Pénurie d’eau au N°6 : Les habitants crient aux fausses promesses

Petit-Raffray, Réunion Maurel, Calodyne, Grand-Gaube, Fond-du-Sac et The Vale sont autant de régions du nord-est de l’île confrontées à des pénuries d’eau depuis belle lurette. Les habitants lésés évoquent non seulement les promesses électorales de l’approvisionnement 24/7, qui n’étaient finalement que de la poudre aux yeux, mais aussi les coupures à répétition qui ont empiré depuis l’année dernière. Pas une goutte d’eau n’a coulé des robinets des riverains des quartiers de Petit-Raffray durant dix jours, le mois dernier, à cause des tuyaux vétustes qui alimentent les foyers. Donnons du crédit à la Central Water Authority (CWA) d’avoir réagi promptement en faisant réparer lesdits tuyaux la semaine dernière. Pas assez néanmoins pour assurer une fourniture adéquate au village.

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Encore marqués par les inondations survenues durant les mois de mars et avril, les habitants de la circonscription N°6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or) soulignent que les autorités ne peuvent plus se ranger derrière l’excuse de la rareté de la pluie pour justifier ce marasme. « L’eau coule avec parcimonie dans de nombreux foyers du village depuis des lustres avec, bien souvent, des coupures totales qui durent trois à quatre heures par jour, entre 15h et 18h. Mais là, c’en est trop », souligne Irfan, qui enfourche sa mobylette pour aller remplir, à quelques encablures de chez lui, deux grands bidons d’eau grâce aux camions-citernes déployés par la CWA. La même corvée revient tous les deux ou trois jours pour cet habitant de Petit-Raffray, village qui regroupe les quartiers de Réunion Maurel et Trois Bras, et où le problème d’approvisionnement en eau est particulièrement criant.

La pilule est d’autant plus indigeste que la situation n’a pas cessé d’empirer depuis cinq ans. Dans les quatre coins du village, des milliers de familles ont été contraintes de passer des jours sans une seule goutte de cette denrée essentielle la semaine dernière. La faute à un réseau de distribution désuet. Certes, les ouvriers de la CWA ont bien fait en sorte de colmater les brèches, lundi, à Réunion Maurel, mais la situation ne s’est que très peu améliorée depuis. L’eau coule avec parcimonie dans de nombreux foyers des autres villages au N°6, à l’instar de Fond-du-Sac, où l’eau serait très inégalement répartie. Les habitants entendent intensifier la pression sur les autorités pour la mise sur pied de mesures probantes qui régleraient la crise, d’autant que la facture d’eau se corse malgré l’approvisionnement des camions.

Le député rouge de la circonscription Mahen Gungapersad était monté au créneau lors d’une conférence de presse le mois dernier pour dénoncer cette triste réalité. « lls se targuaient, en 2014, de pouvoir offrir à la population un réseau d’alimentation 24/7. Non seulement les choses ont empiré depuis, mais ils n’ont même pas été capables de résoudre le problème de la vétusté des installations qui entraînent d’importantes pertes d’eau. » Ce dernier exhorte la CWA à rectifier le tir en ce qu’il s’agit des heures auxquelles les camions-citernes sillonnent les neuf villages qui composent la circonscription. « Fer an sort vini kan bann dimun sorti travay vou zot. C’est la moindre des choses. Ou pa kapav vinn donn delo gramatin ziska de-zer. »

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