Outer islands – discours du budget : Grande déception dans l’archipel d’Agalega

« Lespwar finn tom dan dilo », disent les habitants au sujet de l’attente interminable pour le contrat de propriété de leurs maisons

Les années se suivent et se ressemblent pour les Agaléens. Le budget présenté mardi dernier par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, ne leur donne en effet aucune visibilité quant à leur avenir dans leur archipel natal. En effet, ils n’ont obtenu aucune réponse à leurs principales demandes, formulées maintes fois depuis plus de 20 ans. Ils croyaient ainsi fermement que les autorités gouvernementales, dans ce nouveau budget, allaient enfin honorer la promesse de leur octroyer un contrat de propriété pour leurs modestes maisonnettes. « Nou ti ena gran lespwar, me lespwar finn tonb dan dilo ! » disent-ils sur un ton de déception par rapport à l’attente qui se prolonge pour ce document légal.

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Le ministre des Finances a été très bref au sujet d’Agalega dans le volet consacré aux « Outer Islands ». L’archipel n’est en effet mentionné que dans deux petites phrases : « The 20 percent rebate on the cost of freight between Mauritius and Rodrigues announced last year is being maintained and will also be extended to Agalega » (paragraphe 334) et « Rs 6 million is earmarked for the acquisition of equipment and utility vehicles for Agalega » (paragraphe 335).

« La déception est totale… Il n’y a aucune mesure pour améliorer la qualité de la vie des habitants », disent au Mauricien quelques habitants en ajoutant qu’ « ankor enn fwa pa finn pran kont okenn nou bann revendikasion. Ouadir nou pe koz dan vid ! »

Les principales attentes de la population ont trait à la nécessaire rénovation du service de santé; au système éducatif, qui n’est pas adapté à l’environnement et aux caractéristiques de l’archipel; au manque de formation pour les jeunes après l’école; au problème d’emploi pour la jeune génération; et au manque de loisirs pour tous les groupes d’âge.

S’agissant du logement, outre l’attente pour l’obtention d’un contrat de propriété, il y a une urgence pour la construction de nouvelles maisonnettes. Depuis plusieurs années, les autorités évoquent la construction de 50 unités de logement, mais ce projet ne s’est jamais matérialisé, et la population se pose aussi des questions sur les futurs occupants de ces maisons. « Eski pou donn sa bann nouvo lakaz-la a bann abitan ou pou rezerv sa a bann etranze ? » se demandent-ils.

Alors que le ministre des Finances a annoncé une liste de projets au chapitre de l’Éducation, à Agalega, ces jours-ci, des parents et des élèves déplorent un manque d’enseignants au niveau du secondaire. Pour l’heure, il y a seulement quatre au MEDCO Agalega, au lieu de cinq, et ceux qui sont en poste assurent les classes des Grade 7 à 10 pour toutes les matières sans compter un manque de matériels pour les classes pratiques de Home Economics.

Par ailleurs, des habitants de l’archipel confient avoir « un fort pressentiment » à l’effet que leur archipel sera géré par un nouvel organisme non gouvernemental dans un avenir « pas trop lointain », soit, selon eux, dès la mise en opération de la nouvelle piste d’atterrissage et de la nouvelle jetée. Selon des témoignages, il y aurait en effet eu des coupures dans le budget de l’Outer Islands Development Corporation, et le fait que cet organisme reste silencieux sur certains projets accrédite davantage la thèse qu’une nouvelle entité pourrait être appelée à assurer l’administration de l’archipel. Des habitants citent à titre d’exemple le retard dans le début des travaux de construction des 50 maisonnettes et la mise en veilleuse du projet d’un Refugee Centre (Tsunami Centre) dans l’Île du Sud.

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