Rodrigues – Ouverture de la saison : 37 tonnes d’ourites pike en 24 heures contre 19 T

Samedi 1er mars, Rodrigues a vécu une journée extraordinaire, presque irréelle. Les côtes de l’île, d’ordinaire paisibles, se sont transformées en un théâtre vibrant de vie et d’émotions. Double événement, double effervescence : l’ouverture tant attendue de la pêche à l’ourite et de la pêche à la senne a attiré des foules immenses, avides de saveurs authentiques et d’images pittoresques. À la veille même de la pêche à Camp-Pintade, le père Philodore a béni les sennes et les pêcheurs.

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Récolte spectaculaire !

Contre les 19 tonnes de 2024, les pêcheurs rodriguais ont réalisé un exploit avec 37 tonnes d’ourites pêchées en une seule journée ! Après 45 jours de fermeture, soit 15 jours de plus que l’an dernier, la mer a offert ses trésors comme jamais. Cette pause prolongée a permis aux pieuvres de grossir, garantissant des prises robustes et savoureuses.

Sur les 23 débarcadères, l’ambiance était à son comble. Femmes, hommes, et même enfants, tous armés de leurs barres de fer, rapportaient leurs filoirs d’ourites avec une fierté palpable. Le prix ? Rs 100 le demi-kilo, mais certains endroits offraient le prix « imbattable » de Rs 90. Un pêcheur a réalisé l’incroyable exploit de capturer 24 pieuvres pour un poids total de 75 kg, tandis que des piqueuses intrépides rapportaient jusqu’à 60 kg chacune !

Des lieux magiques,

des scènes inoubliables

Les endroits les plus généreux ? Anse-Nicolas, Baie-du-Nord, Pointe-Mathurin, Dans-Coco, Mourouk, Port-Sud-Est et Pointe-Monier. Là-bas, le spectacle était digne d’un tableau : des piqueurs courageux marchant pieds nus sur le corail, des barques oscillant doucement dans le lagon et des familles impatientes de goûter au cari ourite ou encore à la salade.

Les sourires illuminaient bien des visages. Une phrase résonnait : « Ourit inn tonbe ! ». L’expression de la victoire, du bonheur simple d’une île qui vit au rythme de la mer.

Pêcher moins pour pêcher mieux

La Commission de la Pêche, dirigée par Louis Ange Perrine, a misé gros sur cette fermeture prolongée. Des équipes ont été déployées pour recueillir des données précieuses : poids, taille, sexe des pieuvres… Tout est scruté avec soin pour garantir une gestion responsable des ressources marines. L’objectif ? Une pêche durable, qui respecte les cycles naturels et assure l’avenir des pêcheurs rodriguais.

Le commissaire, infatigable, a parcouru les débarcadères, échangeant avec les pêcheurs et saluant le travail extraordinaire réalisé. Son mot d’ordre ? « Une pêche durable, sinon rien ! »

Folklore vivant

En parallèle, l’ouverture de la pêche à la senne a attiré une foule compacte et impatiente. Les cinq pêcheries en activité ont rapporté des mulets, capitaines et cordonniers en abondance. Le prix d’entrée ? Rs 200. Mais l’offre n’a pas suffi à tout le monde, obligeant certains à revenir le lendemain, l’espoir scintillant dans les yeux.

La Fête du Poisson

À la pêcherie de Donald à Baie-du-Nord, la Fête du poisson organisée par la Commission du Tourisme a transformé la journée en véritable carnaval maritime. Bouillon poisson fumant, maïs doré, haricot rouge parfumé et salade de papaye croquante : tout y était pour ravir les papilles des Mauriciens et étrangers présents.

L’arrivée du bateau de poissons à mi-journée a déclenché une vague d’enthousiasme. Les rires fusaient, les appareils photo crépitaient et les étals se vidaient à une vitesse folle. Le chef commissaire, Franceau Grandcourt, et ses collègues, tout sourire, ont profité de l’occasion pour souligner l’importance d’une pêche durable, assortie de sensibilisation, sécurité en mer et protection des ressources marines.

Un avenir à préserver

Ce 1er mars 2025, Rodrigues a prouvé qu’elle savait conjuguer tradition et modernité, respect des cycles marins et dynamisme économique. Un exemple inspirant d’harmonie entre l’homme et la mer, où chaque prise raconte l’histoire d’un peuple fier et résilient.

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