Le Guide - Législatives 2024

Représentation de la Mauricienne : avec « Plis ki enn kota », Gender Links intensifie son plaidoyer pour la parité

Symposium demain avec un plateau relevé sur la thématique « Democratic Consolidation : Women’s Agency, Voices and Perspectives » 

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Le leadership et la participation de la Mauricienne à la vie politique demeurent une problématique d’envergure. Si la contribution de la Mauricienne à la construction et à la résilience de l’économie ne souffre d’aucune contestation, la situation se révèle être différente en matière de représentation en politique. Gender Links Mauritius fait partie des associations qui militent, depuis plusieurs années, pour une meilleure représentation féminine en politique. Un enjeu qui prend toute son importance en 2024, les élections législatives se profilant à l’horizon.

Depuis trois semaines déjà, Gender Links Mauritius a lancé sa nouvelle campagne Plis ki enn kota, soit une pétition aux citoyens à appuyer son appel pour que les partis politiques alignent davantage de femmes. Cette campagne est soutenue par l’Union européenne. Demain, Gender Links Mauritius entend réunir de nombreux Stakeholders – observateurs de la société civile, chercheurs, hommes et femmes politiques – pour un Gender Symposium: Democratic Consolidation: Women’s Agency, Voices and Perspectives.

Anushka Virahsawmy, directrice de Gender Links Mauritius, fait le point à quelques heures de ce rendez-vous. « En 2024, plusieurs aspects de la représentation féminine en politique peuvent encore choquer et nécessitent une réflexion et des actions pour promouvoir une plus grande égalité de genre dans ce domaine. Les femmes sont souvent sous-représentées dans les postes de leadership politique tels que les présidences, les Premiers ministres et les ministres clés. Cela reflète des déséquilibres persistants dans l’accès des femmes aux plus hautes sphères du pouvoir politique. Les femmes en politique sont souvent confrontées à des violences politiques basées sur le genre, telles que le harcèlement, les menaces et les attaques sexistes. Cela peut dissuader les femmes de s’engager pleinement en politique. Les structures et les pratiques politiques peuvent souvent manquer de soutien institutionnel pour favoriser la participation égale des femmes. Des politiques et des mesures concrètes sont nécessaires pour garantir un environnement politique inclusif et égalitaire dont la campagne Pa zis enn Kota », fait-elle comprendre.

Le pays a connu douze élections générales depuis l’accession à l’indépendance. Depuis les élections de 2000 à ce jour, sur une moyenne de 70 parlementaires, seules 10 étaient des femmes. Depuis 1995 à ce jour, sur une moyenne de 25 ministres, que quatre femmes . « La faible représentativité des femmes en politique à Maurice peut en effet être perçue comme une contradiction par rapport aux progrès socio-économiques et au développement économique du pays. Les femmes représentent une part importante de 51% de la population active et possèdent un potentiel considérable en termes de compétences, d’expérience et de vision. La sous-représentation des femmes en politique limite l’exploitation de ce potentiel dans la prise de décision et la formulation de politiques. La diversité des perspectives est essentielle pour une gouvernance efficace et inclusive. En incluant davantage de femmes dans les instances politiques, le pays peut bénéficier de différentes approches, idées et solutions pour relever les défis socio-économiques complexes », poursuit-elle.

Un mécanisme positif

La campagne Plis ki enn kota devrait susciter une conversation publique sur la nécessité pour les partis politiques d’aligner davantage de femmes en tant que candidates pour les prochaines élections. L’une des options demeure l’introduction, pour les prochaines élections générales, du même mécanisme que pour les villageoises ou municipales, c’est-à-dire une action affirmative exigeant que les partis politiques présentent au moins un tiers de candidates de chaque sexe lors du scrutin.

Ce symposium caresse l’ambition de faire le point sur la participation des femmes en politique au bout de 12 élections générales et d’encourager les partis politiques à aligner davantage de candidates lors de ces prochains scrutins. Parmi les intervenants : Anushka Virahsawmy, directrice de Gender Links Mauritius, Mohini Bali, fondatrice de Gender Equality Foundation, S.E. Oskar Benedikt, ambassadeur de l’Union européenne et Pramila Patten, Représentante spéciale chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit aux Nations unies.

De son côté, Rama Sithanen présentera des éléments de ses recherches sur la participation et la représentation des femmes en politique. Les échanges se poursuivront avec une table ronde, réunissant  Satyajit Boollel, ancien Directeur des Poursuites publiques, Lovania Pertab, présidente de Transparency Mauritius, Sheila Bunwaree, Lead Researcher de l’étude Women in Politics in the Republic of Mauritius et Johanne Ranoojee, cofondatrice de La Politique Expliquée Aux Jeunes (LPEAJ), la toute première Political Literacy Platform de Maurice. Un slam de Nicolas Frichot – « La Femme en Politique » devra conclure cette journée de délibérations.

Une pétition à signer

Les citoyens sont invités à signer une pétition de Gender Links (GL) et de la Gender Equality Foundation (GEF) dont le libellé est le suivant:

« Cette pétition est une initiative de Gender Links (GL) et de la Gender Equality Foundation (GEF), y compris des citoyens/citoyennes de la République de Maurice. Nous demandons une participation et une représentation accrue des femmes dans l’arène politique, avec au moins une candidate présentée dans chaque circonscription aux prochaines élections. Nous constatons avec regret que malgré les promesses faites, nos droits ne sont souvent pas respectés. Ils sont même bafoués dans différents domaines.

« Une contribution plus importante des femmes apportera une nette différence et un vrai changement : une nouvelle société – plus juste, plus inclusive, plus paisible et protectrice de la Nature. GL et GEF comptent sur votre soutien pour la signature de cette pétition. Nous restons convaincus qu’une participation et représentation élargie des femmes au parlement sera plus sensible au genre et apportera une contribution certaine à la cause féminine. »

Cette pétition est signée Anushka Virahsawmy, Director Gender Links Mauritius and Francophone Operations et Mohini Bali, fondatrice de la Gender Equality Foundation.

Rendez-vous sur www.genderlinks.mu pour signer la pétition.

 

Anushka Virahsawmy: « Promouvoir des politiques plus inclusives et équitables »

►Quelles seraient les conditions idéales pour une meilleure inclusion des femmes en politique ?

La diversité des perspectives est essentielle pour une gouvernance efficace et inclusive. En incluant davantage de femmes dans les instances politiques, le pays peut bénéficier de différentes approches, idées et solutions pour relever les défis socio-économiques complexes.

Il est donc important pour Maurice de s’attaquer aux obstacles qui limitent la participation des femmes en politique, tels que les stéréotypes de genre, les barrières culturelles et structurelles, ainsi que les inégalités d’accès aux ressources et aux opportunités.

Encourager et soutenir activement le leadership féminin, mettre en œuvre des quotas de genre, promouvoir l’éducation et la sensibilisation à l’égalité des sexes, et renforcer les mécanismes de protection contre la discrimination et la violence à l’égard des femmes en politique sont des mesures clés pour progresser vers une représentation plus équilibrée et inclusive.

►Comment réagissent les leaders politiques à toutes ces campagnes que vous menez depuis de nombreuses années ?

La réaction des leaders politiques varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment leurs propres convictions personnelles, les pressions sociales, l’opinion publique et les priorités politiques du moment.

Certains leaders politiques sont en faveur de l’égalité des genres, reconnaissant l’importance de promouvoir la participation des femmes en politique et dans d’autres domaines de la société. Gender Links a vu un engagement à mettre en œuvre des politiques et des mesures concrètes pour favoriser la représentation équilibrée des femmes. D’autres leaders politiques ont exprimé un engagement modéré envers ces campagnes, reconnaissant l’importance de l’égalité des genres mais étant peut-être moins prioritaires dans leur programme politique global.

Il est important de noter que les réactions des leaders politiques peuvent être influencées par divers facteurs et peuvent évoluer avec le temps en réponse aux changements sociaux, aux pressions publiques et aux dynamiques politiques. Nos campagnes persistantes et les efforts continus de sensibilisation contribuent à modifier les attitudes et les comportements des leaders politiques et à promouvoir des politiques plus inclusives et équitables.

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