(Rétrospective 2021) Juillet : Delta, hausse des prix et BoM sur le banc des accusés

Suite à un mariage célébré à Terre-Rouge au mépris des restrictions imposées par la loi, le ministère de la Santé se trouve confronté à une explosion de contaminations au Covid-19, dont 85 cas positifs au début du mois, ce qui aboutit à la création de deux nouvelles zones rouges, Terre Rouge et Vallée des Prêtres, incluant l’agglomération de Plaine Verte, ce qui provoque un climat d’inquiétude grandissante au sein de la population, d’autant que la présence du variant Delta (selon l’OMS il se transmet plus facilement et a été détecté dans au moins 98 pays) à Maurice est désormais établie.

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Le premier trimestre scolaire, qui démarre le 5 juillet, sera particulier (Covid-19 oblige) en ce sens que tous les élèves ne seront pas en mode présentiel en même temps, le calendrier établi prévoyant que certains seront en classe trois fois par semaine (les lundis, mercredis et vendredis), et d’autres deux jours (mardi et jeudi).

Les prix prennent l’ascenseur du fait d’une nette détérioration de la roupie, la hausse conséquente des coûts du fret et les augmentations des prix des carburants, du sucre et du maïs, à quoi Suttyhudeo Tengur, de l’APEC (Association pour la Protection de l’Environnement et des Consommateurs), soutient qu’il faut reviser la liste des produits qui détermine le taux d’inflation. Reaz Chuttoo, de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé, invite lui l’État à subventionner les denrées de base jusqu’ici exclues de toute subvention.

La Banque de Maurice est sur le banc des accusés pour une double raison — le transfert de Rs 60 milliards au gouvernement, causant ainsi un trou de Rs 14,5 milliards, soit 3,5% du PIB ; la dépréciation massive de la roupie qui pèsera lourd pour l’hôtellerie avec des dettes en devises étrangères de Rs 33,7 milliards, représentant 50% de l’ardoise du secteur privé à ce guichet.

Les séquelles de la hausse des prix ne se font pas attendre. La Plateforme de l’Espoir de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire (à l’exception du Parti Travailliste) estime que la situation ménagère dans le pays est grave avec la flambée des prix et le chômage, et que la seule solution est de mettre une nouvelle équipe à la tête du pays suivant la démission du gouvernement, la dissolution du Parlement suivie des élections générales anticipées ; l’annonce d’un front commun de l’ACIM avec une série de mobilisations de rue contre la hausse des prix ; une intervention musclée du gouvernement avec une ardoise de Rs 500 m pour faire baisser les prix de sept catégories de produits essentiels — à savoir l’huile de cuisson, les grains secs, les tomates en conserve, les sardines et le Pilchard, le lait en poudre, le fromage et la margarine.

Alors que l’opposition qualifie la parade gouvernementale pour contrer la hausse des prix de « pseudo mesures de subsides concernant la révision des prix des denrées de base », Suttyhudeo Tengur, de l’APEC, accueille favorablement l’idée émise par le Premier ministre de remettre sur pied un Observatoire des Prix. Reeaz Chuttoo, de la CTSP, trouve préférable une subvention sur les denrées de première nécessité telle que décidé par le gouvernement à une compensation salariale susceptible de servir de prétexte à des licenciements. Claude Canabady, de la Consumers’ Eye Association (CEA), fait part de l’accueil favorable que son association fait à la mesure gouvernementale : « La CEA accueille favorablement la décision prise par le gouvernement de revoir les prix des produits essentiels spécialement pour les familles les plus démunies en les ramenant aux prix pratiqués en janvier 2021. »

L’alliance gouvernementale remet ça en confirmant que la pension de vieillesse sera de Rs 13 500, soit BRP de Rs 9 000 et CSG de Rs 4 500 à partir de juillet 2023, et semble ignorer la recommandation du FMI pour un alignement du paiement de la Basic Retirement Pension à 65 ans au lieu de 60, avec une dose de means testing pour assurer la viabilité du système de pension.

Le ministère de la Santé se trouve avec un nouveau cas de négligence médicale alléguée, impliquant cette fois l’hôpital de Rose-Belle, où le couple Anaïs et Gary Antoine perd des triplés à leur naissance — le premier mort-né, les deux autres décèdent deux jours et quatre jours plus tard, ce qui soulève des questions étant donné que ce sont les mêmes médecins sanctionnés par le National Medical Standing Committee (NMSC) dans l’affaire Quirin qui étaient impliqués dans l’accouchement des triplés.

Ram Seegobin, porte-parole du parti politique Lalit, ne passe par quatre chemins pour dire que « les anti-vaccins sont des irresponsables — d’autres diraient criminels — » et que « le seul moyen d’empêcher que le virus endémique ne devienne épidémique, c’est la vaccination du plus grand nombre de Mauriciens », ce que récuse Eliézer François, qui dit haut et fort que « je suis contre la vaccination sans pour autant être un irresponsable ni un criminel. »

À la mi-juillet, le taux de contamination au Covid-19 se révèle quatre fois plus élevé que pour la période initiale du 5 mars au 30 juin, et plus que jamais on comprend que le non-respect des protocoles peut mener à des situations dramatiques, comme dans le cas de la contamination au Real Garments Cluster (192 employés au 17 juillet), qui a pour origine un anniversaire à Bois-Chéri en zone rouge.

La Competition Commission est catégorique quant à la cherté des médicaments, et cela à l’issue une étude de marché qui a démontré que « l’actuel système de maximum mark-up favorise des ventes au détail des médicaments au prix fort », d’où la recommandation de réévaluer l’actuelle réglementation de la propriété intellectuelle, dans le but de favoriser la concurrence.
. Le bras de fer entre la GRA et le MTC continue de plus belle avec ce dernier qui entre en résistance et lance une campagne de panneaux d’alerte en faisant valoir les arguments suivants : « Pas tuss nou lekours ; Pas tuss nou prérogatives ; 209 ans d’histoire ; 3 500 emplois en danger ; Contribution de Rs 850M à l’État et Nu lekours, nou patrimoine. » La police entre en scène en enlevant les panneaux sur la piste parce qu’elle estime qu’elles « portent atteinte à la réputation du gouvernement », alors que la MBC censure la première course du 24 juillet, les activités du paddock, et ne diffuse pas l’analyse avant-course du tandem D’Avrincourt-Leckraj et la remise des prix.

Six ans après le passage du National Identity Card (Amendment) Regulations 2015 imposant obligatoirement des fingerprint minutiae pour les besoins de la carte d’identité nationale numérique, et contesté par Maharajah Madhewoo, ce dernier a eu gain de cause auprès du Comité des droits de l’Homme de l’ONU — « Fingerprint data on an identity card, as prescribed by the National Identity Card Act, would constitute an arbitrary interference with right to privacy » —, qui ordonne un “effective remedy” dans un délai de 180 jours.
. Sur l’échiquier politique, on note la lancement de la nouvelle formation politique Rassemblement Mauricien de Nando Bodha, qui se donne pour mission de rassembler toutes les forces politiques de l’opposition, alors que, parallèlement, Navin Ramgoolam décide du retrait du PTr du front commun proposé par l’Alliance de l’Espoir contre la CSG.

Rétrospective 2021 : une autre année horribilis frappant pratiquement tous les secteurs

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