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Post-élections – Atma Shanto : « Démarrer les tripartites pour la compensation au plus vite »

Atma Shanto, négociateur de la Fédération des Travailleurs Unis (FTU), souligne que le nouveau gouvernement fait face à de nombreux défis à relever dans le secteur de l’emploi. L’une des priorités, estime-t-il, est de discuter de la compensation salariale dans les meilleurs délais. Il attend également de voir quelle sera la posture du gouvernement face à Business Mauritius, qui, elle, conteste la relativité salariale.

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Les résultats des dernières élections générales représentent une accumulation de frustration chez les Mauriciens et l’indignation face aux nombreux scandales sous le gouvernement sortant, d’après Atma Shanto. Dans la foulée, c’est également une leçon pour la nouvelle équipe à la tête du pays, ajoute-t-il : « le nouveau gouvernement doit comprendre qu’il n’a pas droit à l’erreur, car cinq années passent vite. Il y a beaucoup de défis à relever, notamment en ce qui concerne le coût de la vie, car les prix continuent d’augmenter. »

Dès la composition du nouveau gouvernement, précise Atma Shanto, le nouveau ministre du Travail devra préciser sa posture face à Business Mauritius, qui a demandé une révision judiciaire à la Cour suprême quant au paiement de la relativité salariale. « Il y a beaucoup de travailleurs qui n’ont pas bénéficié du réajustement de leurs salaires à cause de cette action de Business Mauritius et pour nous, c’est l’un des dossiers urgents auxquels il faut s’attaquer », fait-il ressortir.

L’autre priorité est de convoquer les tripartites pour discuter de la compensation salariale. Il ajoute qu’à cette période, les choses s’accélèrent généralement, car le montant de la compensation salariale est décidé en décembre pour être appliqué en janvier. « J’insiste sur la nécessité de maintenir la compensation salariale en dépit du paiement de la relativité salariale et du 14e mois. Cela n’a rien à voir. La compensation salariale vient compenser la perte du pouvoir d’achat des travailleurs. Ils doivent être compensés pour ce qu’ils ont déjà payé », dit-il.

Le syndicaliste souligne également que le comité tripartite est le seul moment où gouvernement, patronat et représentants des travailleurs se retrouvent autour d’une table. Et ce, avant de mettre en exergue : « il y a eu une longue lutte syndicale pour aboutir à la mise sur pied de ce comité. »

L’autre sujet d’importance porte sur l’utilisation de caméras de surveillance sur les lieux de travail. « Au cours de la campagne électorale, nous avons vu comment la technologie a été utilisée par les deux blocs, pour surveiller les adversaires politiques. Cela m’interpelle, de par le nombre de caméras installées dans les hôtels et autres entreprises aujourd’hui. Même au Mess Room, il y a des caméras, alors que c’est un lieu de repos pour les travailleurs », s’insurge le syndicaliste.

Il s’attend ainsi que le nouveau gouvernement vienne réglementer l’utilisation des caméras de surveillance et mettre fin aux abus. La technologie, ajoute-t-il, ne doit pas être utilisée au détriment de la liberté des individus, que ce soit sur le lieu de travail ou pas : « Il y a des employeurs qui surveillent chaque pas de leurs employés », conteste-t-il.

Atma Shanto souhaite surtout que le nouveau ministre du Travail soit le capitaine à bord du bateau et qu’il ne laisse pas ses conseillers diriger le ministère, comme cela a été le cas avec Soodesh Callichurn. « Je souhaite également que le nouveau ministre rencontre le mouvement syndical dès son installation et qu’il nous présente ses projets, notamment concernant le travail décent, dont Maurice a signé la Convention et qui a été ignoré », fait-il comprendre.

Il estime que le gouvernement a le devoir d’amener le secteur privé et surtout, les multinationales implantées à Maurice, à respecter le travail décent. « Certains veulent appliquer, ici, la loi de leur pays. Mais nous avons ici nos propres lois du travail et le ministre doit faire comprendre cela aux multinationales. » Il ajoute avoir soulevé cette question à plusieurs reprises avec le ministre sortant, mais que celui-ci n’a rien fait.
Atma Shanto conclut que les travailleurs du secteur privé attendent beaucoup de ce gouvernement.

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