Trois fois par semaine, depuis la rentrée du troisième trimestre à distance, un enseignant d’un établissement primaire gouvernemental dans le Nord du pays se rend à son école pour faire la… classe à ses élèves.
Cet enseignant de Grade 4 a fini par susciter l’admiration du personnel non-enseignant qui est aussi présent dans les bureaux de l’école. De plus, cette école qui compte une importante population estudiantine ne dispose pas de connexion wifi. Pour se connecter à ses élèves via l’application Zoom, l’enseignant utilise son forfait internet personnel.
« Être en classe, c’est être en condition de travail. Quand les enfants me voient dans leur classe, il y a un environnement qui leur est familier. Quand je donnais des cours en ligne de chez moi, j’avais l’impression de ne pas être un enseignant à part entière, car je pouvais être interrompu pour répondre à d’autres obligations personnelles pendant la classe. Cela me dérangeait. J’estime aussi que nous, les enseignants, nous devons prendre des initiatives et ne pas compter uniquement sur les moyens que nous donne le ministère de l’Éducation. Il faut être honnête, les cours à la télévision n’accrochent pas parce qu’ils ne sont pas interactifs », explique l’enseignant.
En classe, il peut utiliser, dit-il, le tableau interactif idéal pour certaines matières comme l’histoire/géographie. Tous les matins, quand ses élèves sont connectés, l’enseignant accorde un instant au recueillement, « comme quand on était à l’école », dit-il. Ce dernier, qui compte près de 15 ans dans l’enseignement, compte poursuivre les cours en ligne de son école, jusqu’à la rentrée en présentiel. Son regret, confie-t-il, « c’est de ne pouvoir permettre aux enfants qui n’ont pas internet à la maison de venir suivre les cours en classe » pendant qu’il est connecté avec leurs camarades.