À l’occasion de la Journée mondiale des forêts célébrée chaque 21 mars, les autorités régionales de Rodrigues ont organisé une cérémonie de mise en terre de plantes fruitières au centre communautaire de Camp-Pintade ainsi que la distribution de plusieurs variétés de plantes aux villageois de la région.
Ainsi, un programme de reboisement focalisé dans les différents centres communautaires à travers l’île en collaboration avec le Rodrigues Council of Social Services a été annoncé. Sera aussi lancé un projet de conservation soutenu des bassins-versants. Ce projet est placé sous le thème : Les forêts, les productions et consommations soutenables pour une bonne utilisation des ressources forestières.
« Se pa zis pou sanz dimoun sa, me pou sanz manier ki fonksioner ofer bann servis. Popilasion inn dir bizin sanze. Pa nek tir enn met enn lot. Bizin enan enn sanzman mantalite. Nous avons la volonté d’apporter un changement en profondeur dans le service des bois et forêts », a déclaré le commissaire à l’Agriculture, Louis Ange Perrine à cette occasion. À son avis, il est clair que le service des forêts n’existe pas à Rodrigues car le système n’a pas changé depuis l’époque coloniale.
« Le bureau du service des forêts dans l’île se résume à un bâtiment délabré avec un cadenas à la porte. Bann ofisie penan veyikil pou travay. Certains disent qu’il existe 3 000 hectares de forêts dans l’île mais dans la réalité ce n’est pas vrai. Toutes les forêts de l’île ont été abandonnées. Enan 13 Sylvopastoral Area kot ti enan gardien me zanimo large ladan, penan ni enn gardien. Forestie pa kapav pran kontravansion. Tou fencing inn disparet, bef inn manz ziska bann tiyo la », déplore-t-il.
Le nouveau commissaire préconise une réforme dans le secteur, avec un réaménagement des terres qui sont dégradées, une National Forest Policy en mettant en place une politique basée sur cinq ans. Il a indiqué qu’il faut des règlements pour définir les forêts, les réserves et les rivières.
Mise en place de conseils régionaux
Pour sa part, le chef commissaire adjoint, Franceau Grandcourt, estime qu’il est important de bien gérer les terres et les forêts. Il a salué le travail abattu par le service des bois et forêts malgré leur manque de moyens. « Nous allons recruter 300 jeunes qui iront dans les villages expliquer aux personnes comment faire le tri de déchets. Des conseils régionaux seront aussi mis en place dans les six régions. Kot dimoun kapav zwenn ansam pou diskit lor problem ki enan dan zot rezion. Ce qui fera le lien entre les villageois et les commissaires avant de prendre des décisions pour le développement soutenu de Rodrigues », indique-t-il.
Le chef commissaire Johnson Roussety, maintient que les forêts et les ressources naturelles doivent être utilisées judicieusement afin qu’elles puissent se régénérer pour être à la disposition des générations futures. « Un rapport d’un consultant souligne que l’impact de l’homme sur la nature à Rodrigues a été très destructeur au niveau environnemental et forestier. Bann forestie ek tou bann dimoun dan Rodrig bizin adopte sa latitid baze lor devlopman dirab la. Si ou fer enn letour dan bann fore, ou pou trouve koman enan boukou bote me enan boukou zafer bizin ameliore. Parski si penan fore pa pou enan dimoun dan Rodrig. Ondir pei la finn abandone depi boukou lane. Tou bann striktir nou pe bizin remet anplas. Dan sekter delo pena masinn pou travay.
Heureusement que dans sa sagesse, le Rodriguais a choisi de donner une autre orientation politique à Rodrigues et je tiens à remercier les personnes de la région de Camp-Pintade (région 1) qui ont toujours été fidèles à nos idéaux et aux messages de vérité », a-t-il fait valoir.
« Ansien gouvernman finn anbet sa pep la. Pa kone kot larzan finn pase, finn depans par miliar dan desalman me ni enn pa marse. Ek penan personn dan Rodrig ki kone kouman zer sa bann inite desalman la. Seki Pointe-Venus la bizin zete, pa kapav fer nanyen avek li, linn pouri. Le réservoir de Cascade Pigeon est rempli mais son eau est pourrie. Nous allons le réhabiliter. Il n’y a plus de système de traitement d’eau. Nous avons la volonté de travailler. Me dimoun bizin pare pou fer fass a bann problem delo. Une compagnie sera recrutée afin de remettre en place les unités de dessalement qui peuvent encore l’être », rajoute Johnson Roussety en annonçant la mise sur pied d’un Steering Committee pout la gestion du secteur de l’eau.
Plusieurs jeunes seront formés sur le dessalement
Johnson Roussety a souligné que dans un très proche avenir, plusieurs jeunes seront envoyés à l’étranger pour être formés dans le domaine du dessalement. « Le changement climatique au niveau mondial est en train d’impacter notre production d’eau et notre manière de vivre à Rodrigues. Un White Paper sur l’eau sera publié afin de définir le parcours à suivre dans les années à venir et donner satisfaction à la population. Et cet aspect est relié à la forêt. Il faut aussi légaliser et protéger les bassins-versants. Ek bann latet montagn, sinon delo pou fini oubien pa pou enan delo prop », fait-il comprendre.
Johnson Roussety met l’accent sur la nécessité de protéger tous les Water Sheds et les nappes phréatiques, car il y aura de moins en moins de pluie mais d’une intensité rapide « Il faut des solutions urgentes afin d’atténuer les dégâts. Nous allons venir avec un plan d’aménagement du territoire. Bizin aret konstrir ek fer devlopman dan milie pei lor latet montagn. Les forêts primaires ont presque disparu. Il faut un plan de reboisement », conclut le chef commissaire.