« La situation au sein du Shelter L’Oiseau du Paradis est déplorable. » C’est ce qu’a révélé la ministre de l’Egalité des Genres et du Bien-être de la Famille, Arianne Navarre-Marie. Elle a indiqué qu’elle avait effectué une visite surprise dans la matinée d’hier à ce shelter, situé à Cap Malheureux. Ce refuge, placé sous l’égide du ministère de l’Egalité des Genres et du Bien-être de la Famille et géré par le National Children Council, est censé offrir un abri et un accompagnement aux enfants en difficulté. Cependant, le constat qu’elle a fait sur place a été des plus accablants.
Lors de sa visite, Arianne Navarre-Marie a pu se rendre compte de la situation qui y prévaut, avec des infrastructures dans un état de délabrement avancé. Des manquements importants ont été relevés, notamment au niveau des équipements nécessaires à l’accueil des enfants. Le personnel se retrouve dans l’incapacité de mener à bien ses missions, faute de moyens et d’outils adaptés, ce qui compromet gravement la qualité de l’accompagnement des enfants vulnérables.
L’état de la cuisine est également préoccupant, les normes d’hygiène n’étant pas respectées. « Les cuisinières n’ont qu’un seul couteau et il n’y a même pas de mixeur pour écraser les légumes pour les bébés », dénonce la ministre, ajoutant que l’aspect de la sécurité devait être totalement revu.
« La sécurité des enfants, un aspect fondamental de tout établissement de ce type, n’est pas suffisamment assurée. Par exemple, des produits dangereux tels que des détergents sont stockés à la portée des enfants, exposant ainsi ces derniers à des risques potentiels », ajoute-t-elle. Elle a également signalé que les portes du bâtiment étaient cassées et que les vitres étaient brisées.
Un autre constat inquiétant est le manque d’espace et d’installations adéquates, tant pour les enfants que pour les professionnels. Les psychologues ainsi que le personnel de la CDU ne disposent pas de locaux appropriés pour accueillir les enfants. Les caméras de surveillance (CCTV) sont défectueuses, et la cour du Shelter est dans un état de négligence avancée, dont l’absence de zone sécurisée pour permettre aux enfants de jouer, entravant leur développement physique et social. « L’espace extérieur qui est très grand n’est pas entretenu, et même si cinq Cleaners y soient affectés », a indiqué la ministre.
Le manque de soutien scolaire adéquat en faveur des enfants est également décrié. « Des enfants, arrivés depuis 2024, n’ont même pas encore pu intégrer l’école. Au lieu de se concentrer sur leur apprentissage, ils passent leur temps à regarder la télévision le matin, ce qui nuit à leur développement éducatif », fait-elle ressortir, précisant qu’il y a une absence d’organisation et de gestion au Shelter L’Oiseau du Paradis, malgré le fait qu’une quarantaine de personnes soient employées pour 20 enfants.
La ministre fait également état de ses inquiétudes du fait que les enfants ne reçoivent pas les repas qu’ils souhaiteraient, comme des burgers, et qu’il n’y ait même pas de fruits ni de yaourt disponibles pour eux. « De nombreuses plaintes ont été faites à cet égard auprès de la NCC, mais rien n’a été fait. Bref, il est impératif de revoir entièrement l’organisation et les conditions de fonctionnement du shelter L’Oiseau du Paradis » a assuré la ministre.
Face à ce constat alarmant, Arianne Navarre-Marie a annoncé que des actions seront prises dans les plus brefs délais. Un nouveau conseil d’administration pour la NCC sera constitué, et le recrutement rapide d’un Shelter Manager demeure une priorité. Des aménagements seront réalisés dans les plus brefs délais pour transformer le Shelter et son environnement en un espace de vie adapté et sécurisé pour les enfants. Par ailleurs, un programme de formation sera mis en place pour les Caregivers ainsi que les membres du personnel du Shelter.
En outre, la ministre a déclaré qu’elle avait tenu une réunion de travail avec les responsables des crèches pour discuter des amendements envisagés aux Child Day Care Centres Regulations de 2022. Parmi les thèmes abordés figuraient l’âge des enfants, la nécessité de standardiser les qualifications des Caregivers, affectés aux crèches, ainsi que la révision des espaces que celles-ci doivent respecter pour accueillir les enfants. Il a également été question de réduire la fréquence des exercices de sécurité, tels que les simulations d’incendie et les exercices de tsunami, au Shelter.