La présentation du mandement de carême 2022 repoussée à vendredi pour coïncider avec la fin de l’auto-isolement de l’évêque de Port-Louis et du vicaire général, Jean-Maurice Labour
Une pétition en circulation dans toutes les paroisses de l’île pour des explications précises sur la censure du message de Noël du diocèse par la MBC
À partir de ce matin, avec le Mercredi des Cendres, le monde catholique entre en carême. Exceptionnellement, cette année, l’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice E. Piat, n’a pas encore rendu publique la lettre pastorale pour le carême 2022. Pour cause. Juste au moment où la touche finale avait été donnée à ce document de réflexion et d’action de l’Église catholique à Maurice en fin de semaine dernière, le cardinal Piat a dû se placer en auto-isolement vu qu’il a été testé positif au Covid-19. Le vicaire général, le père Jean-Maurice Labour, s’est également retrouvé dans la même posture sanitaire délicate.
Les informations glanées par Le Mauricien, hier après-midi de sources concordantes proches de l’évêché, indiquent qu’avec la fin de la période d’auto-isolement, le cardinal Piat devrait s’adresser à la presse en commentant les grandes lignes du mandement de carême 2022 vendredi. En principe, cette étape aurait dû intervenir ce mercredi. Mais le cardinal a préféré renvoyer exceptionnellement ce rendez-vous pour respecter les conditions imposées sous le protocole sanitaire contre Covid-19.
À ce stade, très peu d’informations sur la teneur de la lettre pastorale ont transpiré des délibérations se déroulant à l’évêché. Mais des sources dignes de foi indiquent que le cardinal Piat devrait mettre l’accent sur l’urgence du dialogue dans un élan d’établir des ponts pour le mieux vivre des Mauriciens. « Le dialogue sur le plan social et au niveau national au lieu d’imposer des décisions nullement adaptées aux réalités du pays et suscitant l’incompréhension. Il est un fait que jusqu’ici le gouvernement n’a pas été en mesure de venir de l’avant avec des explications convaincantes sur la différence entre 50 personnes admises à l’église pour un enterrement ou un mariage et seulement 10 pour la célébration des messes. S’il y avait une conscience sur l’urgence du dialogue dans le pays, les choses », s’indigne-t-on au sein de la communauté catholique, appelée à célébrer le Mercredi des Cendres aujourd’hui dans des conditions extrêmement contraignantes devant se rabattre sur des cérémonies hors des églises et dans des quartiers avec un maximum de 50 fidèles.
Toutefois, des animateurs du diocèse de Port-Louis reviennent à la charge pour dénoncer le traitement infligé au cardinal Piat le jour de Noël en censurant son message à cette occasion. La collecte de signatures sous une pétition atteindra une pointe aujourd’hui avec les participants au Mercredi des Cendres à travers l’île appelés à soutenir la démarche pour acculer les autorités à fournir des explications au sujet de cette atteinte à la liberté d’expression et surtout concéder « ki sennla in fote ladan ».
Le cardinal Piat pourra également aborder dans sa lettre aux fidèles les divers développements survenus à Maurice depuis le début de cette année. Dans un autre volet de la lettre pastorale, mais toujours au sujet de l’importance du dialogue, le chef de l’Église catholique rappellera le déroulement du synode dans le diocèse et dans le monde entier à la demande du pape François.