Il est strictement interdit de nager avec les cachalots. Durant la semaine, une vidéo montrant des touristes nageant avec des cachalots a été largement diffusée sur les réseaux sociaux. Si la vidéo a, depuis, semble-t-il, été supprimée, force est de constater que cette activité potentiellement dangereuse et extrêmement intrusive pour ces mammifères marins reste très courante. Raison de plus, donc, de rappeler aux Mauriciens et aux touristes que nager avec les cachalots et dauphins est un délit punissable par la loi et qu’il incombe aux plaisanciers et autres de respecter les règlements.
Ce n’est, désormais, un secret pour personne que Maurice abrite depuis une dizaine d’années une famille de cachalots. Présents dans nos eaux pendant toute l’année, ces cachalots fascinent, mais parfois au prix fort. Les chercheurs surveillant le comportement des mammifères marins, observent tous les ans des blessures d’hélice sur les cachalots, ce qui indique que les bateaux de plaisance et autres s’approchent trop des mammifères marins parfois pris au piège dans leur propre espace. Outre les blessures physiques infligées sur ces pauvres bêtes, il a été prouvé scientifiquement que pourchasser, traquer et s’approcher trop près d’eux cause des dégâts psychologiques, compromettant par ailleurs leur comportement à l’égard des autres membres de leur famille et des humains.
C’est ce que nous confiait Axel Preud’homme, plongeur professionnel et membre de l’Indian Ocean Marine Life Foundation (IOMLF), l’an dernier, lors d’une observation de cachalots en haute mer mauricienne. « C’est malheureux, parce que beaucoup de skippers ne font pas attention. Ils foncent sur le cachalot et, parfois, ils jettent les gens à l’eau sans encadrant, sans moniteur. Ils ne se rendent pas compte que c’est dangereux, car il n’y a pas que des cachalots, il peut y avoir des globicéphales, des requins, etc. Mis à part cela, c’est la façon de faire qui est non respectueuse et les gens nagent comme des fous vers le cachalot », disait-il. C’est aussi ce que rapportait René Heuzey, réalisateur de films sous-marins et membre fondateur de l’IOMLF. « Il y a aussi beaucoup qui sont marqués. On a vu un petit qui s’est pris une cale de bateau. Il y a une grosse marque. Parfois, il y a 30 personnes dans l’eau, tout le monde crie, c’est stressant pour les animaux ! On forme les skippers et on pense qu’interdire ce n’est pas la solution, mais qu’il faut bien réguler et protéger pour que finalement, tout le monde s’y retrouve. »
Interdiction de pourchasser les dauphins ou cachalots
Et même si, tous les ans, des cas sont rapportés aux autorités, ces activités illégales restent courantes. Ainsi, rappelons que selon la Tourism Authority (Dolphin and Whale Watching) Regulations 2012, il est interdit d’exercer l’activité d’observation des dauphins et des baleines moyennant le paiement d’une redevance, sauf si la personne est titulaire d’une licence relative à l’activité d’observation des dauphins et des baleines ; le bateau de plaisance utilisé pour exercer l’activité est conduit par un skipper qui est titulaire d’un certificat ; le bateau de plaisance porte, à un endroit bien visible déterminé par les autorités de tutelle, une étiquette fournie par celles-ci, et si le bateau de plaisance est équipé d’une protection d’hélice approuvée par les autorités encore une fois.
En ce qu’il s’agit de nager avec les dauphins et les cachalots, la loi est claire : interdiction formelle ! Toujours selon la Tourism Authority (Dolphin and Whale Watching) Regulations 2012, il est interdit d’exercer l’activité de la nage avec les dauphins, contre paiement d’une redevance, sauf si la personne est titulaire d’une licence pour l’activité d’observation des dauphins et des baleines et détient le certificat qui lui permet de pratiquer de telles activités. Par ailleurs, il est précisé que le bateau de plaisance doit être « equipped with a propeller guard approved by the Authority. »
Outre les mises en garde des autorités, il est aussi important que les citoyens eux-mêmes puissent signaler les éventuelles incartades. Ainsi, toute personne qui conduit un bateau de plaisance doit, lorsqu’il y a un dauphin ou une baleine en mer, s’approcher du dauphin ou de la baleine par le côté. Elle doit aussi maintenir le bateau de plaisance sur le côté du dauphin ou de la baleine, et suivre une route parallèle à celle du dauphin ou de la baleine. Il est aussi demandé d’utiliser le bateau de plaisance à une vitesse sans sillage lorsqu’il se trouve dans la zone réglementée et de maintenir le moteur du bateau de plaisance au point mort lorsqu’il est à l’arrêt. Finalement, il est recommandé de maintenir une vitesse et une direction constantes lorsque les dauphins font du bow-riding et de ne pas circuler à travers ou au milieu d’un groupe de dauphins !
Une vidéo sur la conservation marine dans les avions MK
Depuis l’an dernier, les passagers d’Air Mauritius peuvent visionner une vidéo sur la conservation marine, à 45 minutes de leur arrivée sur l’île. L’objectif étant de sensibiliser les touristes et autres à la protection des espèces marines vivant dans nos eaux. Il s’agit d’une initiative de la Marine Megafauna Conservation Organisation (MMCO), de la Global Environment Facility (GEF) – Small Grants Programme (SGP) du United Nations Development Programme (UNDP) et de la Tourism Authority, entre autres. La vidéo montre les règles pour l’observation des tortues, dauphins et baleines, incluant les horaires d’observation ou encore la distance réglementaire d’observation des dauphins, baleines et cachalots à Maurice.