Relativité salariale : l’impact positif du salaire minimum sur l’emploi souligné par le NWCC

Beejaye Appanah président du National Wage Consultative Council : 43,6% des salariés touchent plus de Rs 20 000 en 2024

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Le problème des barèmes des salaires reste entier dans la fonction publique, avec une décision du Cabinet réclamée pour le régler

Les syndicalistes étaient conviés à une réunion du National Wage Consultative Council (NWCC), présidée par Beejaye Appanah. Ils ont pris connaissance des retombées de l’introduction du salaire minimum de Rs 16 500 sur l’emploi ainsi que la relativité salariale. Pour Beejaye Appanah, l’introduction du nouveau salaire minimum « a eu un impact positif sur l’emploi et le niveau des salaires ».

Le président du NWCC a expliqué aux syndicalistes que le nombre de salariés dans le secteur formel est passé de 444 274 en 2022 à 468 289 en juin 2024. De plus, bon nombre de travailleurs ont quitté le Lower Income Group. À ce jour, 43,6% des salariés dans le secteur formel perçoivent des salaires de plus de Rs 20 000 en 2024, contre 26,3% en 2017. Le taux de salariés touchant actuellement Rs 20 000 se chiffre pour sa part à 45,6%. Il a par ailleurs fait ressortir que depuis l’introduction du salaire minimum, le nombre d’emplois a augmenté d’environ 25 000 depuis 2022. Nombre qui, dit-il, continuera d’augmenter en 2025.

La réunion d’hier, qui a réuni des représentants de Business Mauritius et des syndicalistes, a permis à Beejaye Appanah de préciser que cette instance n’a aucun pouvoir sur le Pay Research Bureau (PRB) afin d’obliger cette instance à procéder à un réajustement dans la grille salariale des fonctionnaires dans le sillage de l’introduction du salaire minimum. Il indique que l’uniformité dans les grilles salariales gagne du terrain et que le licenciement en raison de l’introduction du salaire minimum n’est pas d’actualité.

Le président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), Deepak Benydin, a fait remarquer au cours de la réunion qu’il souhaite que le président du NWCC soit le porte-parole des syndicalistes auprès du gouvernement afin de faire savoir que les salariés du secteur public attendent « avec impatience » la correction des anomalies liées à la relativité salariale depuis l’introduction du salaire minimum à Rs 16 500 en janvier dernier. Il dit par ailleurs souhaiter que le gouvernement fasse le nécessaire en vue d’appliquer le même principe que celui qui a été appliqué au secteur privé. Il s’appesantit sur le fait qu’il est « beaucoup plus facile dans le secteur public de corriger le problème de relativité dans les grilles salariales que dans le secteur privé », dont un certain nombre de catégories de travailleurs ne sont pas couvertes par des Remuneration Orders.

Interrogé à l’issue de la réunion, le président de la Confédération syndicale des secteurs public et privé (CTSP), Reeaz Chuttoo, a affirmé que cette rencontre concernait plutôt l’impact de l’introduction du salaire minimum sur l’emploi. « Le président du NWCC nous a fait savoir que l’impact de l’introduction du nouveau salaire minimum depuis janvier dernier n’a pas été négatif, ajoutant qu’au contraire, le nombre d’emplois a augmenté », affirme-t-il.

Reeaz Chuttoo a réitéré le fait que lors de la réunion le président a annoncé que le nombre de salariés percevant Rs 20 000 par mois frôle la barre des 45% du nombre total de salariés dans le secteur privé. « Il n’a pas abordé la question du corrélatif. Il nous a fait comprendre que ce n’est pas le mandat du NWCC », a-t-il déclaré. Le président de la CTSP trouve que « l’idée derrière cette réunion est de démontrer que, depuis l’introduction du salaire minimum, ce dernier n’a pas eu d’impact négatif sur l’emploi. »

Par ailleurs, une centaine de délégués de la Government Servants Employees Association (GSEA) se sont réunis hier à Unity House, à Beau-Bassin, afin de décider de la marche à suivre à la suite de l’annonce du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’effet que le prochain rapport du PRB sera appliqué à compter de janvier 2025. Dans une déclaration à l’issue de ce Special Delegates’ Meeting, le président de la GSEA, Iqbal Amiran, a affirmé que le syndicat apprécie le fait que le chef du gouvernement ait décidé d’avancer la date d’application du prochain rapport du PRB. « C’était une demande que nous avions formulée depuis 2020. Mais le problème de relativité dans la fonction publique demeure entier, même si le chef du gouvernement annonce une bonne nouvelle », a-t-il estimé.

L’assemblée des délégués est venue ainsi avec une résolution pour demander au Premier ministre de prendre une décision au niveau du Conseil des ministres afin de corriger le problème de relativité salariale dans le secteur public avant la publication du prochain rapport du PRB. « Les fonctionnaires n’acceptent pas le fait que des recrues touchent à peu près le même salaire que les employés comptant plusieurs années de service. Cette pratique doit cesser une fois pour toutes. Les fonctionnaires sont frustrés et cette frustration perdurera pendant 18 mois encore. Ce n’est pas tolérable », fait ressortir le président de la GSEA.

Ce dernier devait ajouter qu’il a rencontré lundi dernier le ministre de la Fonction publique, Anjiv Ramdhany, pour lui faire part des griefs des fonctionnaires. « Nous espérons maintenant que le ministre vienne de l’avant avec une proposition lors de la prochaine réunion du conseil des ministres. » Iqbal Amiran a profité de l’occasion pour demander aux autorités de recruter davantage de fonctionnaires afin de pallier le problème de manque de personnel à la Santé et à l’Éducation.

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