Le taux de réussite au Higher School Certificate pour Rodrigues est de 75,96% pour 287 candidats. Parmi eux, 218 ont décroché leur certificat : 130 filles et 88 garçons. Du côté des 50 classés, 36 sont d’anciens élèves du Rodrigues College. Parmi ces derniers, on retrouve les quatre lauréats : Jordane Perrine, Jayson Flore, Anaïka Casimir et Scully Leung Kei.
Pendant qu’à Maurice, à l’heure de la proclamation des noms des 49 boursiers, 15 collèges célébraient déjà leurs lauréats dans une ambiance haute en couleur et en musique, à Port-Mathurin, c’était quasiment le calme plat au Rodrigues College. Habitué à rafler les quatre bourses réservées à Rodrigues, le collège, une fois de plus, n’a pas raté son rendez-vous annuel avec le succès. Jordane Perrine, Jayson Flore, Anaïka Casimir et Scully Leung Kei sont les quatre lauréats de l’établissement. Le collège n’a pas l’habitude de déployer l’artillerie lourde pour célébrer ses lauréats. La tradition veut que tout le collège se rassemble, sans tambour nous trompette, lorsque les résultats de tous les candidats, y compris les lauréats et leurs parents, sont connus. Ce qui a été fait peu après 13 heures.
« Ce matin (ndlr : vendredi matin), nous avons tous, avec les élèves, écouté la proclamation officielle des lauréats à la radio. Ils ont ensuite regagné leur classe respective, et nous avons poursuivi le cours de notre travail, normalement. À Maurice, cette ambiance festive est importante. Ici, cette journée est un jour normal », explique Christmède Meunier, assistante-rectrice au Rodrigues College. Toutefois, Christmède Meunier concède que la journée de vendredi a tout de même été spéciale, puisque la cuvée des boursiers du HSC 2024 coïncide avec les 50 ans du collège.
Nan Rock Perrine, recteur du Rodrigues Collège, est non seulement un gestionnaire heureux, mais aussi un père comblé. Son fils, Jordane, est classé premier. Le jeune homme qui, nous dit son père, rêve de poursuivre des études en médecine, marche sur les pas de sa sœur Anne-Laure, lauréate en 2019. Cette dernière, ancienne élève du Rodrigues College, est étudiante au SSR Medical College, à Maurice. Jordane Perrine voudrait pour sa part se spécialiser en génie biomédical.
Deuxième lauréat de Rodrigues, Jayson Flore, 19 ans, est aussi fils de recteur. Ce dernier, Denis Flore, dirige le collège Maréchal et a également été lauréat. Sa tante, Laurence Flore, qui est Acting Rector au collège Le Chou, est aussi une ancienne lauréate. Le jeune habitant de Pointe L’Herbe, qui avait opté pour la filière scientifique, n’a pas été surpris de ses résultats. « J’ai travaillé pour cela », dit-il d’une voix posée. Quant à ses prochaines études — au Canada ou en Australie —, il voudrait se spécialiser en génie aérospatial. Jayson Flore ne se projette pas encore dans le monde professionnel. Les études d’abord…
« Célébrer tous les candidats »
« Je n’ai plus de voix », confie Scully Leung Kei, enrouée à force d’avoir crié, dit-elle. Première lauréate en filière économique, la jeune fille de 19 ans était chez elle, à Baie Malgache, entourée de son père et de sa mère, lorsqu’elle a entendu le ministre de l’Éducation, Mahend Gungapersad, prononcer son nom parmi ceux des lauréats. « J’ai sauté de joie, j’ai crié… Je ne m’attendais pas à être lauréate. La dernière année avant les examens était tellement stressante, il m’est arrivé de pleurer, car j’avais peur de décevoir mes parents », dit-elle.
Fille unique, elle quittera bientôt ces derniers — retraités de la poste pour sa mère et de la banque pour son père, ex-Bond Manager — pour poursuivre des études en finance. À la fin de ses études, Scully Leung Kei aimerait rentrer à Rodrigues pour y exercer. Elle a déjà une liste de métiers en tête : consultante en finance, comptable certifiée, directrice des ressources humaines ou entrepreneure. Scully Leung Kei a une pensée pour tous les candidats qui ont décroché leur HSC : « J’aimerais que, le jour des résultats, on célèbre tous les candidats, pas uniquement les lauréats. On ne fait pas attention à eux ! »
Anaïka Casimir, 19 ans, deuxième lauréate côté sciences, affirme qu’elle ne pensait pas être boursière. « Cela a été une surprise. J’ai donné le meilleur de moi-même pour en arriver là », confie la jeune habitante du village de Camp Paul. Anaïka Casimir n’a jamais pris de leçons particulières depuis qu’elle a été scolarisée en primaire. « Je n’ai jamais pris de leçon de ma vie », confie-t-elle. Son travail assidu a toujours été récompensé et fait la fierté de sa mère, femme au foyer. Si elle souhaite étudier la médecine, la lauréate n’a pas encore réfléchi à un choix de carrière.