Le Public Accounts Committee (PAC) met le doigt sur ce qui semble être un conflit d’intérêts au niveau des officiers chargés d’identifier les besoins en approvisionnement, la quantité requise et les appels d’offres à lancer au ministère de la Santé. « Ce sont ces mêmes officiers qui contactent les fournisseurs, évaluent leurs offres et donnent leur consentement à l’achat », note le rapport signé du député Reza Uteem en tant que Chairman. Le comité recommande que les principes de transparence, de responsabilité et de bonnes pratiques doivent être la règle d’or.
Un des problèmes majeurs identifiés à la Santé par le PAC est que les officiers techniques semblent, lit-on, exercer un « full monopoly on establishing specifications, procurement and bid evaluation procedures ». Le comité relève que les fonctionnaires étaient très approximatifs dans leurs explications. « L’aile administrative est complètement détachée de l’aile technique, et donc leurs délibérations étaient complètement différentes sur le même sujet spécifique », ajoute le rapport.
Au niveau du département de la pharmacie du ministère, « les fonctionnaires étaient complètement désemparés et ont fourni des informations approximatives ». Le PAC poursuit : « les informations étaient si peu claires qu’elles frôlent non seulement l’approximation, mais elles étaient aussi souvent complètement inexactes et trompeuses. »
Le comité note que l’unité de pharmacie « semble être complètement détachée des procédures et de la gestion du ministère, et fonctionne comme une entité à part entière ». Le PAC déplore par ailleurs « l’attitude du personnel vis-à-vis de la responsabilité et de la justification des dépenses ».
Au volet des recommandations, le PAC ne manque pas de souligner qu’au fil des ans, le ministère de la Santé a été dénoncé de manière systématique en raison de manquements et d’erreurs au niveau de l’approvisionnement en équipements et en produits médicaux. « Ces mauvaises pratiques ont entraîné un gaspillage des fonds publics et une opacité dans la manière dont les achats ont été effectués », s’appesantit le PAC. C’est ainsi que le comité recommande que « le département du Procurement suive strictement les dispositions légales en matière de transparence, de responsabilité et de bonnes pratiques ».
Le PAC est par ailleurs d’avis que l’interprétation des circulaires, directives et règlements doit être mise à jour et uniformisée dans l’ensemble du ministère. « A uniformized and detailed procedure flowchart with proper feedback loops and evaluation loops for procurement need to be set up by the Procurement Policy Office and the said office should empower the staff of the Ministry of Health and Wellness through regular in house workshops », rappelle le PAC.
Le comité déplore aussi les chevauchements dans les flux procéduraux. « Communication channels need to be established between the technical and administrative wings », est-il ainsi suggéré. Le rapport recommande en outre vivement que l’ensemble de l’organigramme du ministère soit revu d’urgence.
« Senior doctors and specialists may be very efficient in establishing specifications and identifying the needs for equipment, and drugs in hospitals but they are not trained to be fully conversant with procurement procedures, administrative and management principles and most importantly market research and surveys. There need to be a specialized management and finance cadre in the operation of pharmacies, hospitals and those departments involved in the management of resources and human resources », fait ressortir le comité, qui ajoute que « tout achat d’équipement doit être accompagné d’un contrat de maintenance bien défini ».
Enfin, « there need to be a full-fledged strategic framework for the Ministry of Health and Wellness and this needs to be communicated to every staff, indistinctive of their post and status .»