Région – À l’ouest : Terrains en friche, un danger permanent

Un propriétaire a l’obligation d’entretenir son terrain s’il n’est pas occupé. Les terrains vagues défigurent non seulement le paysage mais constituent un danger pour la santé publique et sont de véritables repaires de voleurs et violeurs. « Zot profite pou fer tou bann zafer ilegal », dénonce  Faizal, un habitant d’Albion qui rappelle que la dépouille de Nadine Dantier avait été découverte sur un terrain en friche à 400 mètres de son domicile à Albion. Un crime toujours pas élucidé.

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À Flic-en-Flac et Rivière-Noire, le nombre de terrains vagues augmente. Et avec les grosses pluies de ces derniers jours, « bann pie lor terin vag pous avek la raz ek zot pa lwin pou al tous le siel », ironise Jeannine, mère de deux enfants, habitant Flic-en-Flac et employée dans une firme de la capitale. Elle rentre chez elle tard presque tous les jours. « N’oubliez pas que nous sommes en été actuellement. Que risquons-nous lorsqu’il commencera à faire nuit en hiver plus tôt ? » se demande-t-elle.

Un conseiller du village de Flic-en-Flac et des conseillers du district de Rivière-Noire ont essayé de venir à bout de ce problème en proposant  d’imposer des amendes aux propriétaires de terrains abandonnés. Mais il n’y a eu aucune suite. « Les collectivités manquent de personnel et de moyens sans oublier que la tenue des élections est proche. Ki sanla pou pran sa risk la dapre ou ? » se demande un conseiller proche du gouvernement.

En avril 2022, le conseil de district de Rivière-Noire a fait appel aux propriétaires/héritiers ou ceux ayant un droit sur des terrains vagues en friche et abandonnés, leur demandant de les nettoyer et de les clôturer dans un délai de 15 jours en vertu de la Local Government Act de 2011 afin de réduire la prolifération des rats et des moustiques, vecteurs de maladies. Car le dépôt sauvage d’ordures sur ces terrains est devenu une source de nuisance.

Passé ce délai, avait prévenu le conseil de district dans un communiqué, tout contrevenant serait passible d’une amende allant jusqu’à Rs 25 000. En vertu des articles 61 (9) et (10) de cette loi, le conseil peut procéder au nettoyage d’un terrain qui représente un danger pour la santé et la sécurité et recouvrer les frais encourus auprès des propriétaires. « Mo pli sir ki district council pa finn pran oken kontravansion. Mo redir ou, avek eleksion zeneral ki pe vini, nanye pa pou bouze. »

Le cadastre ne peut-il aider à retrouver ces propriétaires ? « Certains sont à l’étranger, d’autres attendent avant d’y construire. » Dans bien des cas, comme à Flic-en-Flac, les gens ne savent pas à qui appartiennent les terrains abandonnés. « District Council pa pe fer okenn mov pou kone. Nou ki pou al fer sa », dira Sunil, un habitant de Flic-en-Flac qui habite lui-même en face d’un terrain en friche. Selon lui, il n’y a pas une réelle volonté à Maurice de résoudre le problème. La prolifération de terrains vagues à Maurice, explique ce dernier, est due à la spéculation foncière. « Beaucoup de Mauriciens sont partis travailler à l’étranger et ont acheté des terrains à Maurice. »

Toutefois, les autorités ont le droit de convoquer les propriétaires de terrain et de leur intimer de les nettoyer, « Mais encore une fois, il y a trop de laxisme des autorités concernées. Le dispositif légal est là mais il n’y a pas de volonté politique. Des contracteurs viennent, ils font un léger défrichage et laissent les ordures en place comme sur la rue de Cigogne, à Flic-en-Flac. Dilo finn sarye tou dezord dan kanal. Fodre ki ena enn lot krim ki dekouver pou ki lotorite pran aksion », déplore Sunil.

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