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Pollution sonore : halte aux pots d’échappement trafiqués !

L’inspecteur  Amasay : « Face à la détresse des victimes, il est de notre devoir d’agir comme il se doit »

Le beau bruit d’échappement est un pur bonheur pour les férus de motos en tous genres. Sauf que, non contents du bruit d’origine de leurs deux-roues motorisés, certains en font une obsession en l’amplifiant grâce à des dispositifs d’échappement non homologués qui produisent un vacarme assourdissant tout en boostant la vitesse. De quoi exaspérer les riverains qui en subissent le préjudice jour et nuit.

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L’inspecteur Vishwanaden Amasay de la Police de l’Environnement fait ressortir que les plaintes des victimes en état de crise nerveuse, « face à un phénomène qui ne connaît pas de répit », ont considérablement augmenté  en 2021.

Retirer la chicane et rouler en échappement libre est un pur bonheur pour certains motards

Du bruit, il y en a eu de tout temps, mais jamais il n’a été aussi accentué, aussi intense et aussi omniprésent qu’aujourd’hui. Avoir des fenêtres qui donnent sur une route fréquentée du matin au soir par des fauteurs de troubles peut vite devenir un enfer pour les personnes surexposées à la pollution sonore extrême. Pire qu’un marteau-piqueur, le vacarme émis par le va-et-vient incessant des bécanes trafiquées est d’autant plus difficile à vivre qu’elle n’est assortie d’aucune solution immédiate de la part de la police de l’Environnement.

Que dit la réglementation sur les bruits émis par les pots d’échappement de tous les types de véhicules ? En vertu de  l’article 83(3) du Road Traffic Contruction and use of vehicules regulation 2010, le moteur d’un véhicule doit être muni d’un dispositif d’échappement silencieux en bon état de fonctionnement.

68 contraventions dressées en 2021

Le modifier est susceptible de causer un bruit excessif, d’où l’illégalité de réduire l’efficacité du dispositif d’échappement silencieux.

Le code de la route interdit également toute modification du dispositif du pot d’échappement d’origine d’une voiture.

Se fondant sur l’article 83 (2), les forces de l’ordre peuvent aussi dresser une contravention en ce qui concerne la vétusté du pot d’échappement d’un véhicule en raison de l’usure, de l’ancienneté ou encore du mauvais entretien, souligne l’inspecteur Amasay: « Par négligence de certains usagers de la route, l’engin se retrouve abimé et provoque des bruits de casserole. Deux raisons peuvent en être la cause, soit votre ligne d’échappement est trouée quelque part, soit un des éléments s’est déboité provoquant un effet d’échappement libre et donc un bruit accentué. » Après les amendements apportés à la loi en 2021, l’amende est passée de Rs ,000 à Rs 5,000 dans les deux cas.

Les constats et les réprimandes s’effectuent visuellement à l’appréciation subjective de l’officier de police, sans appareil de mesure. Or, la hausse des amendes ne semble pas pour l’instant tempérer l’ardeur des contrevenants. Et ce n’est pas faute d’essayer, à en croire l’inspecteur Amasay : « En 2021, la police de l’Environnement a dressé 68 contraventions liées aux manipulations illégales apportées aux pots d’échappement et aux engins abimés ou vétustes. Sauf que la mobilité des fauteurs joue souvent au chat et à la souris sur des motos trafiquées et donc plus puissantes. »

Un fléau largement répandu et qui touche notamment les régions les plus urbanisées où l’impact sur les habitants a longtemps été sous-estimé. Les nuisances sonores des pots d’échappement non conformes affectent grandement la santé des riverains en agissant surtout sur les maladies cardiaques et les affections liées à l’hypertension. « Monn mont mo lakaz dan enn plas kot ti fer bon viv dan bann lane 1980. Maintenant à l’âge de la retraite, où j’aurais dû vivre paisiblement, je me retrouve confronté aux bruits assourdissants et indescriptibles des motocyclettes de jeunes gens sans scrupules qui déambulent du matin au soir en toute impunité. ll y va de ma santé mentale qui se détériore considérablement », confie un habitant de Trèfles à Rose-Hill.

Le trafic de drogue amplifie le phénomène 

Comme à Trèfles, le trafic de drogue amplifie ce phénomène dans les quatre coins de l’île. À Vuillemin/ Quartier-Militaire, les riverains qui ont tenté de dialoguer avec ces trublions ont été la cible d’insultes et de menaces. À Vallée-Pitot, Port-Louis, du matin au soir, c’est le bal des grosses cylindrées dans certaines rues où le trafic de stupéfiants prolifère. Vrombissement incessant des moteurs trafiqués, klaxons, vitesses excessives et non-respect du code de la route perturbent la quiétude des habitants qui ne savent plus à quel saint se vouer pour convaincre les amateurs de bécanes bidouillées de mettre un terme à ce calvaire. À Roche-Bois, difficile d’échapper au bruit et au va-et-vient incessants des rodéos urbains qui exaspèrent les habitants qui passent des nuits blanches depuis bien longtemps.

Les opérations de vérification du bruit des motos, qui sont organisées par les six équipes de la Police de l’Environnement éparpillées à travers l’île, seront renforcées cette année, à en croire l’inspecteur Amasay : « Les contrôles sont effectués aléatoirement ou bien sur la base de requêtes formulées par la population.

En sus de devoir préserver la quiétude des citoyens, notre unité a le devoir de ne pas adopter une attitude dangereuse en s’engageant dans des courses-poursuites avec des motards. Face à la détresse des victimes, il est de notre devoir de mettre hors d’état de nuire ces fauteurs de trouble. Nous serons épaulés cette année par les officiers de police basés dans les quartiers où le fléau a pris de l’ampleur. Je demande au public de nous joindre et de dénoncer les contrevenants sur le groupe WhatsApp de la police de l’Environnement au 52505151. »

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