Prix au détail en hausse – L’ACIM en faveur d’un comité de crise pour gérer l’impact ukrainien

Travailler en équipe pour faire face à la situation de crise économique. C’est la proposition de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) au ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Jayen Chellum, le secrétaire, rappelle que sir Anerood Jugnauth avait, en 1991, mis sur pied un comité de crise pour gérer les impacts de la guerre du Golfe.

- Publicité -

L’idée d’un comité avec des représentants du gouvernement, de l’opposition, du privé, des représentants de consommateurs et des syndicats, entre autres, a été présentée au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, lors des consultations prébudgétaires. Jayen Chellum a affirmé que l’ACIM faisait partie d’un comité de crise institué par sir Anerood , Premier ministre, lorsque la guerre du Golfe avait éclaté en 1991.

« Aujourd’hui, nous sommes dans une situation beaucoup plus grave. Nous ne savons pas jusqu’où ira cette guerre entre la Russie et l’Ukraine. Nous pouvons déjà en ressentir l’impact, avec notamment la hausse du prix des produits pétroliers, en dehors des taxes imposées à Maurice », dit-il.

Maurice importe 55% de sa consommation. Avec le coût du fret qui augmente et la dévaluation de la roupie, la situation risque de se détériorer davantage. Raison pour laquelle l’ACIM a demandé au gouvernement d’accélérer les initiatives vers l’autosuffisance alimentaire.

« Nous avons une zone économique exclusive de 1,7 m de kilomètres carrés. Mais nous en laissons l’exploitation aux étrangers. À Maurice, il n’y a que quelques compagnies privées engagées dans la pêche. Le gouvernement doit développer davantage ce secteur », déclare-t-il.

De même, l’ACIM est d’avis que le gouvernement doit étendre la subvention sur les produits de base et en rajouter d’autres sur la liste. « En juillet de l’année dernière, après que nous avions fait pression, le gouvernement avait accordé une enveloppe de Rs 500 M pour maintenir le prix de certaines denrées. Cette initiative doit être renouvelée. Certains produits comme le riz basmati, le thé, les surgelés et les matériaux de construction doivent être ajoutés à cette liste », propose le secrétaire général de l’ACIM.

Jayen Chellum plaide également pour une réduction de l’Excise Duty”, estimant que le ministre des Finances a une marge de manœuvre pour cela. « On ne peut garder une taxation statique à 30% » , fait-il comprendre.  Se référant aux chiffres de Statistics Mauritius, il a précisé que 45% du budget des familles au bas de l’échelle sont consacrés à l’alimentation.

« Avec la dévaluation de la roupie, ce chiffre a atteint aujourd’hui les 60%. La situation est telle qu’aujourd’hui, il y a des familles qui sont contraintes d’acheter des carcasses ou des pattes de poulet à manger », regrette-t-il.

Il fait ressortir qu’au lieu d’investir dans des projets inutiles comme l’extension du projet Metro Express jusqu’à Côte-d’Or, le gouvernement devrait aider les familles qui se retrouvent au bord du gouffre. Il se dit également en faveur d’une Progressive Taxation afin que les compagnies dépassant les marges de profits habituels puissent payer davantage de taxe. « Ce n’est pas normal qu’une compagnie paye la taxe à 15%, comme le simple citoyen », s’insurge-t-il.

Pour Jayen Chellum, dans un tel contexte, le secteur privé a aussi son rôle à jouer et non pas se contenter de chercher où il y a des profits. Concernant l’importation, l’ACIM est d’avis qu’il faut privilégier les marchés régionaux, notamment Madagascar et les Seychelles, pas seulement l’Afrique du Sud.

Le dirigeant de l’ACIM ne cache pas ses inquiétudes sur le fait que le gouvernement a puisé dans les réserves de la Banque de Maurice. Il se demande si le pays sera en mesure d’assurer le remboursement de ses dettes.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -