Protection Côtière sur les plages publiques : Platform Moris Lanvironnman réclame un moratoire sur les travaux

Campagne électorale ou pas, les écocitoyens restent aux aguets. L’Organisation non gouvernementale Platform Moris Lanvironnman (PML) a émis, hier, un communiqué sur les travaux de protection côtière sur les plages publiques entrepris par le ministère de l’Environnement. S’appuyant sur deux cas, dont les plages d’Albion et de La Preneuse, qui font état de plusieurs anomalies, PML réclame un moratoire sur les travaux et la finalisation des rapports EIA restants.

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17 plages publiques sont concernées par des travaux de protection côtière prévue pour période 2021-24. De ces 17 plages, PML soutient qu’à ce jour les rapports EIA de 13 sites uniquement ont été rendus publics. « En raison de ressources limitées, PML, en prenant connaissance du contenu de huit rapports EIA uniquement, tout en parcourant le reste, s’est penché particulièrement sur les cas d’Albion et de La Preneuse. Vu la gravité de nos constatations des impacts négatifs de ce genre de travaux, nous avons décidé de rédiger nos commentaires et de les rendre publics », indique l’ONG.

Cette dernière constate ainsi des « défaillances » qui seraient « d’ordre technique, institutionnel, et de politique (policy). » Sur le plan technique, PML souligne que les causes de l’érosion n’ont pas été correctement cernées, « donnant lieu presque automatiquement au choix de structures en dur parmi des options déjà très sélectives au départ et le rejet quasi — automatique d’autres options. » Et poursuit que dans le cas d’Albion, la présence de grosses structures de l’Albion Fisheries Research Centre (AFRC) sur la plage, dont station de pompage, puits d’adduction d’eau de mer, déversoirs massifs, et mur de soutènement qui des causes primaires de l’érosion, « ne font pas partie de l’analyse des causes de l’érosion qui se trouve uniquement devant l’AFRC. »

Par ailleurs, PML souligne que « les modélisations effectuées contiennent trop d’incertitudes » et que « les travaux proposés risquent non seulement d’être inefficaces, mais aussi d’aggraver davantage la situation en raison de leur nature.
Cet impact négatif risque fort d’être irréversible. » PML déplore aussi des paramètres essentiels dans les études de base n’ont pas été pris en compte. « Dans le cas d’Albion, le ministère de l’Environnement se retrouvera, ainsi que le ministère de l’Économie bleue, dans une situation d’illégalité de par la présence et de l’opération de structures d’évacuation d’effluents émanant de l’AFRC directement dans le lagon. » Pour l’ONG, au lieu d’exiger l’enlèvement de ces structures et de stopper le déversement d’effluents dans le lagon, ces deux ministères « qui sont des enforcing agencies se proposent d’encastrer dans une masse en dur de 390 m de longueur, d’une largeur de 21,5 m et d’hauteur de 3m ces structures illégales ! » Un acte illégal, selon PML.

Sur le plan niveau institutionnel, PML relève qu’il y a conflit d’intérêts. « Les travaux ont comme promoteur le ministère lui-même. Il a confié l’étude d’impact environnemental pour les 17 sites suite à un appel d’offres. Le ministère s’est auto-exempté d’un permis EIA. » Elle regrette aussi le manque de transparence et note l’absence d’une approche cohérente et globale d’une évaluation environnementale stratégique conduite dans les normes internationales, d’une National Land Development Strategy (NLDS) mise à jour « intégrant l’adaptation au changement climatique et la résilience de nos côtes » et d’un Cultural and Heritage Impact Assessments (CHIA) dans tous les rapports, et spécifiquement dans le cas du Morne — Trou Chenille. PML demande, à cet effet, si l’accord de l’UNESCO a été recherché, et obtenu.

Ainsi, l’ONG réclame un moratoire « afin de permettre un examen indépendant technique et financier par le National Audit Office (NAO) en raison des fonds publics en jeu et de la situation de conflit d’intérêts du ministère de l’Environnement » et demande que cet examen fasse partie d’une évaluation environnementale stratégique.

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