Alors que la SPSTU (Secondary and Preparatory School Teachers and other Staff Union) a contesté la nomination par le Service Diocésain de l’Education Catholique (SeDEC) de trois recteurs dans trois collèges, pointant le fait que ces derniers ne détiennent pas les qualifications imposées par les règlements en vigueur pour ce poste, la partie opposée met en avant l’expérience et la contribution de ces nommés. Entre exigence absolue des qualifications d’une part et la mise en valeur de l’expérience en tant que Deputy ou Acting Rector de l’autre, où trouver plus de pertinence ?
Patrick Freyneau, président de la SPSTU, soutient que les règlements en vigueur ont été approuvés par toutes les parties du secteur et qu’il suffit aujourd’hui de les respecter en nommant des personnes qualifiées conformément à ces règlements.
« On ne nomme pas une personne qui n’est pas qualifiée. Y avait-il d’autres postulants qualifiés qui n’ont pas été invités à l’entretien ou n’ont pas été retenus pour l’entretien ? Combien de demandes ont été reçues et combien de personnes étaient-elles éligibles ? » s’interroge-t-il. Il souligne : « nous avons beaucoup de membres éducateurs qui sont Fully Qualified pour être recteurs. Nous avons un Deputy Rector actuellement, Fully Qualified, qui était Acting Rector, mais qui a été transféré d’un de ces collèges pour un autre où il n’y a pas besoin d’Acting Rector. Et une personne non qualifiée est venue au collège, qu’elle a quitté pour être nommée recteur. Pour nous, c’est du Tailor-Made ».
De son côté, le président de l’UPSEE, (Union of Private Secondary Education Employees), Bhojeparsad Jugdambi, tout en confessant avoir contribué à la préparation des règlements actuels, précise avoir demandé une dérogation à la Private Secondary Education Authority (PSEA)avant son entrée en vigueur pour que « les personnes éligibles au rectorat dans les PRB précédents et ceux exerçant déjà comme Deputy Rector et recteurs en soient exemptés. » Pour lui, venir dire à ces personnes éligibles auparavant qu’ils ne le sont plus est discriminatoire.
Il recommande que ces collèges n’annoncent pas de poste vacant là où il y a un Deputy Rector exerçant comme Acting Rector depuis deux ans mais d’attendre qu’ils aient trois ans pour postuler comme recteurs.
Quant au député et ancien recteur – un des plus jeunes à l’époque – Mahendra Gungapersad, s’il dit comprendre l’exigence des qualifications, il considère qu’il ne faut pas négliger l’expérience. « Je n’ai moi-même jamais eu de PGCE mais j’avais mon MBA en Educational Management », dit-il. Il cite l’exemple des recteurs ayant dans le passé mené leurs collèges respectifs au sommet sans détenir le PGCE. « Certains apprennent très vite mais certains, même bardés de diplômes, n’arrivent pas à gérer un collège », confie-t-il.
Il considère ainsi que dans le cas d’une personne ayant déjà assuré deux ans d’Actingship, « il faut pouvoir en tenir compte ». Il ajoute : « il faut de la gratitude envers la contribution de cette personne. Il faudrait amender les règlements en insérant des proviso pour les personnes qui sont déjà en Actingship et qui se sont battus pour le collège. Il faut leur donner une considération dans un esprit d’équité. »
PATRICK FREYNEAU (SPSTU) : « Beaucoup d’éducateurs qualifiés pour être recteurs »
Dans le sillage des débats autour des nouveaux règlements pour être recteur, quels sont les éléments essentiels à tenir en considération si on devait redéfinir les critères ?
Les critères ont déjà été redéfinis dans le Scheme of Service promulgué le 29 avril 2022. Tous les partenaires y ont travaillé depuis 2018. D’ailleurs, dans le PRB 2021, toutes les parties concernées dont les syndicats ont agréé ce changement. Ces derniers ont signé pour approuver le Scheme of Service. Tout le monde était donc d’accord. Je tiens, par ailleurs, à souligner que rien n’a changé dans les critères de sélection pour acccéder au poste de recteur.
Mais si aujourd’hui il y a des discordes, cela implique peut-être que ces critères posent problème quelque part…
Non, il n’y a pas de problème avec les règlements. On est en train de créer des problèmes. Un recteur doit avoir des qualifications requises au niveau pédagogique. Les critères requis par rapport à la pédagogie sont les deux qualifications : PGCE et Diploma in Education. Le Master n’est pas requis ni le Diploma in Management and Administration parce que cela viendra dans le prochain PRB. Cela existe déjà dans les collèges d’Etat mais il faut un temps moratoire pour permettre à tous de préparer ce diplôme. Depuis le PRB 2013, on dit qu’on donnera encore du temps aux personnes concernées pour faire leur Masters/Diploma, etc.
Certains trouvent injuste que dans un contexte où des collèges n’ont pas de recteur, un Deputy Rector avec deux ans d’expérience ne puisse être nommé recteur parce qu’il faut trois ans d’expérience d’après ces règlements…
D’abord, quand ces trois personnes – dont la nomination comme recteurs a posé problème – ont été promues Deputy Rector, elles n’avaient ni de PGCE ni de Diploma in Education. Elles sont entrées avec huit ans de service. Autrement, elles auraient dû avoir fait cinq ans et détenir le PGCE. Elles avaient donc le temps d’effectuer leur PGCE si elles savaient qu’elles souhaiteraient être promues après.
Entre-temps, plusieurs Educators sont allés préparer leur PGCE et Diploma in Education car on a ouvert le poste aux Educators. C’est équitable. Si un de ces trois Deputy Rectors prépare son PGCE, dans quatre ou cinq ans, il pourra être nommé si un poste est vacant. Rien ne l’empêche d’aller poursuivre sa formation maintenant pour être promu en temps voulu.
Mais le problème actuel, c’est qu’on dit qu’il n’y a pas d’équité. C’est faux car ce sont les mêmes critères requis pour être recteur depuis avant. On ne peut ajouter or an equivalent qualification. Dans le gouvernement, on a mis cela parce qu’il y a le poste d’Administrator qui peut aussi devenir recteur.
Certains trouvent injuste qu’un éducateur sans expérience en tant que Deputy Rector détenant un PGCE puisse avoir préséance sur un Deputy Rector avec expérience sans PGCE ou Diploma in Education…
Tout à fait. C’était le cas autrefois où certains entraient avec cinq ans d’expérience plus le PGCE pour devenir recteur. Il n’y avait pas lieu de passer par l’étape de Deputy Rector. Cela a changé. Il faut aujourd’hui avoir 18 ans plus le PGCE. C’est parce qu’il n’y a pas de scope dans le secteur, on a ouvert la possibilité à tout le monde. Je pense que c’est injuste de venir dire que les Deputy Rectors qui sont là avec expérience ne peuvent pas être recteurs. Il leur suffisait de préparer leur PGCE.
Un Deputy Rector/Acting Rector n’a-t-il pas déjà de l’expérience dans la gestion du collège ? N’est-il pas mieux placé pour assumer une fonction qu’il exerce déjà ?
Allons dire qu’une personne a conduit un véhicule pendant cinq ans. Cela ne veut pas dire qu’elle a un permis. L’expérience, oui, elle a roulé comme Learner pendant cinq ans mais son expérience en tant que conducteur qualifié, c’est quand elle a son permis.
S’agissant des trois personnes nommées mais pas qualifiées, c’est regrettable, certes. Mais le SeDEC a induit ces personnes en erreur car aujourd’hui, ces trois personnes, qui sont aussi nos membres, sont en train d’être humiliées. Le SeDEC dit avoir contacté la PSEA ; celle-ci a dit qu’il faut attendre le prochain PRB et malgré tout, l’instance nomme ces personnes qui ne sont pas qualifiées. Ce n’est pas normal car ces gens-là seront payés des fonds publicq. Il faut abide by the Scheme of Service. On ne nomme pas une personne qui n’est pas qualifiée.
Ma question est : y avait-il d’autres postulants qualifiés et qui n’ont pas été invités à l’entretien ou n’ont pas été retenus pour l’entretien ? Combien de demandes ont été reçues et combien de personnes étaient-elles éligibles ?
L’UPSEE fait ressortir qu’à cause des règlements en vigueur, sept collèges sont privés de recteur…
Cela fait plus de trois ans, deux ans et un an et demi respectivement que les collèges concernés fonctionnent avec un Acting Rector. Ils auraient dû annoncer les Vacancies depuis que les postes étaient vacants. Par ailleurs, un autre argument mis en avant est qu’ils ont placé des personnes pour le bon déroulement du troisième trimestre. Excusez-moi, quand quelqu’un arrive au troisième trimestre, il lui faut tout apprendre depuis le début.
Le mot de la fin…
Le PGCE et le Diploma in Education ont toujours été les critères requis pour qu’un Deputy Rector devienne recteur. Rien n’a changé. On ne peut inclure un Master ou un Diploma in Administration. Ceux-là figureront dans le prochain PRB. A ce moment seulement, serons-nous alignés sur les collèges d’Etat. On ne peut amalgamer. Nous avons beaucoup de membres éducateurs qui sont Fully Qualified pour être recteurs.
On a un Deputy Rector actuellement, Fully Qualified, qui était Acting Rector, mais qui a été transféré d’un de ces collèges pour un autre où il n’y a pas besoin d’Acting Rector. Et une personne non qualifiée est venue dans le collège, qu’il a quitté pour être nommée recteur. Pour nous, c’est du Tailor-Made. Nos membres sont nos membres mais quand il y a un problème, il faut qu’on voie la raison.
MAHENDRA GUNGAPERSAD (DÉPUTÉ ET EX-RECTEUR) : « Insérer une clause pour ceux en Actingship »
Dans le sillage de la contestation de la nomination de trois recteurs dans trois collèges du SeDEC, certains syndicalistes ont pointé le non-respect des règlements alors que d’autres trouvent injuste qu’un éducateur sans expérience en tant que Deputy Rector mais détenant un PGCE puisse avoir préséance sur un Deputy Rector avec expérience mais sans PGCE ou Diploma in Education. Quels sont les éléments qui sont vraiment essentiels à tenir en considération pour être recteur ?
Pour moi, il importe d’avoir des qualités de leader pour diriger un collège car il s’agit de gérer les enseignants, les élèves, les parents, l’administration, le Curriculum et le Syllabus Completion. Il faut, par ailleurs, savoir à quel type d’élèves nous avons affaire et à partir de là définir une méthode pédagogique appropriée. Il faut savoir motiver les enseignants, communiquer, se mettre dans la peau des élèves, savoir les accompagner dans le parcours académique, gérer la discipline, veiller au développement holistique des élèves…
Au bout du compte, c’est l’intérêt des élèves qui doit primer…
Exactement. Les qualités du recteur rejaillissent sur les élèves. Plus le recteur a des qualités, meilleur sera l’environnement pour les élèves. Cela dépend de la manière dont il traite les élèves, les enseignants et les parents. C’est ce qu’on appelle le School Ethos et la School Culture. C’est le recteur qui fixe le School Ethos. Voilà pourquoi le recteur doit savoir comment imprégner tout le collège avec cette positivité. S’il a des caractéristiques toxiques, il créera un environnement toxique.
Si c’est quelqu’un qui prône la lecture, la culture, ces qualités seront transmises aux élèves. S’il est paresseux, les élèves auront tendance à ne faire aucun effort. C’est ce dont le recteur doit être capable de faire. C’est ce que j’ai appris à l’université en Educational Management et c’est ce que j’enseigne à la Middlesex University.
Ce sont donc surtout ces qualités qui priment pour vous au-delà des diplômes exigés comme le PGCE ?
Je ne diminuerai jamais l’importance de ces diplômes. Il faut avoir un degré académique. Tous les enseignants ont un degré académique. Ensuite, il faut avoir un degré pédagogique car les degrés académiques servent à enseigner une matière mais le PGCE aide à apprendre la gestion des classes, tout le côté pédagogique. Il faut par ailleurs avoir une connaissance en School Management.
Pour vous, donc, un enseignant ou Deputy Rector n’ayant qu’un degré sans le PGCE n’est pas vraiment apte à être recteur ?
Non, pas nécessairement. Je n’ai moi-même jamais eu de PGCE.
Vous êtes justement devenu recteur très jeune, à 33 ans. Peut-on être un bon recteur à cet âge ? Vous n’aviez pas de PGCE mais aviez-vous un Diploma in Education à l’époque ?
J’étais parmi les plus jeunes recteurs à Maurice. J’ai un BA (Hons) en anglais, un MA in Applied Linguistics de Leicester et un MBA en Educational Management. Cela m’a beaucoup aidé dans la gestion du collège. Je comprends cette exigence pour ces qualifications. Il est important d’avoir ces diplômes. Mais, en même temps, il ne faut pas négliger l’expérience, ce qu’on apprend sur le tas.
L’expérience est très importante. Certains apprennent très vite mais certains, même bardés de diplômes, n’arrivent pas à gérer un collège. Dans le passé, on ne demandait pas ces diplômes aux recteurs et pourtant on a eu des recteurs qui ont géré leur collège avec brio. Des personnes qui avaient un BA, qui sont devenues Deputy Rector et Rector. Je rends hommage à ceux-là.
Dans un contexte où l’on fait ressortir qu’à cause de ces règlements en vigueur, sept collèges sont privés de recteur, devrait-on trouver le juste milieu en assouplissant les règlements ?
C’est une circulaire datée du 29 avril dernier qui cause des problèmes. Dans un collège, une Deputy Rector compte deux ans en tant que telle. Il lui manque une année pour aspirer à être rectrice. Mais, aujourd’hui, on ne considère pas cette dame. On considère plutôt un Educator avec 21 ans de service.
Pour moi, cette dame aurait dû avoir préséance sur les autres car elle a déjà agi en tant qu’Acting Rector. Depuis deux ans, elle gère le collège, elle a déjà cette expérience. Pourquoi ne pas lui accorder ce poste ? Je ne comprends pas. Les modifications dans les règlements de la PSEA viennent pénaliser certaines personnes.
Que faudrait-il changer pour éviter ce genre de problèmes si on devait amender les règlements ?
Dans le cas où une personne a déjà assuré deux ans d’actingship, il faut pouvoir en tenir compte. Dans le PRB, par exemple, souvent il y a des Proviso comme “those already acting as a Deputy or Acting Deputy be considered exceptionally”. Ainsi ne pénaliserait-on pas ceux qui ont déjà deux ans d’Acting Deputy ? Comment peut-on lui dire : Non, vous n’êtes pas éligible, on va donner la chance à un Educator qui n’a jamais assumé cette responsabilité ? Je ne suis pas d’accord avec cela. Il faut de la gratitude envers la contribution de cette personne. J’apprécie le combat du SeDEC.
Mais, de l’autre côté, la SPSTU interroge cette démarche même du SeDEC, arguant que l’agent recruteur et annonciateur des postes vacants n’est pas censé venir prendre le parti du candidat…
Certes, mais la PSEA ne comprend pas the integrity of school management. La PSEA ne fait qu’appliquer les règlements tels quels. Il y a certaines personnes qui sont valables et il faut les valoriser. Je comprends le SeDEC car je comprends ce que c’est que gérer un collège.
De plus, ces règlements datent d’avril 2022 et viennent anéantir tout ce qu’on avait fixé avant 2022. Il aurait fallu tenir compte de ce qui existait avant. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait ? Normalement, on aurait dû le faire. Je ne comprends pas pourquoi on a mis des règlements qui sont en train de causer préjudice à certains. On a fixé un délai pour que le SeDEC règle ce problème alors qu’il aurait fallu un dialogue car ce sont des règlements, ce n’est pas l’Education Act.
En conclusion…
Il faudrait amender les règlements en insérant des Proviso pour les personnes qui sont déjà en Actingship et qui se sont battus pour le collège. Il faut leur donner de la considération dans un esprit d’équité.
BHOJEPARSAD JUGDAMBI (UPSEE): « Savoir faire certaines dérogations »
Dans le sillage des débats autour de nouveaux règlements pour être recteur, quels sont les éléments essentiels à prendre en considération si on devait redéfinir les critères ?
La première des choses, c’est d’avoir une certaine expérience pour postuler comme recteur. Il faut aussi certainement avoir un diplôme en pédagogie, le PGCE. Il faut par ailleurs voir quelles sont les compétences de la personne.
Une personne peut avoir toutes les qualifications requises mais n’est pas apte au niveau de la gestion et l’administration de l’établissement. Il lui faut savoir gérer les ressources humaines, la pédagogie, les enseignants.
On accepte un Educator avec 21 ans d’expérience, sans PGCE mais on n’accepte pas un Educator qui compte 18 ans d’expérience mais sans PGCE. Trois ans d’expérience de plus, est-ce que cela fait une différence ?
Mention est faite clairement que si le candidat a un PGCE, c’est un avantage car il lui sera plus facile de gérer le collège. Le PRB nous avait fait comprendre que nous sommes un secteur spécifique avec des conditions spécifiques. Plusieurs rapports du PRB ont fait mention qu’il faudra revoir les qualifications. Depuis 2013, rien n’a été fait. Ce n’est que maintenant qu’on entend dire qu’on peaufine les qualifications requises pour être recteur et Deputy Rector.
Pourquoi ?
Parce que sept collèges sont dans l’impossibilité de trouver un recteur. Depuis plus de cinq ans, ce sont des Acting Rectors qui font le travail. Or, on le sait, un recteur travaillera mieux qu’un Acting Rector, qui ne sait jusqu’à quand il va travailler en tant que tel. C’est une question de motivation…
La SPSTU dit ne pas comprendre votre position aujourd’hui car en tant que syndicaliste vous aviez approuvé ces règlements…
Nous avons été pris un peu au dépourvu par la PSEA. Il est vrai que nous avons apporté notre contribution dans la préparation des règlements aujourd’hui en vigueur. Mais, quand la PSEA nous a envoyé une copie des règlements, nous avons dit qu’un règlement ne peut être fait au détriment de certains qui étaient déjà là. Il n’est pas juste que certains sentent leurs droits lésés.
Ce que la SPSTU ne sait pas, c’est que j’ai été à la PSEA pour demander une dérogation. J’avais demandé que toutes les personnes éligibles au rectorat dans les PRB précédents, ceux exerçant déjà comme Deputy Rector et recteurs soient exemptés de ces règlements. Si avant ils étaient éligibles, on ne peut aujourd’hui venir leur dire qu’ils ne sont pas éligibles. Ce serait quelque part discriminatoire à leur encontre.
Mais, la PSEA a persisté. Qu’est-ce que cela a eu comme impact ? Dans un collège de Pamplemousses par exemple, la personne qui était auparavant qualifiée pour être recteur doit attendre encore deux ans. C’est comme si un enseignant avait enseigné Social Studies pendant cinq ans et avec le changement de loi, on vient lui dire qu’avec ses qualifications, il ne peut enseigner cette matière. Or, cinq ans auparavant, il pouvait le faire et il avait apporté de bons résultats. Ignore-t-on les cinq ans de travail en tant que tel ?
Il faut tenir compte de la pratique.
Comment expliquer que sept collèges n’arrivent pas à trouver de recteur ?
Il faut comprendre quelque chose. Un recteur ne quittera pas son collège pour aller dans un autre qui lui est étranger. Lorsqu’il change d’établissement, il sera nouveau, l’environnement et la culture ne seront pas les mêmes que là où il a travaillé. Ce n’est pas évident de s’adapter d’autant que dans le collège où il n’y a pas de recteur, certains pourront postuler dans un an ou deux. Il ne sera pas aussi bien accueilli que dans son collège. Il y a cette dimension humaine dont il faut tenir compte.
Ce qui est plus triste, c’est qu’il y a des Deputy Rectors qui ont fait deux ans et qui peuvent devenir recteurs dans un an. Mais, si le manager ouvre la candidature, une autre personne détenant 18 ans d’expérience plus PGCE peut postuler, le devancer et être recteur alors qu’il aspirait à être recteur.
Pour vous donc, une personne qui a deux ans d’expérience en tant que Deputy Rector pèse plus dans la balance qu’un enseignant avec 18 ans d’expérience et PGCE ?
Si une personne a été nommée Deputy Rector, quelle est son aspiration? D’être recteur. Mais, quand il voit une personne inférieure à lui hiérarchiquement qui passe avant lui, que ressent-il ? Sera-t-il motivé à travailler ?
Quels changements recommanderiez-vous?
Nous recommanderions que ces collèges n’annoncent pas de poste vacant là où il y a un Deputy Rector exerçant comme Acting Rector depuis deux ans mais attendre qu’ils aient trois ans pour postuler comme recteurs. Il faut savoir faire certaines dérogations pour ne pas créer de frustration dans le secteur. Il faut apprendre à être souple.
La loi est faite pour être mise en œuvre, mais il faut aussi savoir adapter la loi aux besoins existants. Il y a la loi et l’esprit de la loi. Il faut une certaine souplesse. La personne peut exercer encore un an comme Deputy Rector avant qu’elle ne soit nommée et non pas être simplement éliminée par un autre.
Le PGCE/Diploma in Education ne sont pas essentiels pour être recteurs?
On a dit que si un enseignant compte 21 ans d’expérience, elle n’a pas besoin de PGCE pour être recteur. C’est un plus mais pas une obligation.
En conclusion ?
Puisque le secteur est géré par la PSEA, je lance un appel au directeur pour qu’il voie ces règlements avec un peu plus de logique. Là où il peut y avoir des assouplissements pour ne pas créer des frustrations, qu’on les apporte ! Au cas contraire, on aura affaire à un secteur de frustrés.