, pu éviter la polémique qui a fait rage cette semaine au sein de la plateforme en béton recouvrant le Ruisseau du Pouce, sise en face du Jardin de la Compagnie, où une dizaine de forains opèrent actuellement. Alors que la cour leur a donné jusqu’au 31 août pour travailler, ils ont constaté, mardi matin, que plusieurs tôles avaient été retirées de leurs structures pendant la nuit. Cette foire, dédiée aux vêtements et aux aliments, et accessible à toutes les bourses, sera inévitablement détruite dans les semaines à venir, le gouvernement ne voulant prendre aucun risque, à la veille des élections générales, face au spectre d’une nouvelle inondation monstre.

Yasmeen Bholah, une des marchandes, a exprimé sa déception et sa frustration. Elle souligne que malgré sa volonté de coopérer avec la mairie, les autorités n’ont pas fait preuve de la même considération. « Il y a une date butoir à respecter. On va la respecter, mais la mairie, comme il est de coutume, n’en fait qu’à sa tête. Ki ena zot ti antann ziska le 31 août pou tir bann tol la ? » Un inspecteur de la mairie nous confie que « si les autorités ont décidé d’enlever les structures en tôle composant la toiture de la foire, c’est parce qu’elles seront utilisées pour recouvrir le site qui abritera les marchands à la Place de l’Immigration. Kan ariv le 31 out, bannla pa pou bizin atann plizir zour avan zot rekoumans travay.  »

Sauf que face à la révolte desdits marchands, la mairie a mis un terme aux travaux visant à enlever la toiture du site. « Si lapli tombe, mari problem pou gagne. Tou nou bann marsandiz pou gate. Ziska lafin nou pou soufer mem nou », soutient un forain, en nous indiquant la partie de la toiture qui a déjà été retirée.

Les ex-marchands ambulants lancent un appel aux autorités pour qu’elles fassent preuve de bienveillance en repoussant l’ordre d’évacuation. Me Rama Valayden, membre de Linion Moris, suggère qu’une réunion élargie soit organisée avec la participation du lord-maire, du ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, ainsi que d’autres parties prenantes.

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