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Relativité salariale : Manifestation de la FTU samedi contre Business Mauritius

La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) organise une marche pacifique ce samedi, à Port-Louis, pour dénoncer la position de Business Mauritius au sujet de la relativité salariale. Le négociateur syndical, Atma Shanto, affirme qu’il s’agit d’un « mauvais précédent », que le patronat conteste une décision gouvernementale. Il met également en garde contre toute résistance au comité tripartite sur la compensation salariale, qui devrait débuter en novembre.

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Atma Shanto indique, avant tout, que la relativité salariale est un exercice pour corriger les disparités causées par l’introduction et l’augmentation du salaire minimum. « Le gouvernement avait le devoir de corriger les anomalies dans les grilles salariales et lorsque cela a été fait, maintenant Business Mauritius vient contester cette décision. C’est un mauvais précédent », dénonce-t-il.

Par ailleurs, le négociateur de la FTU se demande comment le secteur privé peut se réjouir quand le gouvernement prend des décisions en sa faveur, mais trouve toujours à redire quand il s’agit de favoriser les travailleurs. « Le secteur privé a profité du Wage Assistance Scheme pendant la pandémie de Covid-19. Les patrons de Business Mauritius étaient très contents de cela. De nombreux Schemes introduits par le gouvernement profitent au secteur privé. Là également, les patrons de Business Mauritius étaient très contents. Mais dès que le gouvernement agit en faveur des travailleurs, ils commencent à contester. »
Raison pour laquelle la FTU organise une marche de protestation, ce samedi, à 13h, dans la capitale. « Nous invitons les travailleurs à venir en grand nombre pour dénoncer l’attitude de Business Mauritius. Si nous laissons passer ce mauvais précédent, les travailleurs n’auront plus droit à rien, car le patronat va toujours venir contester les décisions du gouvernement », dit-il.

La marche débutera au Jardin de la Compagnie et empruntera les rues Edith-Cavell, John-Kennedy et Sookdeo-Bissoondoyal, entre autres, avant de s’arrêter devant le Parlement. « Je lance également un appel aux autres fédérations à mettre nos différends de côté et à se mobiliser contre cette attitude de Business Mauritius et ses complices comme l’AHRIM et la MEXA.» Atma Shanto assure également que cette démarche n’a rien de politique.

Dans la foulée, le négociateur de la FTU met en garde le patronat contre toute résistance à participer aux tripartites sur la compensation salariale. « La relativité salariale et la compensation salariale sont deux choses différentes. La relativité vient corriger les anomalies dans les grilles salariales, tandis que la compensation vient réajuster le pouvoir d’achat », fait-il comprendre.

Il avance que les négociations devraient débuter au mois de novembre. « Les tripartites ont été obtenues après une longue bataille syndicale. Chaque année, Business Mauritius et ses alliés viennent dire qu’ils n’ont pas d’argent. J’espère que cette fois-ci ils ne vont pas aller au Privy Council pour ne pas payer la compensation salariale », laisse entendre le négociateur.

Atma Shanto affirme avoir déjà commencé un travail de mobilisation des travailleurs sur le terrain, à la fois pour la marche de samedi et pour sensibiliser au paiement de la compensation salariale. « Si le patronat refuse de payer la compensation salariale, ce sera une grande erreur. Le gouvernement qui sera en place après les élections du 10 novembre prochain a le devoir de s’assurer que le comité tripartite se réunisse pour discuter de la compensation salariale », fait-il comprendre.

Par ailleurs, le négociateur syndical fait état de son mécontement concernant l’attitude d’ATOL et d’AML, dans un litige avec un de ses contracteurs. « Ces compagnies, où siègent des nominés politiques, ont le devoir de s’assurer que leurs contracteurs respectent les lois du travail. Nous les avons sollicités dans un litige avec Alpha Cleaning, mais ils nous ont dit qu’il faut régler le problème avec le contracteur directement. Or, la loi parle de Joint Liability. ATOL et AML doivent s’assurer que ceux qu’ils engagent respectent les droits des travailleurs », dit-il.

Atma Shanto dénonce également la situation par rapport à l’Employment Relations Tribunal. D’après lui, il y a des dossiers en attente d’être traités depuis 2021. « Comme on dit, Justice delayed is justice denied. »

Au sujet des travailleurs étrangers, il estime que le ministère du Travail doit rendre public le nombre de « job contractors » engagés dans la main-d’œuvre étrangère. « Le nombre de contracteurs pousse comme des champignons. Là également, il y a une question de Joint Liability de leur part, concernant les conditions de travail de ces étrangers », regrette-t-il.
Le négociateur déplore également le fait que dans certains secteurs, il y a des « persécutions » à l’encontre des travailleurs mauriciens en vue de faire de la place aux étrangers.

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