Le ministre du Travail, Reza Uteem, a reçu une délégation de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), pour discuter des conditions de travail dans le secteur privé. Cela fait suite à une lettre d’Atma Shanto, négociateur de la FTU, faisant état de plusieurs problèmes. Il a laissé entendre qu’il va considérer certains dossiers en urgence et que les lois du travail seront aussi revues, en consultation avec les syndicats.
Pendant environ une heure et demie, Reza Uteem a été à l’écoute de la délégation de la FTU, menée par Atma Shanto. La semaine dernière, ce dernier lui avait adressé une correspondance, énumérant un certain nombre de problèmes affectant les conditions de travail dans le secteur privé. Il dénonçait particulièrement, la mauvaise habitude prise par le gouvernement sortant, d’apporter des amendements à la Worker’s Rights Act, à travers la Finance Act, sans consultations avec le syndicat.
Atma Shanto avait émis le souhait, dès l’installation du nouveau gouvernement, pour que le dialogue soit renoué entre la classe syndicale et le ministère du Travail. Reza Uteem a justement répondu à cette interpellation de la FTU, en organisant une réunion à son bureau, hier.
S’exprimant à ce sujet, il a indiqué : « j’ai adopté une politique d’ouverture envers les syndicalistes. J’avais reçu une lettre de la FTU avec des points spécifiques et une demande de rencontre. Nous avons eu une session de travail à ce sujet. Atma Shanto et son équipe ont fait ressortir les points les plus importants, car il y a beaucoup de choses à régler en matière de relations industrielles. Des actions ont déjà été prises par le ministère sur certains points et d’autres seront abordés dans les jours à venir. »
Il a également annoncé que les lois du travail seront revues au cours de l’année. « Nous viendrons avec des amendements qui adresseront plusieurs des points soulevés par la FTU. Les syndicats seront consultés à ce sujet. »
Atma Shanto a qualfié cette réunion de travail avec le ministre Uteem de très importante. « Le ministre a écouté les points soulevés par la FTU attentivement. Particulièrement concernant la prolifération des fonds de pension privée dans le secteur du travail. Nous avons réclamé un contrôle à ce sujet, car il y a des abus », fait-il comprendre.
La nécessité de maintenir le comité tripartite a également été discutée. En décembre dernier, tout de suite après son installation, le ministre n’avait pu réunir les représentants des travailleurs et ceux du patronat pour discuter de la compensation salariale, comme cela se fait chaque année.
Atma Shanto n’avait pas caché sa déception à ce sujet. « Le ministre a également donné la garantie que le comité tripartite n’a pas été mis au frigo. Ce comité ne va pas siéger uniquement pour la compensation salariale, mais aussi pour d’autres sujets concernant le monde du travail », dit-il.
Autre sujet au menu des discussions ; le rôle de l’Enforcement Division du ministère du Travail. « Nous avons exprimé notre insatisfaction concernant l’Enforcement Division et nous avons soulevé plusieurs points où deux politiques différentes étaient appliquées. D’une part, il y avait la conciliation et d’autre part, il y avait des enquêtes, souvent discriminatoires. Le ministre a donné l’assurance que cela ne va pas continuer ainsi », poursuit le syndicaliste.
La prolifération des caméras de surveillance sur les lieux de travail, y compris dans le mess room, constitue un autre sujet de préoccupation pour la FTU « Là également, le ministre a tenu à rassurer qu’il y aura un contrôle, car il y a un abus. »
La FTU a également réclamé la révision de la composition de l’Industrial Welfare Fund et du Tourism Employees Welfare Fund. « Nous voulons que les travailleurs soient au courant de ce qui se passe dans ces fonds, car c’est leur argent. »
Atma Shanto a également mis l’accent sur la tenue des consultations lorsqu’il y a des amendements aux lois du travail. « Le gouvernement ne peut décider seul. Le syndicat doit être partie prenante de ces réformes », s’insurge-t-il.
Les deux parties ont expliqué qu’il y aura d’autres réunions de ce genre, pour discuter des problèmes soulevés. Le ministre a promis d’être à l’écoute des représentants des travailleurs.