Maurice est entrée dans une véritable course contre la montre face à la folle propagation du variant Delta avec huit nouveaux décès rapportés au cours des dernières 48 heures précédant le dimanche 7 novembre, « portant le nombre à 50 en une semaine », et « 1830 cas positifs dans les hôpitaux », alors que du côté de l’Alliance de l’Espoir, on annonce « plus de 126 morts cette semaine. » Le porte-parole du PTr, Arvin Boolell, estime que « le régime de Jugnauth est en train de perdre la bataille contre le Covid-19 », et le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, affirme : « Delta, enn varian ki fini par depass lezot. »
La vaccination ne protège pas inconditionnellement contre le variant Delta, c’est ce que confirme le nombre de décès croissant, comme celui d’Arvind Nursamah, 44 ans, en bonne santé et doublement vacciné, ce qui vient alourdir le bilan de 197 morts du Covid annoncés officiellement par le ministre de la Santé, de même que l’on ne peut pas mettre sur le seul dos des comorbidités, vu que six patients (des 42 décédés) qui sont morts étaient sans comorbidités.
Par contre, les clignotants sont au vert pour le secteur touristique, tant à l’aéroport que dans les hôtels. À l’aéroport, le nombre de passagers devrait passer des 68 583 du mois dernier à 120 000 ce mois-ci, et un forecast de 52% du trafic pré-Covid 19 d’ici à juin 2022. Du côté de l’hôtel, cela ne va pas mal non plus, Jocelyn Kwok, de l’AHRIM, se disant « agréablement surpris par la performance pour octobre, avec des réservations en hausse pour novembre et décembre, et une pointe d’occupation de 65% en vue. »
Le nombre de décès « akoz Covid » progresse de manière accablante, avec les cas positifs menaçant la barre des 20 000 à la mi-novembre, alors que la Union of Bus Industry Workers s’inquiète face aux “disturbing statistics” qui révèlent que, du 1er octobre au 10 novembre, la Corporation Nationale a connu cinq décès dus au Covid-19 et 79 cas positifs dans ses six dépôts à travers l’île.
L’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam, lui-même guéri du Covid-19, propose une stratégie pour « beat the enemy boldly hand in hand », estimant que le pays est en guerre : « We are at war ! », et n’y va pas de mainmorte : « Early and consistent denials of the danger of COVID-19 and its variants have frozen into inaction the major decision makers in the early weeks leading to the pandemic. It appears that the war is being left largely to a handful of auto-proclaimed experts with no knowledge and experience in such extreme crisis management ! »
Pour la première fois de sa carrière politique Steve Obeegadoo a eu droit à une longue suppléance au poste de Premier ministre (du 30 octobre au 11 novembre en l’absence du titulaire Pravind Jugnauth, pris par les travaux de la COP26 en Écosse), ce qui « pour ses admirateurs… devait être la consécration d’une carrière », mais ce fut un intérim tourmenté sans conseil des ministres, « pour cause de congés à répétition » et la fermeture des écoles imposée par la menace croissante du variant Delta et le retour des cours en ligne.
Un violent incendie ravage une bonne partie de l’immeuble abritant le Craft Market au Caudan Waterfront, mais on a pu éviter le pire ce jeudi soir (11 novembre) en assurant le sauvetage des personnes restées bloquées dans l’incendie et cela dans des circonstances extrêmement difficiles en l’absence de la grande échelle qui peut atteindre le toit du bâtiment.
Le variant Delta du Covid-19 ne faiblit pas, comme c’est du reste le cas dans le monde entier, que ce soit sur le front des contaminations ou au tableau de décès à l’État civil liés au Covid-19, ce qui contraint les milieux médicaux autorisés à multiplier les initiatives au titre du Covid-19 Preparedness Plan en vue d’affronter les risques potentiels à la santé publique.
La situation créée par le variant Delta est telle que la demande en oxygène médical dans les hôpitaux a triplé en quelques jours, ce qui a contraint les autorités à se tourner vers l’île de La Réunion via l’ambassade de France pour le ravitaillement des hôpitaux en oxygène médical et, sur le plan local, sollicite le soutien de deux compagnies mauriciennes, Gaz Industriels et Gaz Carbonique, pour appuyer Samlo au niveau de la fourniture d’oxygène médical.
Deux personnalités mauriciennes interviennent face à la situation sanitaire inquiétante dans le pays. Le premier, Cassam Uteem, l’ex-président de la République, et Navin Ramgoolam. Le premier pour dire que « Maurice est en état d’urgence sanitaire et le pire est à venir ! », et le second pour lancer un appel au gouvernement de « se réveiller… » et proposer « un full lockdown. »
Tout en affirmant à Beau Vallon, lors d’une cérémonie solennelle pour marquer la première année depuis la disparition de la WPC Dimple Raghoo, que « lockdown, li pa enne badinaz », le PM, Pravind Jugnauth, a lancé un appel à la population pour faire sa booster dose pour plus de protection, tout en se voulant rassurant par rapport au stock d’oxygène médical — « On a la quantité d’oxygène nécessaire » — et d’autres soucis : « On n’est pas dans une situation de manque de lits et que les hôpitaux sont débordés, comme on veut le faire croire », et en précisant à propos de la lettre adressée à la France : « Dans la lettre, on n’a pas parlé de formation, on a demandé à la France, comme cela s’est fait dans le passé, de nous donner une équipe qui puisse passer en revue tout ce qu’on fait et nous conseiller. »
L’histoire s’écrit au niveau du judiciaire avec la désignation de la première femme, en l’occurrence Rehana Mungly-Gulbul, comme chef juge, la plus haute fonction du judiciaire, alors qu’une femme, la juge Nirmala Devat, est nommée au poste de Senior Puisne Judge, et il n’en faut pas plus pour le Premier ministre pour parler de « jour historique » et de souligner que le principe de l’égalité des genres existe à Maurice.
Un nouveau variant, Omicron, vient bouleverser la donne alors que le pays est en lutte contre un variant déjà préoccupant, le Delta, mais à ce jour (28 novembre), le nouveau variant n’a pas été détecté à Maurice, bien que sa présence avérée en Afrique du Sud contraint le pays à couper tout contact avec cette dernière, une vraie tragédie si l’on tient compte des conséquences dramatiques que cela a pour Maurice — d’abord pour le tourisme et l’immobilier de luxe, qui ont misé sur le marché sud-africain pour la relance post-Covid-19 ; la mise en quarantaine obligatoire des fruits, légumes et fleurs importés d’Afrique du Sud pendant 48 heures à l’aéroport.
À l’arrivée du vol de MK à Plaisance le samedi 27 novembre, des passagers sud-africains sont informés à la toute dernière minute de l’obligation de se soumettre à des tests PCR et d’une quarantaine de sept jours à l’hôtel, ce qui suffit au CEO d’une multinationale sud-africaine pour s’offusquer : « It is really a human right abuse ! »
Rétrospective 2021 : une autre année horribilis frappant pratiquement tous les secteurs