Reportage – Dukesbridge : responsabiliser l’enfant face à toutes formes de violence

Dukesbridge est la seule école de toute l’Afrique à avoir obtenu une accréditation du gouvernement australien. Cela, grâce à sa mise en place d’un programme académique via le programme scolaire d’Australie occidentale. Récemment, pour ses dix ans d’existence, Dukesbridge a frappé fort avec Ansam, chanson qui dénonce le bizutage dans les écoles. Cette chanson écrite par Rishi Nursimulu, fondateur de l’institution et lauréat de la cuvée 1999, a été un message fort pour mobiliser les enfants face à la violence.

- Publicité -

Dukesbridge est née d’un rêve que Rishi Nursimulu avait pour retourner à Maurice, après avoir été lauréat en 1999. La première école a été ouverte en 2014, et, aujourd’hui, Dukesbridge est présent sur 15 sites à Maurice et deux au Kenya. Son objectif est de proposer une éducation alternative aux enfants de Maurice en offrant un programme holistique et intégré conçu pour apporter une vraie différence dans la vie de chaque enfant.
L’école secondaire de Dukesbridge à Trianon ressemble à une villa d’hôtel par son architecture, où l’art de vivre provoque une forme d’épanouissement des élèves. Elle compte un campus original avec des classes non conventionnelles, trois laboratoires scientifiques, un atelier de design, une piscine, un espace de travail ouvert pour favoriser un environnement d’apprentissage inspirant. Un vrai club de vacances à première vue, avec dans la cour, ces visages expressifs d’enfants reprenant en chœur la chanson Ansam pour dénoncer le harcèlement dans les écoles.

Pour Shreya Halkoree, 10 ans, il s’agit d’un apprentissage de vie. « Ansam est une chanson qui dit qu’il faut arrêter la violence, c’est nous qui devons dire stop, pas les professeurs. Ce n’est pas bien qu’entre enfants nous nous détruisions. » Elle est rejointe dans ses propos par Julian Chenel, 12 ans, un garçon dynamique qui exprime le fond de sa pensée : « Chez Dukesbridge, les professeurs ne nous brutalisent pas mais favorisent le dialogue. Je suis chanceux d’évoluer dans une atmosphère où l’art a sa place et où l’on apprend à cohabiter. On s’amuse à travers les chants, les comédies musicales et on apprend aussi des sujets pour nous projeter dans notre avenir. » Hiba Manjoo, 11 ans, parle de sa fierté d’avoir participé sur la chanson Ansam, et de son développement à travers la création de pièces théâtrales dont le spectacle Aladin, prévu pour novembre.

« Teaching happiness »

Ancien lauréat de l’État et économiste de formation, Rishi Nursimulu est le fondateur et président du groupe Dukesbridge qui englobe le plus grand nombre d’écoles privées à Maurice, dont onze préprimaires et trois primaires. Dukesbridge est licenciée auprès du gouvernement australien (Western Australia). Elle fait partie de l’association des Prepreprimary School Managers et de l’Association of Mauritian International Schools.
Cet ancien élève du collège Royal de Curepipe est un visionnaire. Parti pour des études en économie à la London School Of Economics (LSE), il deviendra directeur d’une banque d’affaires après une carrière d’une quinzaine d’années avant de décider avec son épouse Shannon, une Australienne, d’ouvrir l’école Dukesbridge à Maurice. Ce besoin d’investir dans l’éducation, il le doit à ses parents Ram et Jaya Nursimulu, eux-mêmes ex-enseignants. «J’ai voulu créer une école pour les enfants avec ce mot “happiness”. When you are happy to come to school, you are happy to learn everything. »

Cette même émotion se répercute chez les élèves de son établissement. Déjà dans la cour, des voix montent en crescendo pour distiller la note musicale Ansam, soutenue par la clarté de voix de Murvin Clélie, de The Prophecy. Rishi Nursimulu n’en est pas à sa première écriture de texte musical, car Zanfan Tou Kouler, portée par la voix de Linzy Bacbotte, la chanson avait été proclamée Disque de l’Année 2021. Dès lors, il rempile avec Zoli Garson interprété par Jason Heerah en 2022, et Happy avec Laura Beg, en 2023.

Cette année, dans le cadre des dix ans de Dukesbridge, Murvin Clélie a porté haut Ansam, pour dénoncer le harcèlement dans les écoles, soutenu par ces voix d’enfants. «C’était important que les enfants chantent en chœur eux-mêmes ce morceau pour réaliser la portée néfaste du “bullying”. Ce morceau coïncide aussi avec nos dix ans et le lancement de notre section du secondaire. C’est inconcevable de chanter l’hymne national “As one people, as one nation” avec en toile de fond des violences liées au harcèlement. Pire, lorsqu’on voit ces jeunes diffuser sur leurs portables ces actes qui auraient dû être sanctionnés ! L’idée est aussi d’enseigner l’enfant à être maître de son destin. Le message a été véhiculé sur cette notion de se mobiliser et se responsabiliser pour éviter l’impact de la violence.»

Rishi Nursimulu doit le rayonnement de Dukesbridge à l’éthique de travail et l’expérience cumulée. Il se souvient aussi de cette période où il apprenait à jouer à un instrument de musique et où on lui a demandé de faire un choix entre l’éducation et la musique s’il voulait vraiment renforcer ses chances de devenir boursier. «Mes parents m’ont appris que je pouvais exceller dans plusieurs domaines sans avoir à faire un choix.Ce n’est qu’à l’université de Londres que j’ai découvert les recherches sur la forte corrélation entre la musique et les mathématiques.»

De véritables acteurs

Dukesbridge emploie 230 personnes envers qui Rishi Nursimulu exprime sa gratitude pour avoir cru en sa mission. Rien ne lui apporte plus de joie que de voir les élèves arriver à l’école, s’engager avec plaisir dans leur apprentissage et devenir polyvalents et confiants. Il parle aussi avec bonheur de leurs progrès académiques. Et du fait de faire vibrer la scène avec confiance lors du spectacle musical annuel, et de les voir sur la plage en train de filmer le clip vidéo d’Ansam. « Cela me rappelle qu’ils sont les véritables acteurs de notre histoire et que c’est leur réussite qui définit notre objectif. Ils sont la raison pour laquelle nous sommes ici », lâche Rishi Nursimulu sous le coup de l’émotion.

Parmi les projets menés par Dukesbridge, il y a eu le jumelage avec une école en Australie pour les Jeux du Commonwealth, au cours desquels la vidéo de l’assemblée dirigée par Shannon Nursimulu fut même repérée par la reine Elizabeth II. Cet établissement a été le premier à Maurice à prendre le large pour le Kenya, tout en étant le premier en Afrique à être accrédité auprès du gouvernement australien.

L’autre facteur qui fait la fierté de Rishi Nursimulu est que Dukesbridge a été la première école à passer à l’enseignement à domicile en ligne pendant la pandémie de Covid et à fournir “Anou Apran Phonics” à la communauté au sens large. Le plus grand défi de Dukesbridge a été d’étendre l’enseignement du préscolaire jusqu’au cycle secondaire et à devenir la plus grande école privée avec 15 campus à Maurice. « L’idée aujourd’hui est d’avoir une expansion à l’international, faire venir des élèves africains à Maurice et d’avoir une “boarding school” pour les loger. On compte réaliser tout cela.»

Rishi voit grand mais l’humain reste au coeur de sa mission. D’où la raison pour laquelle il a écrit et composé Ansam. « On a pu réunir plus de 500 élèves issus de différents établissements, notamment les collèges Lorette et le MGI pour unir leur voix et faire passer un message de paix qui est clair. Car c’est ensemble, en refusant la violence et en embrassant l’unité, que nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour Maurice. »

L’enseignement du bonheur

Dukesbridge a été lancée en 2014 par l’ancien lauréat de la cuvée 1999, aux examens du HSC, Rishi Nursimulu qui a eu, par la suite, directeur de la banque d’investissement Merrill Lynch et Barclays Capital à Londres, New York et Sydney. Dukesbridge est devenu le plus grand groupe d’écoles privées de Maurice avec 15 campus englobant les sections maternelle, préprimaire, primaire et secondaire, et se développe également au Kenya. Dukesbridge suit un modèle éducatif unique axé sur l’enseignement du bonheur.
Son programme intègre des éléments du système du baccalauréat international, tels que l’auto-enquête et l’apprentissage par le service, tout en conservant la structure du programme national australien. Dukesbridge Secondary propose les examens Cambridge O’Level et A’Level, avec l’option supplémentaire du Western Australian Certificate of Education.

Anil Currimjee : «Les élèves de Dukesbridge sont des acteurs majeurs pour l’avancement du pays »

Anil Currimjee, Président de Business Mauritius a eu ses mots: «Rishi est un ami et une personne que nous admirons tous. Un esprit brillant, avec une brillante carrière internationale, qui a décidé de revenir dans son pays et qui, avec le soutien de sa famille et de son équipe, a construit une organisation exceptionnelle. Une organisation qui est non seulement un succès financier, mais surtout un succès basé sur son impact sur la société actuelle et dans les années à venir. Je suis convaincu qu’avec le temps, les élèves sortant de Dukesbridge seront des acteurs majeurs pour faire avancer notre pays.»

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -