Pollution sonore en période festive : Les nuits à Flic en Flac sont un enfer !

Le ministre Rajesh Bhagwan : « Nous serons  intransigeants envers les contrevenants »

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Leurs nuits sont un enfer. Les troubles du voisinage sont incessants. À Flic-en-Flac, les fêtes tapageuses et autres nuisances sonores sont devenues un trouble récurrent depuis des années. Face à cette situation qui se dégrade d’année en année, les habitants se sentent démunis. Excédés par le bruit le week-end comme en jour de semaine, ces derniers craignent une montée en puissance des nuisances durant la période festive. Ils en appellent aux autorités. Contacté par nos soins, le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, est catégorique : « Les autorités auront une politique de zéro tolérance et seront impitoyables envers les contrevenants. »

Tous les week-ends, et même parfois en semaine, les plaintes pour nuisances sonores s’enchaînent sur les différents groupes WhatsApp de Flic-en-Flac (plusieurs plateformes ont été créées afin de dénoncer, d’alerter et d’améliorer la vie dans les différents quartiers). Les habitants nomment les lieux diffusant des sons amplifiés, déplorent le sentiment d’abandon, le laxisme des autorités et l’impunité des contrevenants. Parmi les morcellements concernés : De Chazal, Safeland et St Jacques.

Ils font ressortir que c’est dans certains pavillons et villas à avenue Carrière, avenue des Manguiers, avenue Pélicans, avenue des Hirondelles, avenue des Oies et avenue Mérous que les fêtes sont les plus régulières. Ces nuisances répétées auraient un impact sur leur vie. « C’est un stress pour ma femme et moi rien que de penser que le week-end arrive », déclare un habitant de l’avenue des Oies. À chaque excès sonore, ils préviennent les autorités. « Nous avons déposé plusieurs plaintes depuis des années. Nous nous sentons démunis face à une situation qui ne semble pas évoluer. Il arrive que la police se déplace, mais ne constate pas de bruit lors de son passage, car les auteurs auraient eu le temps d’éteindre leur musique », déplore-t-il.

Impactée par les troubles de voisinage, Marianne, propriétaire d’un pavillon à avenue Carrière, déclare, elle : « La propriétaire de cette résidence ne craint pas les autorités, elle a même déclaré sur un ton insolent qu’elle allait continuer de payer les contraventions, mais que rien ne l’empêchera de louer son bungalow pour accueillir des mariages et autres événements. » Une habitante de l’avenue des Manguiers s’exprime : « What really made me angry was the party goers who suggested on a recent FB post that « residents should move if they didn’t like it » and that Flic-en-Flac is a « Party Town ». Since many of these people come from outside of Flic-en-Flac, I would suggest they make their noise in their own homes, why move to make parties ? I can only hope the police will keep on top of things over the next few weeks, historically though, residents are unable to rely on the police as the station appears to be barely staffed. Please don’t think I’m against people enjoying themselves, that’s not the issue. The issue is noise levels after 10.30pm that continue through to 2, 3, or even 5am at times. »

Sur les groupes WhatsApp, certains demandent même le closing down définif de toutes ces résidences et villas converties en multipurpose halls et qui opèrent illégalement.

Contacté par Week-End,  le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan  ne mâche pas ses mots et  prévient que les autorités seront intransigeantes face à ceux qui outrepassent la loi. « Le mot “laxisme” n’existe pas dans le dictionnaire de Rajesh Bhagwan ni de Joanna Bérenger avec laquelle je travaille en tandem. La pollution sonore est un vieux problème à Flic-en-Flac. Mais la police a été revigorée et son fonctionnement a été revu. Nous avons également augmenté l’effectif. L’inspecteur Amasay fait du bon travail. Oui, les fêtes arrivent et il faut s’amuser. Mais il faut savoir quand commencer et quand terminer, et surtout respecter le niveau de décibel acceptable. La population sera sensibilisée. J’ai donné les instructions à la Police de l’Environnement qui est sur la brèche pour prendre des fixed penalties. Nous avons déjà eu une session de travail avec le président des Forces Vives de Flic-en-Flac, Ben Rommaldawo. Le commissaire de police suit également à son niveau. Je lance un appel à la discipline. Nous serons sans pitié et nous allons sanctionner. Il y a aura zéro tolérance », nous a déclaré Rajesh Bhagwan.  

Tout en rappelant la loi qui sanctionne les nuisances sonores, l’inspecteur Vishwanaden Amasay de la Police de l’Environnement, a, pour sa part, indiqué que sa cellule sera intransigeante envers tous ceux qui font fi à la loi, y compris ceux qui convertissent illégalement leur bungalow en multipuropose hall

Pour l’inspecteur Vishwanaden Amasay, quelle que soit l’origine du trouble et l’heure, les nuisances sonores seront sanctionnées. « Nous ne sommes pas là pour punir la population. D’ailleurs, nous faisons de la sensibilisation auprès des habitants afin de leur faire prendre conscience de la gêne occasionnée, mais aussi les informer sur la loi. Nous agissons si les bruits persistent malgré cette première tentative. Les officiers prennent ce problème très au sérieux. Nous travaillons en collaboration avec la Tourism Authority, avec le ministère de l’Environnement, le District Council de Rivière-Noire, la Health Engineering Unit du ministère de la Santé ainsi qu’avec le commissaire de police afin de réduire le problème de nuisance sonore. Nous avons également l’appui des neighbourhood officers de Flic-en-Flac. Avec les amendements apportés à la loi, la Police de l’Environnement peut prendre des actions immédiatement et appliquer des fixed penalty notices. »

Depuis le début de l’année 2024, seulement 10 contraventions ont été infligées pour la région de Flic-en-Flac par la Police de l’Environnement, alors que les nuisances sont quasi hebdomadaires. Celles-ci se rapportent aux nuisances sonores provenant des voitures, restaurants et bungalows. Si le chiffre paraît faible, c’est parfois, estime l’inspecteur Amasay, parce que les plaintes ne sont pas déposées officiellement à la Police de l’Environnement à travers la hotline (210 51 51/52 52). Il rappelle que les résidences ou établissements sont autorisés à émettre de la musique, mais dans une certaine mesure, sans déranger le voisinage. Selon lui, aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé des habitants

« Durant la période festive, tout le monde a le droit de s’amuser, mais nous devons comprendre que l’amusement ne doit pas se faire au détriment de la tranquillité et des droits des autres », dit-il. Il souligne que toute personne est autorisée à jouer de la musique 24/24 et 7/7. À une condition : qu’il ne dérange pas le voisinage. « La loi ne précise pas jusqu’à 10h du soir. Les décibels tolérables et acceptables selon le Standard for Noise Regulations 2022 sont comme suit : de 7h du matin à 18h, 60 décibels, de 6h à 21h, c’est 55 décibels et au-delà de 21h à 7h du mat, c’est 50 décibels. »

S’agissant des propriétaires qui ne sont pas à Maurice, il explique que « C’est prévu dans la loi, dans le Control for Noise Regulations de 2022. La police sert d’abord un fixed penalty (ndlr : Rs 10 000) à l’auteur des nuisances sonores. Sinon, aux gérants, en l’absence du propriétaire. D’une façon ou d’une autre, tous sont accountable. Pour le niveau de décibel, cela tombe dans le Standard for Noise Regulations 2022. Nous avons l’appui du ministère de la Santé, à travers la Health Engineerring Unit qui, équipée de sonomètre, fait le monotoring. »

Au sujet des soirées et fêtes clandestines organisées dans les locations illégales, l’inspecteur Amasay rappelle : « Si une personne a un campement et qu’il ne possède pas le Tourism Enterprise Licence de la Tourism Authority, il n’a pas le droit de louer son campement, et encore moins pour faire la fête. Et là, nous serons très sévères, zéro tolérance. C’est impensable qu’une personne puisse utiliser sa résidence privée pour l’organisation d’un mariage alors qu’il n’a pas de permis pour un multipurpose hall. La Police de l’Environnement sera impitoyable envers ces personnes qui convertissent leur campement en un multipurpose hall pour faire la fête. »

La pollution sonore concerne également la diffusion de la musique dans les espaces publics telle que la plage. En effet, il y aurait une augmentation de ces bruits excessifs imposés par certains individus et liés aux amplificateurs et haut-parleurs. « Pour les nuisances sonores sur la plage, le fixed penalty est appliqué immédiatement. La police de Flic-en-Flac a le même pouvoir et les outils que la Police de l’Environnement pour prendre des contraventions », dit-il.

L’inspecteur Amasay assure que « la police de l’Environnement travaille avec discipline, dans l’intérêt de la population. Notre but est de rendre justice et de prendre des actions légales quand c’est nécessaire. Certains seront reluctant, mais nos efforts porteront leurs fruits. Nous sommes à cheval dessus. »

Il faudra donc laisser le temps au nouveau ministre de mener à bien ses nouveaux engagements que les habitants de Flic-en-Flac ne manqueront pas d’observer.

Nuisances olfactives à avenue des Mérous

À part les nuisances sonores fréquentes, des émanations d’odeurs provenant des décharges sont une autre nuisance dénoncée par les résidents d’un complexe résidentiel sis à avenue des Mérous à Flic-en-Flac. Si aucune plainte n’a encore été déposée au bureau sanitaire de Bambous, les occupants de cet immeuble se plaignent quotidiennement à travers des plateformes sur cette nuisance qui leur gâche leur quotidien depuis des années. Selon un inspecteur, une plainte doit d’abord être déposée au bureau sanitaire avant qu’une visite ne soit effectuée pour un état des lieux. Un délai raisonnable sera accordé afin de commencer les travaux. S’il y a toujours négligence, un notice sera alors servi au syndic de copropriété de l’immeuble.

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