Nous avons tous vu circuler la vidéo de deux mineurs sur une gare ou de plusieurs personnes dans un état second. Partager de telles images relève souvent du voyeurisme et de la stigmatisation plutôt que d’une véritable volonté d’aider. C’est l’avis du sociologue Rayen Suntoo.
Il qualifie d’inacceptable le fait de filmer des personnes vulnérables, en particulier des mineurs, et encore plus de diffuser ces vidéos sur les réseaux sociaux. Selon lui, ces actes devraient être sanctionnés. « Ces images circulent généralement sans le consentement des personnes concernées », rappelle-t-il. À l’ère du numérique, cette tendance soulève également des questions éthiques sur la responsabilité des internautes et des plateformes dans leur diffusion.
« Les autorités doivent prendre des mesures drastiques. Il est aussi essentiel de sensibiliser parents et enfants aux dangers des réseaux sociaux. Il faut sanctionner ceux qui partagent ces vidéos », affirme-t-il.
Ce point a été abordé lors d’une rencontre entre le ministre de l’Éducation, Mahen Gungapersad, avec les différents Stakeholders de la société civile, dont des représentants de l’Éducation publique et privée, de la Child Development Unit, de la force policière, de la RYC, mais aussi de la Santé, hier à Phoenix.« Nous avons tous vu la vidéo de deux jeunes gens sur les réseaux sociaux, et j’ai de suite informé le Dr Moonesamy, qui est allé les voir. Ils ne réalisent pas l’impact que cela peut avoir sur l’enfant et, d’ailleurs, je peux vous affirmer que ces deux jeunes ont été bien affectés. Heureusement, ils ont reçu le soutien psychologique nécessaire. Ces gens qui filment ne se rendent pas compte de la gravité de ce qu’ils font et des dégâts que cela peut causer sur l’enfant », fait-il ressortir. Il a par ailleurs indiqué qu’un comité interministériel, présidé par le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, a été institué pour se pencher sur le problème des réseaux sociaux et des jeunes.
Selon le sociologue, ce type de contenu alimente un certain sensationnalisme, renforçant les préjugés au lieu d’encourager une véritable prise de conscience des problèmes sous-jacents. Il estime qu’au lieu de diffuser ces vidéos, il vaudrait mieux promouvoir des initiatives d’aide et de sensibilisation ou encore signaler ces publications.