Rodrigues – Assemblée régionale : Le commissaire Perrine dans le collimateur de la minorité

La onzième séance de l’Assemblée régionale pour l’année en cours, soit la dernière avant les élections nationales et l’avant-dernière pour 2024, s’est déroulée, mardi, à Port-Mathurin. 16 interpellations  nécessitant des réponses orales étaient à l’ordre du jour, tandis que dix autres nécessitaient des réponses écrites. À l’ajournement des travaux, à 13h10, deux questions adressées à l’adjoint au chef commissaire, Johnson Roussety, ont été Withdrawn.

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Lors de cette présente séance, le commissaire de la Pêche, Louis Ange Perrine, avait été la cible des membres de la minorité, faisant face à un feu nourri de questions. À un certain moment, un brouhaha indescriptible régnait au sein de l’hémicycle, mais le président de la Chambre, Christian Léopold, n’a eu aucun mal à assurer son autorité. Et chose étrange, Justar Tolbize, malgré le désaveu de son parti, le Muvman Independentist Rodriguais (MIR), qui a soutenu en public que le parti ne fait plus partie de l’Alliance Libération (le gouvernement régional du jour), a pris place dans les travées de la majorité.

Pour cette séance, les questions concernaient les activités d’un bateau de pêche dans la zone économique marine de Rodrigues, le mécanisme du contrôle des prix des commodités dans l’île, les conditions attachées au recrutement des conseillers de l’Assemblée régionale, la présence et le contrôle d’espèces invasives marines, notamment l’étoile de mer Crown of Thornes (COTS), dans le lagon, l’acquisition d’un nouveau CT Scan par la commission de la Santé, la connectivité du câble à fibre optique MARS et l’organisation des concerts dans l’île, pour ne citer que celles-là. Les différentes interpellations étaient inscrites au nom de la Minority Leader Franchette Gaspard Pierre Louis, Jean Rex Ramdally, Nikolson Lisette, Norja Rafaut, Jean Paul Spéville, Daniel Baptiste, Karine Roussety et Henri Agathe.

Dès le début des travaux, le ton était donné, et c’est Franchette Gaspard Pierre Louis qui a ouvert les hostilités avec une interpellation adressée à Louis Ange Perrine. Elle souhaitait avoir des éclaircissements sur les activités du bateau de pêche Fong Chang II sur les bancs de pêche dans les eaux rodriguaise, les bancs Hawkins et Voyekov. Le commissaire a expliqué que le bateau battait pavillon mauricien, et que la compagnie s’était adressée directement aux pêcheurs pour une formation sur le Long Line Fishing. Il ajoute que la commission n’a « rien à voir dans cette affaire » et que les autorisations nécessaires avaient été obtenues du ministère de la Pêche.

Ce à quoi la Minority Leader a fait remarquer que le chef commissaire et lui-même étaient présents lors du lancement du projet. Poussant Louis Ange Perrine à rétorquer : « la compagnie n’est pas redevable envers l’Assemblée Régionale de Rodrigues. Notre présence sur le quai ce jour-là ne signifie pas que nous sommes partie prenante du projet. Le contrat est strictement entre la compagnie et les pêcheurs. »

À une interpellation de Nikolson Lisette sur le mode de sélection des pêcheurs ayant participé à ce projet, le commissaire a informé la Chambre que la sélection a été faite par la compagnie de pêche. Et à une interpellation supplémentaire du membre Lisette, qui voulait savoir s’il y avait eu des plaintes pour maltraitances à bord du chalutier, Louis Ange Perrine a soutenu que non. Soit avant que Christian Léopold ne déclare que cette question n’était pas recevable.

À une autre question de Franchette Gaspard Pierre Louis, qui demandait pourquoi le bateau est rentré à quai avant la date prévue, le commissaire Perrine dira : « Je ne peux pas répondre, car je ne suis pas le capitaine du bateau. » À Henri Agathe, qui le questionnait sur la sécurité des pêcheurs à bord une fois que le bateau a quitté la rade de Port-Mathurin, le commissaire a rétorqué : « Nous n’avons aucun contrôle sur certaines choses qui dépassent nos limites. »

Avant de demander aux membres de la minorité qu’en cas de preuve de maldonne, ceux-ci n’ont qu’à référer le cas à la police. Et Franchette Gaspard Pierre Louis de répondre du tac au tac : « Admet ki ou pa konn fer ou travay. »

La prochaine séance a été fixée au 12 décembre, à 15h.

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