L’algoculture est capable, d’après la Banque mondiale, de lutter contre la famine, d’atténuer les changements climatiques et de promouvoir la croissance économique. Un secteur qui semble prometteur et qui a poussé le ministre de l’Éducation tertiaire, Kaviraj Sukon, la semaine dernière, à appeler le secteur privé et les chercheurs à collaborer ensemble en vue d’en faire un futur pilier de l’économie. Une telle ambition est-elle réalisable ?
Si Yohan Gallet, directeur de Sealife Organics, voit d’un bon œil une telle aspiration, il en montre les limites. « Maurice est une petite île et la quantité d’algues que nous pourrons récupérer est assez restreinte. Ce n’est pas suffisant pour pouvoir lancer une entreprise. » Il invite ainsi les chercheurs à travailler sur cette limite. L’entrepreneur fait en outre voir que la logistique pour récolter les algues est assez difficile à mettre en place. « Il faut une forte collaboration entre le public et le privé parce qu’aujourd’hui nous savons que sans permis et sans l’aide des contracteurs, ce n’est pas possible. » N’empêche, il est convaincu qu’avec une collaboration forte entre le privé et le public, des solutions peuvent être trouvées et « il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. »
Plus sceptique, Amit Bakhirta, analyste financier et Chief Executive Officer d’Anneau, voit davantage les coûts élevés de production et d’exportation comme « barrières énormes à l’entrée, difficiles à surmonter pour les petits acteurs, malgré les aides gouvernementales, les subventions, etc. ». Il recommande au préalable une étude de faisabilité et de viabilité financière par des experts mais invite aussi à d’abord s’interroger sur les espèces à privilégier ainsi que les marchés à cibler.
Amit Bakhirta soutient que la taille du marché mondial des algues commerciales est estimée à environ 21 milliards de dollars américains, « ce qui est très petit. Les marchés de l’offre et de la demande restent relativement restreints à l’échelle mondiale », estime-t-il, en ajoutant que les variations climatiques, telles que des températures extrêmes ou un ensoleillement insuffisant, peuvent affecter la croissance et la productivité des algues.
Nadeem Nazurally, Associate Professor à l’université de Maurice, ayant travaillé sur deux projets de culture d’algues à Pointe-aux-Feuilles, met en avant la réussite de la ferme d’algues qu’il a fait construire à Pointe-aux-Feuilles. « Tout a très bien marché. » Le chercheur est d’avis que les algues présentent un potentiel pour la Blue Growth. Le seul hic, reconnaît-il, est la quantité nécessaire. « Il faut aussi savoir que les algues sont saisonnières. Mais, il est possible de cultiver les algues sur terre en contrôlant la température de sorte que l’on puisse en récolter tout au long de l’année. » Il annonce la publication prochaine d’un livret sur les diverses espèces à Maurice et les endroits où elles peuvent être collectées et invite les potentiels investisseurs à solliciter l’expertise de l’Université de Maurice.
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YOHAN GALLET (Sealife Organics): « Il faut une collaboration forte entre le public et le privé »
Le ministre de l’Éducation tertiaire, Kaviraj Sukon, a lors d’un atelier sur le développement des algues, récemment, mis en avant l’énorme potentiel que représente ce secteur et a appelé entrepreneurs et chercheurs à travailler ensemble pour en faire un pilier de notre économie. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que c’est une très bonne chose. Mais, il faut faire attention à vraiment éduquer les personnes qui vont travailler dans le secteur des algues, surtout les entrepreneurs pour savoir comment bien ramasser les algues sans endommager les écosystèmes. En effet, elles jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes marins. Mais, c’est une très bonne chose. De l’autre côté, Maurice est une petite île et la quantité d’algues que nus pourrons récupérer est assez restreinte. C’est là où l’innovation doit venir prendre place : comment maximiser l’utilisation des algues à Maurice et dans quels secteurs.
Nous, à Sealife Organics, nous avons décidé d’aller vers l’agriculture parce que cela ne demande pas d’intrant exceptionnel. J’ai participé à des compétitions internationales aux Seychelles, en Tanzanie ; j’ai été en incubation avec des spécialistes en Afrique du Sud. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes qui sont dans ce secteur depuis bien plus longtemps que nous et nous avons beaucoup appris d’eux.
Votre entreprise Sealife Organics propose des produits à partir d’algues marines. Quels sont ces produits et quels sont les avantages de tels produits ?
L’entreprise a vu le jour pendant le Covid-19, soit en septembre 2020. Aujourd’hui, nous sommes spécialisés dans la production de fertilisants organiques. Nous essayons par là même de résoudre deux problèmes à Maurice : la surutilisation de produits conventionnels dans les champs ainsi que dans d’autres secteurs d’activités et le traitement des déchets.
Les algues font partie des intrants pour nos produits mais il faut savoir que nous avons pas mal de déchets comme les déchets verts qui représentent environ 50% des déchets de Mare-Chicose. Nous faisons de la récupération de l’économie circulaire avec des coquilles d’œufs, du fumier de basse-cour, parmi tant d’autres matières organiques que nous récupérons. Les produits que nous proposons sont du compost, des fertilisants à libération lente, du pur stimulant et du terreau d’empotage. Nous sommes pour l’heure spécifiquement dans le domaine agricole même si nous avons d’autres idées pour le futur.
Nous avons plus de 400 espèces d’algues à Maurice mais vous parlez de quantité d’algues restreinte pouvant être transformées…
Quand nous regardons combien d’algues qui peuvent être consommées à l’exemple de la Sea Lettuce et qui arrivent sur nos plages, c’est minime. Ce n’est pas suffisant pour pouvoir lancer une entreprise. Certains types d’algues ne peuvent être utilisées à moins d’aller les chercher derrière les coraux, les brisants. Cela peut donc être destructif plutôt que constructif. En revanche, nous retrouvons d’autres qui prolifèrent avec le réchauffement climatique et le taux de nitrates dans nos mers. Par ailleurs, les algues sont saisonnières. En été, nous les trouvons plus sur la côte Ouest et en hiver plus sur la côte Est. La logistique pour les collecter est assez difficile à mettre en place.
En faire un pilier de l’économie de Maurice, est-ce réalisable à vos yeux ?
C’est réalisable. Il faut une collaboration entre le public et le privé parce qu’on sait aujourd’hui que sans permis et sans l’aide des contracteurs, ce n’est pas possible. Il faut donc une vraie collaboration entre le public et le privé. Par exemple, Sealife Organics effectue ses tests avec le MSB mais nous avons aussi approché l’Université de Maurice pour venir faire des tests sur nos produits.
Ensuite, il faut choisir stratégiquement le secteur qui peut être exploité. Nous pouvons en cultiver aussi et c’est là une autre paire de manches. En Tanzanie, ils le font dans la mer. Il y a un gros travail en amont à faire avant d’utiliser ces algues de la meilleure des façons dans un secteur ou des secteurs bien précis.
Le ministre a appelé les entrepreneurs à se lancer dans la transformation d’algues. Est-ce facile à ce jour pour un entrepreneur de se lancer dans la transformation d’algues ? Est-ce qu’il y a des obstacles ?
Que ce soit avec des algues ou n’importe quel domaine d’activités, se lancer en tant qu’entrepreneur est déjà difficile. S’agissant des algues, c’est effectivement compliqué mais s’il y a une collaboration forte entre le secteur public et privé pour trouver des solutions ensemble et pour venir innover, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas.
Que faudrait-il comme facilités aux entrepreneurs en vue de les encourager à développer ce secteur ?
Dans un premier temps, il faut vraiment savoir cibler les algues à être exploitées. Ensuite, il faut mettre en place une logistique : comment recueillir toutes ces algues de la plage à la zone de production, qui le fait et avec quel type de machine. Il faut savoir qu’aujourd’hui, nous ne pouvons ramasser des algues avec des machines sur la plage. Nous devons donc le faire à la main avec l’aide des contracteurs. Cela prend donc du temps. Une fois la logistique mise en place, ce sera comme un effet domino : cela ouvrira des portes pour d’autres possibilités comme culture des algues dans nos lagons. C’est là où les chercheurs aussi entrent en jeu.
Outre ce que vous produisez, comment le secteur des algues pourrait-il être avantageux pour Maurice ?
Je parle ici en tant que patriote. Je pense que Maurice a la capacité et les jeunes innovants et intelligents peuvent venir inventer des produits à base d’algues. Nous en sommes qu’au début à Maurice. Il y a encore au moins 5-10 ans avant de percer dans l’océan Indien en traitement d’algues.
Le dernier mot ?
J’espère voir plus d’entrepreneurs s’intéresser aux ressources que la mer peut nous offrir et innover dans divers secteurs. J’attends aussi une collaboration forte entre le privé et le public dans ce domaine.
AMIT BAKHIRTA (Entrepreneur) : « L’offre et de la demande relativement restreintes à l’échelle mondiale »
Le ministre de l’Éducation tertiaire, Kaviraj Sukon, a lors d’un atelier sur le développement des algues, récemment, mis en avant l’énorme potentiel que représente ce secteur et a appelé entrepreneurs et chercheurs à travailler ensemble pour en faire un pilier de notre économie. Croyez-vous que Maurice puisse facilement faire de ce secteur un pilier ?
Non, pas facilement, car, philosophiquement et en toute honnêteté, rien de valable dans la vie n’est facile. Alors que les marchés des algues et des microalgues connaissent une croissance mondiale, les consommateurs étant de plus en plus soucieux de leur santé et de l’environnement, les coûts élevés de production et d’exportation créent d’énormes barrières à l’entrée, difficiles à surmonter pour les petits acteurs, malgré les aides gouvernementales, les subventions, etc.
Il est essentiel de s’appuyer sur une étude de faisabilité et de viabilité financière réalisée par des experts pour comprendre, en fonction de notre biosphère marine et de l’ensoleillement disponible, quel type d’algues/microalgues serait le plus pertinent pour nous.
Parmi les lipides, le carraghénane (additif alimentaire naturel extrait d’algues marines, utilisé comme gélifiant et épaississant), les caroténoïdes, les protéines d’algues et l’alginate (types d’algues), devons-nous privilégier les algues brunes, bleu-vert, rouges ou vertes ? Les algues solides ou liquides ? Sur quels marchés devrions-nous nous concentrer davantage pour développer un avantage concurrentiel ? Agroalimentaire, nutraceutiques (substances extraites d’aliments ayant un effet positif sur la santé), pharmaceutique et compléments alimentaires, alimentation animale, produits de soins personnels, énergie (biomasse) ?
Il s’agit là de considérations préliminaires, avant même de pouvoir approfondir notre réflexion.
La taille du marché mondial des algues commerciales est estimée à environ 21 milliards de dollars américains, ce qui est très petit ! Il reste donc encore peu développé à l’échelle mondiale, et notre pays ne peut même pas envisager, à court terme, que ce secteur devienne suffisamment important pour être considéré comme un pilier de notre économie.
Pourtant, l’algoculture, d’après le rapport de la Banque mondiale, peut contribuer à éliminer la faim, atténuer les changements climatiques, promouvoir la croissance économique tout en préservant la biodiversité…
Ces recherches théoriques tendent à être idéalistes dans leurs conclusions.
Bien que nous ne contestions pas l’idéalisme qui sous-tend ces évolutions, d’un point de vue empirique, les marchés de l’offre et de la demande restent relativement restreints à l’échelle mondiale.
Des entreprises telles que DSM (Pays-Bas), BASF SE (Allemagne), Corbion (Pays-Bas), E.I.D. Parry (Inde), International Flavors & Fragrances Inc (États-Unis), Cynotech Corporation (États-Unis), Earthrise Nutritionals LLC (États-Unis), CP Kelco U.S., Inc (États-Unis), Cargill, Incorporated (États-Unis) et Algea (Norvège), ainsi que d’autres comme Azelis, Nestlé, Solabia et Algatech, présentes depuis plusieurs années, pourraient revêtir une importance stratégique pour notre pays et nos entrepreneurs. Mais, là encore, du point de vue des études de marché et de la faisabilité.
Nous sommes encore à plusieurs décennies d’une économie de marché et commerciale traditionnelle florissante et significative au niveau global.
Que faudrait-il comme facilités aux entrepreneurs souhaitant se lancer dans ce secteur ?
Tout d’abord, une étude scientifique de faisabilité et de viabilité financière menée par le gouvernement avec des experts.
Il importe donc d’abord d’avoir un plan bien défini quant aux types d’algues et au secteur à être exploités ?
Nous réitérons que, sans étude de faisabilité crédible pour l’île Maurice, il est impossible de déterminer avec précision les types et les formes d’algues à cultiver pour chaque secteur ou marché.
La croissance des algues est fortement influencée par les conditions de température et de luminosité. Chaque espèce d’algues a des plages de température et des besoins en lumière spécifiques pour une croissance optimale. Les variations climatiques, telles que des températures extrêmes ou un ensoleillement insuffisant, peuvent affecter la croissance et la productivité des algues.
Cette limitation de l’offre peut freiner le marché des produits à base d’algues. Les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes, les cyclones ou les vagues de chaleur peuvent endommager les systèmes de culture d’algues, perturber l’approvisionnement en nutriments et altérer l’équilibre de l’écosystème.
De plus, la culture d’algues nécessite des infrastructures et des équipements spécialisés, dont la mise en place peut être coûteuse. Les petits acteurs peuvent avoir du mal à financer la mise en place de telles infrastructures, ce qui limite leur entrée sur le marché.
La culture d’algues nécessite un apport constant de lumière, ce qui peut s’avérer coûteux en cas d’éclairage artificiel. Les besoins énergétiques élevés pour maintenir des conditions de croissance optimales alourdissent les coûts de production.
Ce n’est point une industrie facile !
En conclusion ?
Alors que des travaux de recherche peuvent débuter sur les algues ou sur d’autres domaines nouveaux, le développement d’un marché traditionnel international avec une foire internationale annuelle à Maurice, ainsi que l’ouverture de licences de pêche dans nos eaux, constitueraient un bon point de départ.
De plus, développons nos ports pour en faire de véritables ports modernes reliant l’Afrique et l’Asie, ce sont là les fondamentaux.
Commençons par bien pratiquer l’activité maritime la plus simple (la pêche), puis nous pourrons nous concentrer sur une réflexion innovante et explorer de nouveaux secteurs. C’est le problème auquel Maurice est confrontée aujourd’hui. Nous ne maîtrisons même pas la marche à quatre pattes et aspirons à courir.
NADEEM NAZURALLY (Associate Professor à l’UoM): « Nous avons le savoir-faire et le secteur privé le capital »
Le ministre de l’Éducation tertiaire, Kaviraj Sukon, a lors d’un atelier sur le développement des algues, récemment, mis en avant l’énorme potentiel que représente ce secteur et a appelé entrepreneurs et chercheurs à travailler ensemble pour en faire un pilier de notre économie. Qu’en pensez-vous ?
Le ministre a raison. Lui-même a été universitaire et il sait qu’à l’université de Maurice, nous faisons beaucoup de recherches et travaillons sur beaucoup de projets y relatifs. J’avais par exemple travaillé sur deux projets de culture d’algues à Pointe-aux-Feuilles. Ces projets ont déjà fait l’objet d’une publication en 2022. J’ai testé plusieurs algues. Nous avons planté et récolté. Cela a marché.
Nous avons travaillé avec l’ONG Environmental Protection and Conservation Organisation (EPCO) qui a bénéficié d’un financement international et qui nous a ensuite contactés en tant que chercheurs. J’ai fait construire une ferme d’algues à Pointe-aux-Feuilles et tout a très bien marché. Le ministre invite le privé, les chercheurs à travailler ensemble. Il y a aussi les ONG et la communauté locale. Celle-ci peut s’y investir et y trouver une subsistance alternative.
Maurice compte plus de 400 espèces d’algues et beaucoup peuvent être consommées directement dans nos salades. Certains peuvent être transformées en compostage et peuvent servir pour transformer les bio-déchets en biogaz. Tout cela présente un potentiel pour le blue growth. Il serait bon de promouvoir la Blue Growth. Nous, nous avons le savoir-faire, et le secteur privé a le capital pour investir.
Jusqu’ici, vous avez travaillé sur la manière de cultiver des algues ? Est-ce facile aujourd’hui pour les entrepreneurs qui le souhaitent de s’y lancer ?
C’est très facile. Le ministre de l’Agro-Industrie, Arvin Boolell, a mentionné qu’il facilitera de tels projets en vue de pousser cette Blue Growth.
L’algoculture, d’après le rapport de la Banque mondiale, peut contribuer à éliminer la faim, atténuer les changements climatiques, promouvoir la croissance économique tout en préservant la biodiversité. Une manne pour Maurice ?
Bien sûr. Les algues jouent un rôle dans la capture du carbone. Côté alimentaire, elles présentent un atout et peuvent être transformées en compost. La production du biogaz à partir des algues est aussi un potentiel pour le pays.
Y a-t-il déjà pas mal d’entrepreneurs qui s’y sont lancés ?
Oui, dans le secteur du compost et la transformation des fumiers. Le seul hic, c’est la culture des algues car il faut avoir la quantité nécessaire. Il faut aussi savoir que les algues sont saisonnières. Mais, il est possible de cultiver les algues sur terre en contrôlant la température de sorte que l’on puisse en récolter tout au long de l’année. Dépendant de ce que l’on veut faire, on pourra choisir entre les variétés. S’il s’agit du compost, on peut prendre toutes sortes d’algues, les broyer et mettre dans un bac à compost. Dans le Sud-Est, les planteurs utilisent déjà ce compost très facile à réaliser. Quand nous n’utilisons pas de pesticides, c’est bon pour l’environnement, pour les légumes.
Qu’est-ce que cela demande à un entrepreneur aujourd’hui de se lancer dans la culture des algues ?
S’ils veulent se lancer dans la Land-Based Cultivation, il faut des terres. Il faut pomper l’eau et la faire circuler. Autrement, on cultive les algues dans la mer. Il faut un permis, un Monitoring et savoir où placer la ferme pour ne pas dégrader les coraux et l’environnement autour. C’est meilleur de les placer là où il n’y a que du sable. Comme il n’y a pas lieu de mettre des engrais, cette culture se fait naturellement.
Ces permis sont-ils faciles à obtenir ?
Comme a dit le ministre, le gouvernement veut pousser l’entrepreneuriat, la Blue Growth, je suis sûr qu’avec ce changement de pouvoir, tout sera bien plus facile.
Quels sont les obstacles auxquels sont confrontés les entrepreneurs dans ce secteur ?
Le seul problème, c’est qu’ils ne savent pas travailler en mer. Ils n’ont pas d’expérience à ce niveau. Bien sûr, ils peuvent nous contacter à l’université de Maurice, je peux les initier à tout le processus.
Le ministre a appelé les entrepreneurs à se lancer dans la transformation d’algues. Quels seraient les types de transformation qui seraient avantageux pour Maurice ?
Il y a déjà des espèces comme les gracilaria qui sont en abondance.
Maurice compte plus de 400 espèces d’algues mais seules quelques variétés peuvent être exploitées, c’est cela ?
À l’université de Maurice, nous travaillons justement là-dessus. Nous sommes en train de procéder à une nouvelle évaluation de toutes les espèces à Maurice. Nous publierons un livret de toutes les espèces et les endroits où elles peuvent être collectées. Pour rappel, elles sont saisonnières et certaines ne se trouvent pas toujours sur les mêmes sites. Nous travaillons effectivement dessus. Cela fait très longtemps en effet, dans les années 1993, qu’un tel projet a été réalisé. Par la suite, il n’y a pas eu une évaluation de plus grande envergure. Il y a un étudiant japonais qui vient nous donner un coup de pouce en plongeant, collectant des algues et faire des évaluations.
Le mot de la fin ?
Les algues peuvent être consommées en salade et de diverses autres manières dépendant des espèces. Bien sûr, toutes les espèces ne sont pas comestibles. Il existe pas mal de livres de recettes à base d’algues sur Internet. On peut aussi y apprendre comment les transformer. Les algues sont un cadeau de la nature et comportent plusieurs avantages.