Désagréable surprise pour les ménages devant assurer les provisions en cette fin de mois. Les prix des différentes marques du riz basmati sont majorés de 25%.
C’est ce qu’a confirmé au Mauricien, Anand Ujoodha, directeur de Funny Flour Rice Ltd, société importatrice de différentes marques de riz basmati à Maurice.
Il explique que plusieurs facteurs ont contribué à cette situation. Parmi on compte : une récolte défavorable dans les pays exportateurs de riz, la hausse du taux de change du dollar américain, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la hausse du coût du fret dans la fourchette de 300 à 400 % et le changement dans l’attitude des consommateurs dans le monde.
Ainsi, le sachet de 5 kg de riz basmati, coûtant environ Rs 300 passe à Rs 425 dans les différents points de vente. Le prix peut même aller jusqu’à Rs 425, dépendant de la qualité du riz. Le 20 kilos sont vendus entre Rs 1 200 et Rs 1 600.
Le directeur de Funny Flour Rice Co Ltd souligne que la volatilité au niveau du prix du riz basmati devrait perdurer car l’Inde et le Pakistan sont de gros producteurs du riz basmati et la production de riz a été frappée par le mauvais temps.
Trouver d’autres sources d’approvisionnement se révèle être un véritable casse-tête car les Mauriciens en général ne sont pas habitués à consommer du riz en provenance de la Thaïlande et du Viêt-Nam. Avec le changement dans les habitudes de consommation sur le plan mondial avec la guerre en Ukraine, il est fort probable que le stock de riz de ces deux gros pays exportateurs se mettra à s’épuiser assez rapidement
Le directeur de la compagnie se dit aussi inquiet de la hausse du fret, soit de 1 000 à 5 000 dollars depuis l’année dernière.
Selon Altaaf Damree, directeur d’Ashfaaq & Co Ltd, importateur de riz, la situation s’annonce très critique. « Le coût du fret continue d’augmenter depuis l’apparition du Covid-19. À mon avis, certains abusent également de la situation. À titre d’exemple, j’avais un conteneur qu’on devait embarquer le 28 mars et en l’espace de dix jours, le prix a changé à trois reprises. Dans un premier temps, on m’a dit 5 400 USD. Après trois jours, c’est devenu 6 050 USD et six jours plus tard, c’est arrivé à 7 050 USD. Pourtant, c’était la même marchandise auprès de la même compagnie maritime. Je n’avais pas le choix que d’accepter », fait-il comprendre sur un ton amer.
En parallèle, l’Inde, principal fournisseur en riz basmati a connu une mauvaise récolte cette année. « La récolte a baissé par 40%. Forcément, cela a un impact sur le prix. Et tout le monde se rue également sur le Pakistan. Ce qui fait encore flamber le prix », dit-il en soulignant que cette situation instable durera jusqu’au mois de septembre au moins.
« À partir d’octobre, on saura si la prochaine récolte sera meilleure. Peut-être qu’à ce moment-là, le prix va baisser. Tout dépendra également de la guerre en Ukraine », poursuit-il en faisant état d’une augmentation de prix de l’ordre de
20% pour les sachets de 20kg et 30% pour les sachets de 5 kg. Par exemple, une chaîne de supermarchés affiche actuellement, le sachet de 5 kg de riz basmati – de marques différentes – entre Rs 325 et Rs 360. Il faudra donc compter une hausse d’une moyenne de Rs 100. « Vous imaginez qu’une balle de riz coûtait Rs 550 il y a trois ou quatre ans et qu’aujourd’hui il coûte Rs 1100 ! Bientôt, il faudra compter Rs 1200 ! », laisse entendre cette mère de famille abasourdie par les hausses de prix massives aux étagères.
Pour le moment, ajoute le directeur d’Ashfaaq & Co Ltd, il y a suffisamment de stock et il n’y a pas lieu de céder à la panique. Scénario quasi similaire pour les grains secs. « À ce jour, tout le monde se rue sur l’Australie et cela fait grimper les prix. Il n’y a pas vraiment d’autres alternatives, à part le gros pois à Madagascar. Pour le riz également il n’y a pas grand choix puisque l’Inde et le Pakistan sont les principaux producteurs de riz basmati.»