- Le PM : « Il a fallu beaucoup de courage pour venir avec un plan de retraite volontaire »
Le Rose-Belle Sugar Estate a lancé sa première phase de Voluntary Retirement Scheme (VRS), avec 101 bénéficiaires. Outre leurs années de service calculées sur un barème de deux mois, ils ont aussi reçu un terrain de sept perches chacun. Procédant à la remise des titres de propriété, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a situé le contexte difficile dans lequel il a élaboré le VRS en 2000, sous la pression des syndicats et les critiques de l’opposition.
Pas moins de 101 travailleurs agricoles du Rose-Belle Sugar Estate ont bénéficié du VRS. « Ce qui veut dire que nous avons 101 millionnaires dans la région », a fait ressortir le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, lors de la remise des titres de propriété. Il n’a pas manqué de faire comprendre que c’est le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait élaboré le VRS, alors qu’il était ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de 2000-2005.
Mahen Seeruttun a par ailleurs salué le courage de ces ouvriers agricoles, qui ont travaillé dur pendant de nombreuses années, se levant aux petites heures du matin pour se rendre dans les champs. « Pravind Jugnauth a su réformer l’industrie sucrière, devenue aujourd’hui l’industrie cannière. Il y a encore de l’avenir dans ce secteur. Il ne faut pas arrêter le progrès en essayant d’aller vers l’aventure », a-t-il souligné, en référence aux prochaines élections générales.
Également présent à la cérémonie, le Premier ministre a fait état des conditions difficiles dans lesquelles il a dû élaborer le VRS suite à l’arrêt du quota et du prix préférentiel sur le sucre destiné à l’Union européenne. « J’étais encore un jeune ministre et je n’avais pas d’expérience. Mais j’avais la volonté de travailler. J’ai fait le tour de l’île pour aller rencontrer des gens et les écouter surtout. J’ai été malmené par des syndicalistes; j’ai dû faire face à la colère de certains travailleurs… Mais j’ai pu venir avec un plan qui était dans l’intérêt de tous », dit-il.
Il précise qu’à cette époque, le Lump Sum d’un travailleur de l’industrie sucrière était calculé sur un barème de trois quarts de mois par année de service. « Avec le VRS, nous avons proposé deux mois par année de service, plus un terrain de sept perches. Même ceux qui me critiquaient, à l’instar d’Arvin Boolell, qui est redevenu ministre de l’Agriculture en 2005, ont adopté le VRS », indique-t-il.
Il ajoute que ce projet s’inscrit dans sa philosophie de travailler pour les plus vulnérables. « C’est ainsi que nous sommes venus avec le salaire minimum, qui est aujourd’hui de Rs 18 500. Vous imaginez qu’en 2014, des Cleaners touchaient Rs 1 500 ? Et puis, on a le culot de venir parler de l’inflation aujourd’hui. Ces Cleaners étaient en train de survivre. » Il s’est ensuite appesanti sur la nécessité de garder un équilibre afin que les entreprises puissent continuer d’opérer, tout en permettant aux travailleurs d’avoir leurs dus.
Le Premier ministre a également mis l’accent sur la pension de retraite, qui est passée à Rs 13 500, ainsi que les différentes mesures du gouvernement pour améliorer la vie des citoyens. « Ar mwa pena lefe danons. Mo fer seki mo dir. Mo pran larzan lepep, mo redonn lepep. Mo pa met dan kofor », insinue-t-il.
À ce sujet, Pravind Jugnauth a promis de venir avec des révélations, en temps et lieu, estimant que les USD 3 millions retrouvés dans les coffres de Navin Ramgoolam relèvent de « bribe » sur des projets du gouvernement.