La Maritime Transport & Port Employees Union (MTPEU) tire la sonnette d’alarme sur ce qu’elle qualifie de « situation chaotique généralisée » au sein de la Mauritius Ports Authority (MPA).
« Il y a des cas de Mismanagement, d’abus de pouvoir, de passe-droits sans limites, et un dysfonctionnement des relation employés/syndicat/management », dénonce Tirth Purryag, président du syndicat. Les membres de la MTPEU disent craindre une privatisation de cet organisme, ce qui aurait des conséquences néfastes pour les employés. Ainsi, ils s’interrogent déjà sur la déclaration à l’Assemblée nationale du Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait annoncé l’achat d’un gros remorqueur et de Small Tugs. Cependant, « la MPA a Freeze le Tender .»
« Le Core Business de la MPA est d’assurer que les bateaux entrent et sortent du port en toute sécurité. Mais pour cela, nous devons avoir la logistique nécessaire. Or, nous n’avons que les tugs Da Patten et Sir Edward, et l’un d’eux est en panne. Ces Tugs sont vieux de plus de vingt ans », déclare Tirth Purryag. Entre-temps, la MPA a été contrainte de louer les services des remorqueurs Tareef 1 et Bavaka 1 d’Abou Dabi. « Ce sont les étrangers qui travaillent sur ces deux Tugs. Nos marins restent à terre. Mais quand ils ont un problème, ce sont nos techniciens qui doivent effectuer les travaux de réparation. Si la MPA a loué ces Tugs avec leur équipage, pourquoi est-ce à nous de nous occuper de la maintenance ? » se demande-t-il.
L’autre sujet d’appréhension porte une éventuelle privatisation avec des postes stratégiques toujours vacants depuis des années. « Il existe une politique de Get Figir pour procéder à des extensions de contrat. Il y a un manque de personnel et nous avons demandé au Management de faire en sorte que les contrats des marins soient d’une durée de deux ans, au lieu de 12 mois. Mais rien n’a été fait », ajoute-t-il.
Le même scénario s’applique pour que des postes soient sur une base d’Establishment, plutôt que contractuelle. Le dernier cas en date concerne la Vacancy pour le poste de directeur général, où des candidats étrangers seront considérés.
« Nous avons déjà deux Deputy Directors de la MPA. Pour qu’ils soient éligibles, ils doivent démissionner ou prendre leur retraite, et par la suite faire une demande pour le poste de directeur général. Logiquement, ils devaient pouvoir soumettre leur candidature sans avoir à hypothéquer leur travail », explique le syndicat.
La MTPEU rappelle que la MPA s’occupe des ports de Port-Louis, Port-Mathurin et, éventuellement, bientôt Agalega. « N’est-ce pas une manière déguisée de mettre un étranger à la tête de la MPA, justement à cause de ce qui se passe à Agalega ? » ajoute-t-il.
Abhishek Santokee, Ibrahim Moossa et Vega Iyaroo, tous trois membres du syndicat, déplorent aussi la situation à la MPA, et citent l’exemple de la directrice, Aruna Bunwaree : « La police l’avait interpellée et la MPA l’avait mise en congé le 23 décembre 2022. Cela fait donc bientôt un an qu’elle continue à percevoir son salaire et à bénéficier des services d’un chauffeur, tout cela aux frais des contribuables. Ils se sont servis d’un prétexte pour la mettre sur la touche. Pourquoi n’avoir pas institué un comité disciplinaire et prendre une décision finale ? » fait-on comprendre.
Les membres de la MTPEU déplorent également le manque de communication de la direction quant aux conclusions de l’enquête initiée sur le naufrage du tug Sir Gaëtan en 2020. « On refuse de nous donner le rapport sur ce drame. Entre-temps, des familles continuent de pleurer la disparition des leurs», dénonce-t-on.