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Laurent Recoura, Officer-in-Charge suppléant à Air Mauritius : « Notre ambition, avoir un transporteur national fort »

Dans le cadre de la relance de ses activités commerciales, Air Mauritius se propose d’opérer un vol quotidien sur Londres au lieu de trois vols par semaine. Le Chief Commercial Officer d’Air Mauritius, Laurent Recoura, se trouve actuellement en Angleterre dans le cadre du lancement de la desserte sur l’aéroport de Gatwick, le deuxième plus grand aéroport de Londres. Il explique le but de cette démarche et annonce au passage la reprise de la desserte sur Chennai en mai 2024. Dans cet entretien, le CCO affirme que la compagnie aérienne nationale travaille sur une nouvelle destination européenne dans le contexte de la prochaine saison hivernale. L’annonce de cette desserte sera faite en temps et lieu. Quant aux relations industrielles au sein d’Air Mauritius, il ajoute que des discussions avec les organismes représentatifs sont très importantes pour avancer sur un projet commun en mettant tout autant l’employé au centre des préoccupations au même titre que les clients.

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D’autre part, Laurent Recoura met en exergue que « la commande de trois Airbus 350 est idéale pour Maurice. » Et ce, avant d’annoncer qu’« il faut savoir que nos clients sont très loin de l’île Maurice, d’où la nécessité de long-courriers très performants. Le A 350 est un outil de rêve ».

Pouvez-vous décrire la manière dont le Chief Commercial Officer d’Air Mauritius gère les affaires de la compagnie actuellement ?

En essayant d’être très proche des collègues. Il est important que tout le monde comprenne ce qu’on fait. À la sortie de l’administration volontaire, la compagnie entame un processus de transformation. Moi, je suis arrivé en août de l’année dernière.

Cela fait plus d’un an que je suis en charge de la division commerciale. Le but est de relancer la machinerie commerciale, lancer des vols et de reconquérir des parts de marché . Cela a été mon quotidien depuis quatorze mois. On revoit les contrats, relance des deals avec des partenaires et des tour-opérateurs, démarre des vols et s’assure que ceux-ci soient bien remplis.

Êtes-vous satisfaits jusqu’ici des retombées de vos démarches ?

Tous ceux ayant fait des réservations sur Air Mauritius ont vu que les vols étaient bien remplis. Oui, nous sommes très satisfaits. Le marché est actuellement porteur et la demande est présente. Notre rôle est d’essayer de déployer la flotte et recréer des vols pour capter cette demande.

Envisagez-vous la desserte de nouvelles destinations dans votre plan de relance ?

Effectivement. Il faut savoir qu’Air Mauritius représente actuellement 45% de la capacité des sièges sur Maurice. L’ambition est d’aller au-delà de 50%, soit autour de 55% de la capacité. C’est à ce moment-là que nous pourrons conclure que nous avons un transporteur national fort. Nous avons lancé la destination Genève le mois dernier et cela fait partie du plan.

D’ici un an, il y aura une nouvelle desserte européenne. Nous travaillons activement sur le dossier pour la prochaine saison hivernale en Europe. Il faut une autre destination européenne. Nous étudions plusieurs possibilités pour les touristes qui souhaitent se déplacer à Maurice. Je reviendrai plus en détail sur ce projet très prochainement.

Ce que je peux annoncer pour le moment c’est qu’en mai, nous relancerons  Chennai. C’est plutôt un vol pour les Mauriciens qui ont besoin d’y aller. Cela fait partie aussi des plans de développement.

La rénovation de l’Amédée Maingard Lounge d’Air Mauritius fait-elle partie également de ce plan de développement ?

Le Lounge Amédée Maingard est un bel outil. Il est temps de le rénover pour qu’il soit plus performant et plus agréable pour tout le monde.

Pourquoi cette offensive Gatwick Airport  ?

Historiquement, Air Mauritius dispose de trois créneaux horaires sur Heathrow. Trois vols par semaine sur l’Angleterre, c’est quand même bien peu par rapport à la demande. Nous avons eu la chance d’avoir pu ajouter deux fréquences supplémentaires en novembre de l’année dernière, ce qui nous a permis d’opérer cinq vols par semaine. Mais ces deux fréquences additionnelles nous sont prêtées temporairement. C’est-à-dire, que nous devons les rendre et lorsque nous les rendons, nous retombons à trois vols par semaine.

En sus de cela, Heathrow est saturé, nous ne pouvons pas avoir de croissance sur Heathrow. Et parallèlement, Gatwick nous a approchés en disant qu’il nous propose les mêmes horaires et un départ au quotidien. Nous avons bien fait nos calculs.

C’est un aéroport très pratique. Il faut savoir qu’il y a le Gatwick Express, qui relie Gatwick à Victoria Station en trente minutes. Gatwick est donc un vrai instrument de croissance pour nous et il est aussi une destination très appréciée. En sus de cela, les tour-opérateurs anglais sont enthousiastes pour nous ‘vendre’ car il y aura une fréquence quotidienne.

Desservir la diaspora est aussi important car si vous êtes à Maurice et qu’il y a une urgence familiale et que vous avez besoin d’aller en Angleterre, nous sommes là pour vous tous les jours.

Donc, vous pensez que les affaires seront meilleures que l’année dernière pour Air Mauritius ?

Effectivement, après une période difficile avec le Covid-19 et l’administration volontaire, les choses vont s’améliorer. Des collègues ont souffert dans cette mauvaise passe. Il y a eu beaucoup de sacrifices de la part de tous les employés et maintenant on est dans une phase de croissance et on va beaucoup mieux.

En parlant de mauvaise passe, on a vendu des avions. Pensez-vous que c’était une bonne décision ?

C’est le passé. Mon job, c’est de m’occuper du présent et du futur. Donc, c’est assez difficile pour moi de faire des commentaires sur le passé. Moi, je sais qu’il faut des avions performants. La commande de trois Airbus 350 est idéale pour Maurice. Il faut savoir que nos clients sont très loin de l’île Maurice, d’où la nécessité de long-courriers très performants. Le A 350 est un outil de rêve.

Êtes-vous en mesure d’améliorer les relations industrielles au sein de la compagnie ?

Je dois préciser qu’à ce jour, je suis actuellement l’Officer In charge de façon temporaire de la compagnie. Nous verrons ce qui va se développer. Mais moi, de toute façon, j’ai toujours prôné une manière d’opérer comme je l’ai déjà fait ailleurs ; c’est-à-dire, traiter le personnel de la façon dont j’aimerai être traité. Quand nous adoptons ce principe, nous nous trompons rarement. Effectivement, le lien social et les discussions avec les organismes représentatifs sont très importants pour avancer tous ensemble sur un projet commun en mettant l’employé aussi au centre de nos préoccupations au même titre que les clients.

Quant aux relations industrielles, les syndicats réclament toujours la réintégration de la syndicaliste Yogita Baboo à son poste. Que pensez-vous de tout cela ?

C’est un sujet sur lequel je ne peux pas m’exprimer dans le sens où la suite de la procédure est attendue.

Vos projets d’avenir ?

Nous travaillons tous les jours sur nos projets d’avenir. Notre projet immédiat est de rendre de la fierté à tous les collègues pour arriver à une situation où tout le monde viendra dire que « je suis fier de travailler pour Air Mauritius » et pour les Mauriciens d’affirmer que la compagnie aérienne est un outil de service public qui me rend service et qui amène de la richesse au pays. Ça, c’est un peu mon quotidien.

 

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