Dumping et problème de voirie, de drains, des trottoirs mal entretenus… À Quatre-Bornes, au Ward 1, ce sont les petits désagréments du quotidien qui préoccupent le plus les habitants. De Belle-Rose à Ollier en passant par Boundary, c’est toute cette zone de la ville des fleurs qu’on a sillonnée à la rencontre des citadins afin de mieux connaître leurs attentes en vue des prochaines élections municipales.
Pour Indira Sunassee, la gérante de SDS Pool House sise route Royale, il y a quelques points à améliorer dans sa région. D’abord les trottoirs et les caniveaux. « La réfection des trottoirs est très rare. Je demande une remise en état car le risque pour les piétons de tomber n’est pas anodin », dit-elle. La gérante de cette boutique déplore également des dépôts sauvages de déchets dans cette partie de la ville de Quatre-Bornes.
« Ce n’est seulement l’obligation de la municipalité de se débarrasser des ordures qui jonchent parfois la voie publique. Pour moi, les habitants sont responsables de la présence des déchets sur nos routes. Les citadins doivent être sensibilisés à la protection de l’environnement et être incités à contribuer au nettoyage, du moins devant leur propre maison », affirme-t-elle.
Sur l’avenue Saint-Louis, un désintérêt et un manque d’engouement pour les prochaines élections municipales semblent plus qu’évidents. « Je ne m’attends à rien. Il ne se passera rien », dit Shabneez, tranchante. Celle-ci vit non loin du parc spirituel aménagé pour les habitants, et propice à la détente.
L’espace articulé autour d’une rivière offre une atmosphère calme et sereine. À seulement quelques mètres de là se trouve le Couvent des Soeurs de Bon-Secours. Le lieu abrite également le BPS Residential Care Home, l’école RCA de Belle-Rose, le Clos de l’Espérance (soins palliatifs) et le Centre Jean Vaulbert de Chantilly (association pour les malades d’Alzheimer). La Congrégation des Sœurs de charité de Notre-Dame-du-Bon-et-Perpétuel-Secours est la seule congrégation religieuse à avoir vu le jour sur le sol mauricien.
S’il y a bien un point sur lequel les habitants de cette zone sont d’accord, c’est la tranquillité qui y règne. « Je vis ici depuis 16 ans et je m’y sens très bien », confie Suresh, un quinquagénaire qui rentre d’une quincaillerie. Il se réjouit malgré tout de l’arrivée de nouveaux commerces dans le coin ces dix dernières années et de l’implantation de restaurants à proximité du Super U. Un développement très bien accueilli, dit-il, par les habitants. « Si nous avons besoin de quelque chose, on peut y aller sans prendre la voiture. Ils sont à quelques minutes seulement à pied. De plus, cela met de la vie au quartier », dit-il.
Malgré le jour férié et le temps pluvieux de ce mardi, la confiserie qui propose toutes sortes de délices orientales a continué à travailler pour régaler ses clients. En plus des commerces, la région de Belle-Rose abrite également les entrepôts de l’usine Pepsi, le collège d’État Régis Chaperon, celui de Belle-Rose, l’école Beau-Séjour, les bureaux du Mauritius Sports Council et l’ambassade de la République populaire de Chine.
Que ce soit à Belle-Rose, Boundary ou Ollier, les habitants ont des attentes pour leur quartier respectif. Tout comme Indira Sunassee, Asman, qui habite non loin de l’école Rémy Ollier, souhaite un réaménagement des trottoirs. Si des personnes comme M. Lassémillante, rencontré près d’un petit bazar non loin de l’église Saint-Patrick n’est pas du tout intéressé par les élections, il se dit tout de même satisfait des actions municipales.
« En plus des espaces verts, nous disposons de nombreux services publics et d’offres de loisirs. Le complexe sportif Jean-Roland Delaître, qui abrite la piscine Pavillon, est d’ailleurs l’un des plus réputés. En revanche, je trouve qu’il devient important d’augmenter les effectifs de police à certains endroits. En matière d’insécurité, nous avons parfois l’impression d’être abandonnés », dit-il.
À Belle-Rose, M. Arnachellum est préoccupé par le dépôt sauvage d’ordures de toutes sortes sur un terrain privé à la croisée Colville et les enjeux environnementaux. Le Quatrebornais déplore la présence de ce Dumping Ground, qui défigure le paysage car, selon lui, le terrain n’est jamais nettoyé, entretenu et débroussaillé. On y trouve de vieux meubles, des déchets électriques et ménagers, toutes sortes d’ordures.
« Ce terrain abandonné qui appartient à une famille connue est devenu une source de nuisances. Les habitants y jettent toutes sortes d’ordures », se lamente-t-il. Et à un autre homme d’ajouter : « le propriétaire est responsable de la gestion et de l’entretien de son terrain. Et le maire a le pouvoir d’agir à l’encontre du dépôt illégal de ces déchets. C’est un acte d’incivisme qui dégrade notre cadre de vie et qui devrait être sanctionné. Cela est inacceptable. »
De l’autre côté de la rue, à la boutique des Gungabissoon, le gérant et un de ses clients expriment leur mécontentement concernant une autre situation récurrente : le débordement des drains et des égouts en période de fortes pluies. Sur l’avenue Surat, le système de drainage serait mal conçu. « Nous avons signalé des débordements à répétition. L’asphaltage à deux reprises n’a pas limité les dommages. À chaque grosse averse, c’est toute la rue qui est inondée », s’insurge le gérant.
Pour Rajen, un autre habitant, la responsabilité des maires est de s’assurer que les zones à risque soient correctement identifiées. Et ensuite, il faut investir dans des systèmes de drainage efficaces. « Cette rue est souvent mise à rude épreuve lors des fortes averses, le débordement a provoqué des accumulations d’eau partout. Il faut des solutions qui permettent de prévenir les inondations et protéger durablement rues et habitations. »
Et son ami de faire comprendre : « cette défaillance d’évacuation est souvent due à l’incivisme. Et on le constate partout à travers Maurice. Les drains sont bouchés par les ordures dont se débarrassent les habitants. L’accumulation des déchets entraîne ce débordement, et donc des inondations et des infiltrations. Pour moi, il est important d’organiser des campagnes d’information et de sensibilisation pour aider les Mauriciens à comprendre les bons comportements à adopter et même les encourager à participer à des exercices de nettoyage et d’évacuation. »
Il est à noter que de 2015 à 2023, il y a eu cinq maires à Quatre-Bornes, soit Guy Emmanuel Troylukho, Atmaram Sonoo, Soolekha Jepaul-Raddhoa, Nagen Mootoosamy et Dooshiant Ramluckhun.