Les Mauriciens perçoivent des améliorations notables dans les services de santé, une majorité saluant les efforts du gouvernement pour renforcer les soins de base. Cependant, des défis tels que les longues attentes, les infrastructures inadéquates et le manque de médicaments persistent, selon une récente enquête Afrobarometer.
Cette enquête, menée entre avril et mai 2024 auprès d’un échantillon représentatif de 1,200 Mauriciens, met en lumière la complexité des sentiments publics envers le système de santé du pays.
L’enquête révèle que 4 Mauriciens sur 10 (41%) ont déclaré avoir renoncé à des soins médicaux au moins une fois au cours de l’année écoulée, dont 14% qui ont affirmé que cela s’est produit « plusieurs fois ».
Parmi ceux qui se sont rendus dans des établissements de santé publics, une majorité écrasante a signalé des problèmes majeurs :
Les longues attentes (92%) demeurent la plainte la plus fréquente.
Des infrastructures insuffisantes (73%) et un manque de médicaments ou de fournitures (70%) sont également cités.
De plus, 63% des répondants ont rencontré une absence de personnel médical, ce qui fragilise davantage la confiance du public envers le système.
Ces défis révèlent des inefficacités systémiques qui risquent de miner la perception des soins publics, malgré les progrès récents.
L’insécurité sanitaire reste une préoccupation majeure, la moitié des répondants exprimant leur crainte de tomber malade sans pouvoir accéder ou financer les soins nécessaires. Parmi eux, 29% se disent « quelque peu » inquiets, tandis que 20% sont « très » préoccupés.
Cette inquiétude met en évidence la nécessité de réformes globales pour garantir un accès financier et logistique aux soins, en particulier pour les populations les plus vulnérables.
Dans le cadre d’un débat national sur la vaccination, 7 Mauriciens sur 10 (71%) soutiennent l’obligation de vacciner les enfants contre des maladies infectieuses telles que la rougeole et la polio. Ce large soutien reflète une compréhension collective de l’importance des mesures de santé publique, même si 28% des répondants estiment que cette décision devrait relever du choix des parents.
Bien que les efforts pour revitaliser le secteur de la santé soient salués pour l’ancien gouvernement, des lacunes importantes en matière d’accessibilité et de qualité de soins persistent. Les longues attentes, les pénuries de ressources et l’état des infrastructures restent des obstacles majeurs pour les citoyens ordinaires, malgré les améliorations revendiquées.
Plus de 6 Mauriciens sur 10 (63%) estimaient en mai dernier que les pouvoirs publics agissaient « assez bien » ou « très bien » pour améliorer les services de santé de base. Ce chiffre marque une nette augmentation par rapport aux 47% enregistrés en 2022. Cette progression est attribuée à une augmentation des dépenses publiques ayant permis une meilleure disponibilité des médicaments, des capacités accrues de tests cliniques et un développement prometteur du tourisme médical. Cependant, ce taux d’approbation reste inférieur de 22 points de pourcentage au pic enregistré en 2012, ce qui démontre que, malgré les progrès réalisés, les attentes du public restent élevées.
L’étude Afrobarometer offre une feuille de route claire pour les décideurs, les incitant à s’attaquer à ces problèmes persistants, tout en équilibrant les besoins immédiats et les plans à long terme pour construire un système de santé résilient et équitable. Alors que Maurice vient de changer de gouvernement qui planifie d’investir encore dans le secteur de la santé, la satisfaction des citoyens dépendra de la capacité de ces investissements à se traduire par des améliorations concrètes pour tous. Tout un programme pour le nouveau ministre de la santé, Anil Baichoo, qui aura du pain sur la planche et comprendra que la communication est importante, mais ce qui l’est encore plus ce que nos compatriotes soient satisfaits