Réajustement salarial : bonne formule ou pas ?

Alors que le réajustement salarial annoncé par les ministres des Finances et celui du Travail, Renganaden Padayachy et Soodesh Callichurn, la semaine dernière, vient soulager des employés du secteur privé, d’autres ne font que se noyer dans l’endettement à l’instar des Petites et Moyennes Entreprises (PME).

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S’il concède qu’il y a eu du progrès à trois niveaux, le président de la CTSP (confédération des Travailleurs du Secteur privé et public), Reaz Chuttoo souligne d’emblée qu’il s’agit là « d’un montant de relativité qui n’a rien à voir avec le coût de la vie. Un autre exercice arrive : la compensation salariale par rapport au coût de la vie ». Si cet exercice vient, dit-il, calmer les esprits dans un contexte où « un employé avec 30 ans de service et un autre avec un an de service avaient le même salaire, il est encore frustré. Beaucoup de femmes diplômées démarrent avec le salaire minimum. C’est là que les employés attendent des réponses ». Le gros morceau, pour lui, reste à être réalisé, soit la catégorisation par corps de métier : « C’est une discrimination constitutionnelle car les salaires sont déterminés non par les efforts des travailleurs mais par secteur. »

Pour sa part, dépassé par une telle situation, Ajay Beedassy, président de SME Chamber, ne trouve plus de mot pour exprimer son incompréhension. « En sept mois, nous avons eu à payer trois augmentations de salaires. Où aurons-nous l’argent maintenant pour payer ce réajustement salarial ? ». L’aide du gouvernement aux PME, à travers la MRA, martèle-t-il, est la preuve que celles-ci sont en difficulté financière. « Le gouvernement est au courant de notre situation. Comment peut-il venir avec une telle annonce ? Le poids est trop lourd pour nous. Nous sommes dépassés ». Il précise qu’avec cette augmentation, il faut également compter les autres qui vont avec, soit la CSG, le PRGF. « Le gouvernement doit savoir protéger les PME car si nous n’existons plus, que deviendront nos employés ? ».

Dev Sunnassy, représentant du dossier économique à Linion Moris, est lui, d’avis, que « nous sommes en train de fonctionner à l’envers. Linion Moris est pour l’augmentation des salaires et pour le partage du gâteau national à tous. Toutefois, il y a un ordre à suivre ». Il estime que si on ne produit pas plus, on ne peut partager de gâteau et regrette de ne voir aucune proposition venant du gouvernement ou de l’opposition concernant « des choses concrètes pour faire grossir le gâteau ». Avec ce réajustement, « forcément, les supermarchés qui ont des employés ne feront que passer ces augmentations aux consommateurs ! L’inflation reprendra de plus belle ». Il aurait fallu à la place, dit-il, baisser les prix de l’essence et du diesel. « Il y aurait un effet cascade sur les prix. Mais, le gouvernement a fait le choix d’avoir davantage de recettes chaque année à travers l’augmentation des prix et de la taxe à la MRA ».

Reaz Chuttoo (CTSP) : « Un exercice de relativité, rien à faire avec le coût de la vie »

Vous vous positionniez contre le paiement d’un 14e mois en One-Off et avez demandé aux ministres du Travail et des Finances une formule de paiement de 13e mois avec un barème croissant aux salariés. Pourquoi ?

Effectivement, depuis quelque temps, il y avait des spéculations concernant le paiement d’un 14e mois en One-Off. Pour la CTSP, une telle proposition ne serait bénéfique que de manière ponctuelle. Un 14e mois pour cette année uniquement serait équivalent à un cadeau. Nous, nous aurions préféré que la formule du boni de fin d’année soit revue.

Aujourd’hui, le boni de fin d’année ne suffit pas, notamment avec le matériel scolaire des enfants, etc. Nous souhaitions davantage quelque chose qui dure dans le temps. C’est ainsi que la CTSP a demandé un barème croissant pour le 13e mois : 1/8 du Yearly Income pour ceux touchant jusqu’à Rs 50 000 ; 1/10 pour ceux touchant entre Rs 50 000 et Rs 100 000 et 1/12 pour ceux touchant Rs 100 000 à monter.

Par rapport à cette demande, il y a eu l’annonce du réajustement salarial. À quel point êtes-vous satisfait ?

Il y a eu une avancée mais le gros morceau n’a pas été réalisé. Les progrès sont sur trois points :

1) pas de réajustement d’après le Remuneration Order (RO). En effet, il y a des RO qui n’ont pas été revus depuis 38 ans. Là, entre Rs 16 500 et Rs 50 000, les salariés ont un réajustement de Rs 4 925.

2) La formule couvre tous les employés, même ceux n’étant pas sous le RO, ce que nous avons toujours demandé.

3) Il y aura un salaire minimum pour les détenteurs de diplôme et de degré.

Mais, le gros morceau qui n’a pas été fait, soit, la catégorisation par corps de métier. C’est une discrimination constitutionnelle car les salaires sont déterminés non par les efforts des travailleurs mais par secteur.

Ensuite, nous sommes contre la carte blanche aux agents recruteurs de devenir des employeurs pour louer leurs services aux entreprises. Nous maintenons la pression. Au cas contraire, nous ferons une nouvelle manif.

En termes de montant du réajustement salarial, êtes-vous satisfait ?

C’est un montant de relativité mais un autre exercice arrive : la compensation salariale par rapport au coût de la vie. Cet exercice n’a rien à faire avec le coût de la vie. C’est pour calmer les esprits dans un contexte où un employé avec 30 ans de service et un autre avec un an de service avaient le même salaire.

Un harmonisation par un ou deux milliers de roupies. Mais, la personne est encore frustrée. Vous avez 30 ans de service et vous avez seulement Rs 2 000 de plus qu’un employé nouveau. Un chauffeur avec 30 ans de service par exemple obtient seulement Rs 2 700 de plus que son ‘anfle’ qui a 30 jours de service.

Beaucoup de femmes diplômées démarrent avec le salaire minimum. C’est là que les employés attendent des réponses. Nous avons donc fait un pas mais c’est la catégorisation par corps de métier qui règlera le problème.

Je considère que Business Mauritius s’est tiré un coup de feu car avec le blocage de catégorisation, c’est surtout les PME qui souffriront.

Dans l’esprit de surenchère politique, l’opposition peut venir avec quelle formule selon vous ?

Je ne fais confiance à aucun politicien si ce n’est aux travailleurs. Le 27 juillet, quand on introduisait la loi pour le Labour Contractor, une loi Marsan Esklav, l’opposition n’était pas présente et a laissé passer cet amendement sans aucun problème. Idem en 2008, avec des amendements à la Worker’s Rights Act, l’opposition était sortie pour ensuite retourner au Parlement la semaine d’après sous protestation. Pourquoi n’était-elle pas au Parlement le 27 juillet 2024 pour empêcher cette loi ?

Même lors de leur meeting dimanche, ils n’ont à aucun moment parlé du Labour Contractor. Pourquoi ? Ils savent que c’est une demande du secteur privé et ils ne vont pas contester. Souvent, quand ils sont dans l’opposition, ils ont une vision et quand ils sont au gouvernement, ils ont la télévision…

Les économistes l’an dernier avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur les potentiels impacts économiques dont l’endettement, une inflation exacerbée, l’impact sur les employeurs. Qu’en est-il donc des répercussions économiques d’autant que les employeurs ont déjà payé compensation et salaire minimum ?

J’ai eu l’occasion d’intervenir à ce sujet face à quatre économistes et quand j’ai parlé, tous sont restés silencieux. Pour moi, c’est simple. Quand nous accordons une augmentation et que le salaire minimum est revu à la hausse, ce n’est pas faire un cadeau. C’est parce que Maurice dispose d’une richesse qu’elle est en train de créer et est entrée dans ce qu’on appelle un Upper Middle Income Country.

Si le pays ne vient pas avec une Proper Income Distribution, il sera sanctionné lorsqu’il s’agira d’emprunter sur le marché international ; certains territoires auront peur de soulèvements sociaux faute d’une Proper Income Distribution. Les chiffres sont là : les dépenses mensuelles moyennes ont augmenté. Le salaire minimum doit donc augmenter pour une Proper Income Distribution. La richesse est là.

Les économistes sont un peu hypocrites en disant que les PME ne pourront pas payer. Mais, pour que celles-ci puissent payer, il faut donner aux employés de l’argent pour dépenser sur le marché domestique. 90 % des PME produisent pour le marché domestique. Or, si les employés n’ont pas de quoi dépenser, comment vendront-ils leurs produits ? Il faut donner un soutien à la consommation pour que l’économie domestique soit stimulée et que les PME puissent faire du profit. Une fois le marché de l’économie stimulé, les profits de ces PME augmenteront.

Quelle autre mesure efficace pour renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs sans créer de l’endettement ni d’inflation ?

Pour soulager les consommateurs, il faut contrôler les prix et importer des produits alternatifs à bas coût. Le café par exemple peut être importé de pays où le produit coûte bien moins cher.

Ajay Beedassy (SME Chamber) : « Si les PME n’existent plus, que deviendront leurs employés ? »

Votre réaction face à l’annonce du réajustement salarial ?

Nous, les PME, sommes déjà suffoqués avec toutes les augmentations salariales récemment. En sept mois, nous avons eu à payer trois augmentations de salaire. Où aurons-nous l’argent maintenant pour payer ce réajustement salarial ? Cela est possible pour les compagnies qui brassent des milliards de profit. Mais, ce n’est pas possible du tout pour nous.

Posons-nous la question : si les PME n’étaient pas dans une situation difficile, pourquoi alors le gouvernement leur viendrait-il en aide à travers la Mauritius Revenue A ? Cela prouve que nous sommes en difficultés financières. La MRA voit que notre chiffre d’affaires n’est pas bon. Certaines PME sont dans le rouge, d’autres jouent aux gardiens de but ; d’autres réalisent des profits mais très minimes.

Le gouvernement est au courant de notre situation. Comment peut-il venir avec une telle annonce ? Le poids est trop lourd pour nous. Nous sommes dépassés. Je ne comprends pas du tout ce réajustement. Ce n’est pas évident. Nous avons signé des contrats. Quel profit pourrons-nous générer maintenant ? Les grandes entreprises sont silencieuses car elles ont bénéficié de facilités financières de la Mauritius Investment Corporation et même les syndicats disent qu’ils n’ont pas à retourner ces montants. Or, nous, nous avons contracté des prêts avec la DBM qui ont été étendus à sept ans.

Qu’en est-il de l’aide proposée par le gouvernement pour aider les PME en difficulté à payer ce réajustement salarial ?

Une aide pour combien de temps ? Un mois, deux mois, six mois ? Et, ensuite ? Prenons l’aide de la MRA qui durera jusqu’au 31 décembre. Et après le 31 décembre, que ferons-nous ? Il faut savoir tout cela. Il ne faut pas introduire tout cela d’un seul coup juste avant les élections.

Quel avenir pour les PME avec ce réajustement salarial ?

Pour beaucoup d’entrepreneurs, leurs unités de production sont comme leurs bébés. Ils ne vont pas quitter le pays. Ils vont rester mais viendra un jour où avec la dernière goutte de trop, ils ne pourront plus tenir. Ils aiment leurs entreprises et leurs employés mais à un moment, ils ne pourront plus remonter la pente. À peine avons-nous commencé à reprendre que nous sommes pris au dépourvu par ce réajustement salarial. Ce n’était pas prévu. Où allons-nous trouver cet argent pour payer les employés ?

Il faut aussi souligner qu’avec ce réajustement salarial, augmentent automatiquement la CSG, PRGF, etc. Je ne parle pas des frais d’électricité. J’aimerais que le gouvernement se mette à notre place et voit si nous pourrons honorer cette demande. C’est sûr que le gouvernement doit nous aider. Déjà, avant cette annonce, il nous était difficile de trouver de l’argent pour payer les employés. Cela devient vraiment difficile. Avec tous les coûts qui ont augmenté : le fret, les prix des matières premières, la compensation salariale, le salaire minimum, l’électricité etc. nous connaissons déjà un problème de trésorerie.

Lorsqu’il était question d’un possible paiement de 14e mois l’an dernier, les économistes l’an dernier avaient déjà tiré la sonnette d’alarme sur les potentiels impacts économiques dont l’endettement, une inflation exacerbée, l’impact sur les employeurs. Qu’en est-il donc des répercussions économiques ?

Après le Covid-19, entre 2022-2023, la situation était passable, l’économie reprenait. Mais là, la plus grosse dépense pour nous de meure l’augmentation du salaire minimum. Notre profit a diminué. L’électricité a flambé depuis février. Il ne faut pas oublier que notre roupie a perdu de sa valeur. Qui dit cherté pour les consommateurs dit cherté pour les PME aussi.

Le gouvernement fait quelque chose pour les employés mais il faut quelque chose pour nous aussi les PME. Si une entreprise fait faillite, qui perdra ? S’il n’y a pas d’usine, il n’y a pas de travailleurs. Il faut voir les deux faces de la pièce. Nous ne pouvons appliquer une mesure d’un coup. Je connais un seul pays au monde qui a eu trois ajustements de salaire en sep^t mois. Le salaire minimum est plus bas en Afrique du Sud qu’à Maurice.

Vous concevez toutefois que les salariés ont du mal à s’en sortir face à la cherté de la vie. Quelle mesure efficace les partis politiques auraient-ils pu proposer à la place pour renforcer le pouvoir d’achat des consommateurs sans créer de l’endettement ni d’inflation ?

Dommage que Pierre Dinan ne soit plus là. Il a plusieurs fois dit qu’il faut procéder au ciblage. Par exemple, si l’œuf a augmenté, ce n’est pas à nous de payer pour cela. Je comprends qu’il y a des personnes pauvres. Le gouvernement doit trouver des moyens de compensation quand ils font leurs achats. Il aurait fallu un système de ciblage pour les plus pauvres et ne pas mettre tout cela sur la tête des entreprises. Il aurait fallu s’asseoir avec des économistes pour trouver une solution. Ce n’est pas aux politiciens de trouver tout seuls des solutions.

En conclusion ?

Le gouvernement doit savoir nous protéger aussi, nous les PME car si nous n’existons pas, que deviendront nos employés. Il faut une juste balance entre les employés et les entrepreneurs.

Dev Sunnasy (Linion Moris): « Nous sommes en train de fonctionner à l’envers »

Un 14e mois aux salariés était une possibilité émise par les deux principaux blocs politiques jusqu’à l’annonce vendredi d’un réajustement salarial. Qu’en pensez-vous ?

À travers ce réajustement salarial, nous n’augmentons pas la productivité. Les entreprises, surtout les PME, souffraient déjà. Maintenant, elles vont souffrir davantage. Un entrepreneur m’a d’ailleurs confié qu’il réfléchit s’il doit continuer ou fermer son entreprise car déjà, avec les dettes contractées pendant le Covid-19, auprès de la DBM pour payer les salaires, il est toujours en train de rembourser.

Le gouvernement a indiqué qu’une aide sera proposée aux entreprises en difficulté dans ce contexte de réajustement salarial.

Certes, c’est ce que dit le gouvernement mais il n’y a rien de concret qui a été fait. J’ai rencontré un autre directeur de PME qui me fait part qu’il ne comprend absolument rien concernant la formule de calcul. C’est encore flou. Dans tous les cas, c’est un bribe électoral. En l’espace d’une année, le salaire minimum a presque doublé.

Dans tous les cas, quelqu’un va devoir payer quelque part et c’est le consommateur ! Forcément, les prix augmenteront. Les supermarchés ont des employés et ils ne feront que passer ces augmentations aux consommateurs ! L’inflation reprendra de plus belle et les consommateurs casqueront davantage.

Ce n’était pour vous pas la meilleure formule pour soulager les consommateurs ?

Déjà, il fallait baisser les prix de l’essence et du diesel. Il y aurait un effet cascade sur les prix. Il y a un choix en fait entre avoir plus de recettes à travers la MRA (augmentation des prix) ou se dire que les consommateurs ont été assez écorchés jusqu’ici et faisons de sorte de baisser les prix. Le gouvernement accepterait alors que les recettes de la MRA soient moindres car le taux de la TVA sur l’essence serait moindre.

Mais, de l’autre côté, la population allait respirer. Cependant, le gouvernement a fait le choix d’avoir plus de recettes chaque année. En 2016, les recettes de taxes étaient à Rs 85,5 milliards et en 2024, les recettes sont à Rs 166 milliards, cela a doublé. À la fin, les consommateurs payent davantage. Je ne crois pas que ça soit la meilleure méthode.

Vous n’étiez donc pas en faveur d’un 14e mois ou de ce réajustement salarial ?

Nous sommes en train de fonctionner à l’envers.  Linion Moris est en faveur de l’augmentation des salaires et pour le partage du gâteau national à tous. Toutefois, il y a un ordre à suivre. Aujourd’hui, les entreprises, surtout les PME, à part les Happy few, les conglomérats qui font des profits mirobolants, sont en souffrance.

Il y a eu la compensation salariale ; l’augmentation du salaire minimum et je pense particulièrement aux PME qui rament. Nous ne pouvons pas partager le gâteau si nous en produisons pas plus. Les entreprises doivent faire plus de profits pour partager. Si nous ne vendons pas plus, si nous ne faisons pas plus de profits, ce n’est pas facile de partager. Je ne vois ni le gouvernement ni l’opposition proposer des choses concrètes pour grandir le gâteau.

Comment augmenter le volume du gâteau ?

D’abord, il faut aider les entreprises mauriciennes à améliorer la qualité de leurs produits, à vendre plus localement, leur ouvrir les marchés en Afrique et doubler les exportations tout en réduisant nos importations. C’est dans le programme de Linion Moris. Les salaires font alors augmenter de manière organique.

Dans notre programme, les entreprises, en faisant plus de profits auront l’obligation d’avoir un pourcentage de profits payé aux actionnaires et aussi partagé à tous les employés. Or, aujourd’hui, les PME, surtout, n’arrivent pas à sortir la tête hors de l’eau. Pendant le confinement, il y a eu le Wage Assistance Scheme pour toutes les entreprises mais pour trois mois. Celles dans le tourisme ont bénéficié de cette aide que le gouvernement a Written  Off par la suite. De l’autre côté, les PME n’ont rien eu. On leur a dit de prendre un prêt avec la DBM pour payer les salaires. Aujourd’hui, beaucoup n’arrivent pas à sortir la tête hors de l’eau car ils doivent rembourser ces dettes.

Si Linion Moris accède au pouvoir, c’est la State Investment Corporation structurée en 6 Clusters dont la SIC Export, qui emmènera le secteur privé sur le marché de l’exportation. Il faut aider les entreprises à vendre davantage.

Comment ?

Linion Moris a proposé la création d’un centre de recherches internationales multisectoriel. Par exemple, le secteur de l’industrie biochimique : à côté de produits comme Ariel, Le Chat par exemple, il y a des entreprises mauriciennes qui font de tels produits. Il faut les aider à améliorer la qualité de leurs produits.

Ce genre de centre de recherches avec l’apport des étrangers va leur permettre d’avoir de meilleurs produits. Les entreprises bénéficieront gratuitement de ce centre de recherches et pourront aller vendre dans les pays autour. La propriété intellectuelle restera mauricienne. Le chiffre d’affaires des entreprises augmentera automatiquement et créera de nouveaux emplois. L’accès aux marchés est plus important.

De manière plus immédiate, que proposez-vous pour soulager les consommateurs ?

Linion Moris viendra avec une formule de stabilisation des prix qui sera effective immédiatement pour rétablir une partie du pouvoir d’achat des consommateurs. Sur les produits pétroliers, on a déjà mentionné dans notre programme l’abolition de la double taxation.

Concernant l’agriculture locale, par exemple, Linion Moris propose d’établir des serres dans divers endroits qui seront loués aux jeunes entrepreneurs. En même temps, on encouragera à produire davantage localement, emporter moins. Ce qui est important dans notre politique monétaire, c’est d’avoir plus de devises rentrant dans le pays. Aujourd’hui, nous avons  un déficit de Rs 200 milliards. Si nous parvenions à diminuer les importations, nous pouvons stabiliser la roupie et redonner le pouvoir d’achat. Pour les PME, la Corporate Tax sera de 3 %, et pas besoin de garantie pour les startups. C’est l’État qui servira de garantie.

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